Mes chers Vichystes…. 16 mai
Je sais la nostalgie qui s’éprend de vous. Quel acharnement s’est abattu sur vos frêles épaules, vous qui pensiez en toute bonne foi oeuvrer pour la renaissance de la France! Mais suis-je bête!…. Les plus jeunes de vous sont octogénaires, j’oubliais!…. alors permettez moi de répéter mes propos un tantinet plus fort;
JE SAIS LA NOSTALGIE QUI S’ÉPREND DE VOUS. QUEL ACHARNEMENT….quoi?…..non mais tendez l’oreille mon vieux! Concentrez-vous que diable! ( à leur âge….) ACHARNEMENT disais-je S’EST ABATTU SUR VOUS…….Monsieur, oui vous avec le berêt et la francisque…oui vous au fond….je répète une dernière fois un peu plus fort;
JE SAIS LA NOSTALGIE QUI S’EPREND DE VOUS. QUEL ACHARNEMENT S’EST ABATTU SUR VOS FRÊLES EPAULES, VOUS QUI PENSIEZ EN TOUTE BONNE FOIS OEUVRER POUR LA RENAISSANCE DE LA FRANCE! »Travail, Famille, patrie »….C’est vrai que sorti de son contexte historique il faut reconnaître que cela sonne bien!
Bref mes chers Vichystes je vous souhaite la bienvenue dans notre modeste maison de repos « Les Lavalières ». Non monsieur Baudoin je vous rassure personne n’écoute la BBC ici, juste NRJ!….non Mr Baudoin NRJ ne signifie pas « Nouvelle Juiverie révolutionnaire » mais « nouvelle radio pour les jeunes »! ce qui de loin ne vous concerne plus!
- »Mr Weygand ce n’est pas bien de dénoncer vos camarades qui s’endorment!!! Ce n’est pas faute de vous le répéter, on ne pratique plus la délation! Non ce n’est pas un acte civique….Ne me répondez-pas, il suffit!! Mais vous êtes atteint mon pauvre vieux!!!!! »
– » Je vous écoute Mr Pujo. Comment?….ah!….Non ce n’est pas la peine d’aller à la « Kommandantur » pour vous faire délivrer un laissez-passer pour rendre visite à votre fille (la pauvre!!!) à Paris. Il suffit d’aller au guichet SNCF avec votre carte vermeil.
- » D’autres questions? »………. Mr Frémicourt vous posez votre stylo et vous vous levez et vous prie de m’apporter immédiatement le papier que vous cachez derrière votre dos!…..Bon je reprends calmement. Vous poussez votre chaise roulante et m’apportez le papier….voilà qui est mieux! »…. » Mr Frémicourt je suis fortement déçu par votre comportement….que lis-je!
- Monsieur le « Hauptsturmführer »( capitaine). Je suis un bon citoyen Français actuellement retenu en détention et je vous écris ce petit mot pour vous signifier que mon geôlier, le directeur de la maison de repos « Les lavalières » est un sale bolchévique au service de l’infâme Staline qui égorge nos femmes et nos ouailles! Bien entendu je préfère rester dans l’anonymat pour éviter toute représailles et vous prie de bien vouloir transmettre mes plus affectueuses salutations à votre épouse Frau Barbie. Signé Alphonse F, patriote du Reich.
– Je vous signale que de nos jours, Mr Frémicourt, c’est un commissaire et non pas un « Hauptsturmführer » et…..Quoi?…Mais non les Soviétiques ne nous ont pas envahis…non ce n’est pas un commissaire du peuple mais de POLICE Mr Frémicourt….donc je continue et même si j’étais communiste, ce qui d’ailleurs ne manqueras pas de vous faire plaisir, sachez que c’est une « espèce » en voie de disparition que l’on sera bientôt obligé de classer au patrimoine National pour pouvoir au même titre que vous messieurs s’en souvenir plus tard lorsque vous ne serez plus!!!! Désolé je me lâche….Et que la dernière fois que j’ai pratiqué un égorgement remonte à il y a trente ans lorsque je tuais le cochon à la ferme avec mon père…….Comment?….Oui Mr Pomaret tout est bon dans le cochon! bien passons….
