
Kude Beach, Wakasa – 1920 – Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Kinosaki, Tajima – 1924 – Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Horai Rock, Kiso River - 1928 – Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Show on Miyajima - 1928 – Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Misaki at Night - 1924 – Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Daigo Denpo Temple, Kyoto - 1950 - Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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A Fine Winter’s Sky, Miyajima - 1921 - Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Nishimikawazaka, Sado – 1921 - Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Distant Clouds Over the Sea – 1935 - Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Nezame Kiso - 1935 - Crédit Estampe: © Kawase Hasui~Castle Fine Arts
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Biographie de Kawase Hasui
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Kawase Hasui (1883-1957) est un peintre et illustrateur japonais travaillant dans la technique de l’estampe, célèbre surtout pour ses paysages. C’est un des artistes les plus prolifiques et talentueux du mouvement « Shin-Hanga » ou renouveau pictural. Ce mouvement est né sous l’égide de l’imprimeur Watanabe Shozaburo à Tokyo dans les années 1920 qui a édité près de 600 œuvres de Hasui. Une partie a été détruite dans le tremblement de terre de Tokyo en 1923.
Hasui voyageait souvent à travers tout le Japon et remplissait des carnets avec ses dessins et aquarelles, qui servaient de base aux futures estampes. Ces dessins étaient sculptés dans du bois avec un bloc différent par couleur. Ceux-ci étaient ensuite passés à l’imprimeur qui appliquait le papier de façon à avoir une mise en place parfaite des couleurs.
Hasui a peint tous les aspects des quatre saisons, du paysage nocturne sous une lune sombre jusqu’aux paysages d’été ensoleillés. Dans beaucoup d’estampes, le contraste est fort entre les ombres et la lumière et sa palette va des bleus austères aux gris glacés des paysages d’hiver, et aux scènes d’été brillamment colorées avec les rouges des temples. Il nous donne un large éventail des paysages japonais, campagnes et montagnes, rivières et lacs ainsi qu’une représentation de la ville avec les canaux, ponts, entrepôts et sanctuaires.
Hasui n’incorpore que peu la figure humaine. La plupart de ses estampes sont des paysages sans personnage, et celles qui en ont sont plus des silhouettes en nombre réduit. Ses personnages sont le plus souvent vus de derrière et sont placés au bord de l’image ou en arrière-plan. Leur isolement ajoute un sentiment de tristesse ou de mélancolie qui est typique de son style.
Il est frappant de constater des analogies étroites entre l’œuvre de Hasui et celle de Henri Rivière (1864-1951), aquarelliste, lithographe et « estampiste » français, dont l’œuvre féconde a été largement inspirée par l’influence japoniste du dernier tiers du XIXe siècle. Henri Rivière a été le premier Européen à remettre au goût du jour la technique des bois gravés (bois qu’il imprimait sur du papier Japon du XVIIIe siècle à la manière de Hiroshige et de Hokusai), technique alors fameuse au Japon. Comme Hasui, Henri Rivière dépeint des paysages peu humanisés et dépouillés, ainsi que des scènes de la vie de tous les jours. Le trait de Hasui ressemble étrangement à la « ligne claire » de Henri Rivière et des estampistes japonais comme Hasui, dont les artistes comme Edgar P.Jacobs (Blake et Mortimer) et Hergé (Tintin) se sont probablement eux-mêmes inspirés.
L’estampe d’Hasui la plus célèbre est le temple Zozo-ji à Shiba sous la neige. Elle représente le temple pendant une tempête de neige. C’est dans ce temple que sont situées les tombes des Shoguns Tokugawa. La première impression date de 1925 et elle a été réimprimée de nombreuses fois (plus de 3000) en utilisant les blocs d’impression d’origine. Celle représentée ici date des années 1930, reconnaissable au sceau Watanabe utilisé pendant ces années et situé dans la marge droite et qui se lit : « Copyright Watanabe Shozaburo. Reproduction interdite sans permission préalable » (« Hanken shoyû fukyo mosha Watanabe Shôzaburô »). Dans la marge gauche, se trouve le titre « Temple Zozo-ji, Shiba » (« Shiba Zozoji ») et la date « fait dans la quatorzième année de l’ère Taisho (1925) (« Taishô jûyo nen saku »).
En 1953, le gouvernement japonais lui a conféré le titre de « Trésor national ». Le trio artiste-sculpteur-imprimeur réuni par l’éditeur Watanabe a vu son estampe la plus célèbre : Neige au temple Zozo-ji désignée Trésor Culturel.
Bien à vous,
Saint-Sulpice
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A voir aussi:
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- Kawase hasui – Partie 1.
