Shangaï 20 juin
- Le 20 mai 1847 Charles de Montigny embarqua avec sa famille à bord du Duguay-Trouin en partance pour Shanghai pour y établir un Consulat français et négocier avec les Chinois l’établissement d’une concession, territoire sur lequel s’exercerait le droit français et où les Français eux-mêmes pourraient acquérir des biens immobiliers.
- Trois ans auparavant, M. de Montigny avait accompagné l’émissaire du roi Louis-Philippe pour la signature du traité de Whampoa par lequel les puissances de l’époque –Etats Unis, Royaume Uni, France- avaient obtenu l’ouverture de cinq ports chinois -dont Shanghai- au commerce étranger et le droit pour leurs ressortissants d’y élire domicile.
- Les premières limites de la concession françaises furent établies en 1849. Le Consul et sa famille s’installèrent au bord du Whangpoo, dans une maison située dans les terrains vagues qui s’étendaient entre la concession anglaise, déjà installée depuis six ans, et la ville fortifiée chinoise. Le Yang King Pang, ruisseau affluent du Whangpoo, séparait les Anglais au Nord des Français au Sud. M. de Montigny fit de cette zone désolée la concession française. Ni jardins, ni rizières dans les terres concédées aux Français, des marécages inhabités, voilà ce qu’était la concession française à ses débuts.
-En 1862, il existait trois concessions à Shanghai : la concession anglaise -la plus ancienne- et les concessions américaine et française. Les Anglais et les Américains avaient pour projet de réunir les trois concessions dont les traditions d’administration étaient jusque là totalement différentes afin de former une seule et même concession, plus cohérente, plus puissante et donc plus riche.
- Mais les Français refusèrent cette proposition et menèrent une « guerre d’indépendance » contre les autres concessions qui finirent par se regrouper pour former une concession internationale. Au milieu du 19e siècle, la colonie française ne comptait qu’une dizaine de personnes. En 1880, la elle regroupait 33 660 habitants, dont 33 330 Chinois et quelques 330 « étrangers ». Vingt ans après, en 1900, la population avait triplé.La concession elle-même s’agrandit : des 66 hectares initiaux, elle passa à 144 en 1900. En 1906, la première ligne de tramway fut ouverte.
- Jusqu’en 1940, Shanghai connut un développement spectaculaire. Le domaine français gagna du terrain, les ruisseaux furent comblés et de grandes avenues furent construites. Après la Grande Guerre, la concession française était à son apogée. Magasins de mode, boutiques de luxe, épiceries fines, salons de thé proclamaient sa fortune. L’essor démographique se poursuivit : en 1934, la concession comptait plus d’habitants que la ville de Lyon. Elle s’organisa d’ailleurs comme une vraie ville avec ses églises, ses écoles, ses hôpitaux, ses banques, sa prison, son cimetière et … ses maisons closes. L’automobile fit également son entrée : contre seulement 2 en 1909, 4026 voitures circulaient dans la concession en 1931.
- Le développement de la concession française fut témoin des péripéties sanglantes de l’histoire chinoise sans pour autant être directement touchée, que ce soit les conflits entre nationalistes et communistes chinois, les bombardements japonais ou l’occupation de toute la ville chinoise par l’armée nippone. D’un côté les belligérants évitaient tout conflit sur les territoires des concessions, de l’autre les autorités françaises veillaient au respect de la neutralité de la concession.Cette sérénité attira des populations migrantes comme les Russes fuyant le régime léniniste ou les Juifs d’Europe sous la seconde guerre mondiale, période trouble qui ne fit qu’effleurer la concession française. A cette époque, ceux qui n’avaient pas rejoint le général de Gaulle, restèrent sous la tutelle lointaine du régime de Vichy. Suivirent ensuite de graves incidents avec les Japonais, entre Français eux-même et les prémices du démantèlement colonial. L’entrée des troupes de Mao en 1949 mit un terme à la concession française.
Bien à vous,
Saint-Sulpice
New-York 1930 3 juin
Voici de somptueuses et rares photos du New-York des années 30. Les mots sont superflus, seul l’oeil compte!
Bien à vous
Saint-Sulpice
Voir aussi:
- Life in New-York – First part.
- Life in New-York - Second part.
- Life in New-York - Third part.
- Life in New-York – Fourth part.
- Life in New-York – Fifth part.