A regarder:

A lire:

» Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable… ne pas se laisser abattre par la pauvreté… mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. » À cette définition du terme ukiyo, par l’écrivain Asai Ryôi (1612-1691), il a suffi d’ajouter le mot image, » e » en japonais, pour désigner un nouvel art qui bouleversa la conception de l’espace et du modelé, celui de l’estampe japonaise. C’est cet art apparu durant l’époque d’Edo (1603.1868) que le présent ouvrage révèle en puisant dans le fonds prodigieux de la Bibliothèque nationale de France. Issues de la nouvelle culture civile et populaire qui s’est développée autour de la ville d’Edo, capitale shogunale et ancienne Tôkyô, les estampes des XVIIIe et XIXe siècles illustrent avec une grande expressivité un large éventail de thèmes liés à l’écoulement de la vie terrestre éphémère : le théâtre et le sumo, la beauté féminine, la parodie, la faune, la flore, le paysage… Au fil de ces thèmes les Œuvres des grands maîtres, de Harunobu à Hiroshige, en passant par Utamaro et Hokusai, sont ici reproduites et commentées. Leur modernisme, l’audace de leurs compositions et de leurs formats étonnent À travers leur style d’un raffinement extrême, c’est la vision hédoniste d’une société qui s’exprime, son mode de vie, ses aspirations et jusqu’à ses fantasmes les plus intimes dans les estampes érotiques ou » images de printemps « .
- Estampes Japonaises, Images d’un monde éphémère par Gisèle Lambert & Jocelyn Bouquillard aux éditions Bibliothèque Nationale de France – 279 pages – 19€
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La cloche du soir à Dôjôji, la vague au large de Tanagawa, pruniers dans la nuit sans lune, promenade parmi les iris, pêcheuses d’abalones, prélude au désir, la belle Kisegawa chez Matsubaya…, l’art de l’ukiyo-e – image du » monde flottant » – qui s’épanouit dans le Japon des XVIIIe et XIXe siècles, reflète le style de vie et la culture de la nouvelle bourgeoisie aisée des cités urbaines, à l’ère d’Edo (Tokyo), la capitale shogunale. Théâtre kabuki et acteurs, maisons vertes et courtisanes, maisons de thé et hôtesses, érotisme, paysages, faune, flore et natures mortes inspirent les artistes et les poètes. Les premières estampes monochromes apparaissent dès la fin du XVIIe siècle et cet art connaît son apogée au XVIIIe siècle avec les estampes polychromes ou » images de brocart » aux couleurs subtiles, aux fonds micacés, moirés, animés de poudre d’or et d’argent, aux formats audacieux. Une esthétique du plaisir qui engendre un art d’un raffinement extrême, que l’on découvre ici à travers une centaine d’œuvres des plus grands maîtres parmi lesquels Harunobu, Hiroshige, Hokusai, Sharaku, Toyokuni, Utamaro…
- Estampes Japonaises, Mémoires et merveilles de la Bibliothèque nationale de France par Gisèle Lambert aux éditions Bibliothèque Nationale de France - 175 pages – 18€
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Ce livre est consacré à l’histoire de l’ukiyo-e: sa naissance, son évolution et ses chefs-d’œuvre. Les « images du Monde flottant » (ukiyo-e) sont l’expression esthétique d’une civilisation. L’imaginaire des estampes japonaises décrit avec raffinement et sincérité l’émergence d’une culture urbaine, essentiellement celle de la capitale, Edo – l’actuelle Tokyo -, dont les habitants recouraient aux plaisirs mondains afin d’échapper à la tristesse de la vie quotidienne. Après les artistes des premiers temps de l’ukiyo (Iwasa, Moronubul Andô…), cet ouvrage s’attache à étudier les œuvres d’Utamaro, Hokusai et Hiroshige. Ils sont en effet les artistes majeurs de ce genre graphique qui a marqué l’histoire de l’art du Japon du XVIIe au XIXe siècle.
- Ukiyo-e ou l’estampe japonaise par Francesco Morena aux éditions Citadelles et Mazenod – 239 pages - 52€
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La paix qui régna au japon à l’époque d’Edo engendra de profondes transformations économiques, sociales et culturelles. L’éducation prit une place primordiale, de même que le jeu, dans le développement harmonieux des enfants. Une nouvelle culture vit alors le jour, d’une diversité sans égale sur le plan littéraire et artistique. L’estampe japonaise qui naquit à cette époque et atteignit, dans les décennies qui suivirent, une virtuosité technique inégalée en dehors de l’archipel, retrace fort bien la vie quotidienne des enfants, de la naissance à l’âge adulte. Ludique, pédagogique, toujours attrayante, elle ne cessa d’enchanter le peuple d’Edo avant de conquérir l’Occident. Miroir de la vie quotidienne, elle enchanta petits et grands. Cet art de vivre aujourd’hui révolu, où les enfants occupaient pour la première fois une place de choix, revit sous nos yeux grâce aux estampes kodomo-e, terme désignant l’ensemble des images consacrées et destinées aux enfants. On y trouve aussi bien des représentations de mères avec leur progéniture que des enfants en train de jouer, de se disputer, d’étudier. Plus encore, l’une des étonnantes particularités de ce livre est de présenter des estampes destinées à servir de jouets sous forme de maquettes, de découpages, de jeux de société, etc. Autant d’occasions, pour le lecteur, quel que soit son âge, de faire revivre ces images du passé en jouant avec elles. Par là, c’est à un véritable bouleversement de nos habitudes de lecture que nous invite Brigitte Koyama-Richard, qui transforme le livre en objet ludique.
- Kodomo-e, l’estampe japonaise et l’univers des enfants par Brigitte Koyama-Richard aux éditions Hermann – 115 pages – 25€