– Je suis heureux,ou plutôt conscient donc de vous accueillir dans cette maison de repos qui sera je l’espère….Oui Mr Pujo…Non je n’ai pas dis « je l’espère » mais….mais TAISEZ-VOUS! Qui sera le dernier maillon de votre parcours de réhabilitation dans notre bonne société Française bien que je m’inquiètes un peu des résultats de votre thérapie de groupe!!! Mais enfin!!! Vous voici pour la plupart au terme de votre vie et Dieu merci….Comment Mr Frossard?….Non je ne disais pas « et Dieu merci » mais « et c’est ainsi…. » et donc c’est ainsi que je me dois de vous épauler malgré, votre lourd passé, dans votre dernière demeure terrestre, la maison des « Lavalières ». Dans cette tâche des plus ardues m’aidera …..Non Mr Alibert le » Monsieur en noir » n’est pas un milicien qui vient vous délivrer mais notre bon curé que je tentais de vous présenter, l’Abbé Moulin!
- Mr Frémicourt je vous sens un brin blême!! ça va??? Non ce n’est pas le même que vous avez dénoncé et qui revient vous hanter, c’est juste notre bon Abbé!!!! Allez reprennez vos esprits!
- Mr Pujo, cessez immédiatement de clamer « Maréchal nous voilà » car en effet vous n’allez pas tarder à le rejoindre « outre-tombe »!!!!!
- Messieurs Vichy c’est fini sauf pour les cures qui vous seront d’ailleurs bénéfiques et si vous êtes sages à défaut de cyanure et ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, vous aurez une petite pastille à la menthe…… vous pouvez retourner dans vos cellules…euh….vos chambres!! Merci
- Mr Frémicourt, que je ne vous reprennes pas à noyer les chats dans l’évier de votre salle de bains, compris!!!!
Ah sacrés Vichystes……..jusqu’au bout ils vont nous emmerder!!!!!
Mais au-delà de ce sarcastique dialogue, n’oublions jamais ce qu’était le Régime de Vichy;
La collaboration d’Etat
Le régime de Vichy se caractérise enfin par la mise en place d’une collaboration d’Etat (collaboration sans doute tactique pour la plupart des Vichystes qui pensent obtenir des compensations de la part du régime nazi).
Le début officiel de cette collaboration d’Etat est marquée par l’entrevue de Montoire entre Hitler et le maréchal Pétain, le 24 octobre 1940 . Elle se déroule sous l’impulsion de Pierre Laval, qui est alors vice-président du Conseil (en fait chef du gouvernement, alors que Pétain est chef de l’Etat). Cette rencontre est conforme aux idées collaborationnistes de Laval.
Au nom de la collaboration d’Etat et par idéologie, des lois racistes sont votées à l’image de la loi d’octobre 1940 qui interdit de nombreux métiers aux Juifs.
De même, un commissariat aux affaires juives est créé. Ce commissariat est dirigé par un collaborationniste, antisémite, Xavier Vallat. Ce dernier fait voter, en juillet 1941, une loi portant « Statut des Juifs » qui aggrave les restrictions concernant les Juifs et ordonne un recensement national des « Israélites ». Cela conduit donc le régime de Vichy à participer à la « Solution finale » : 76.000 juifs des 300.000 vivant en France sont déportés, 2.500 reviendront.
Pétain n’est pas d’accord avec ces mesures extrêmes ni avec le colaborationnisme le plus violent (Robert Brasillach, journaliste : « Ce que nous voulons, autant que cela dépend de nous, ce n’est pas la collaboration, c’est l’Alliance« ). En désaccord avec Pétain, Laval est renvoyé dès décembre 1940. Il est remplacé par l’Amiral Darlan.
Après décembre 1940, la politique de collaboration ne change pas vraiment d’orientation, par contre la pression allemande va être de plus en plus forte.
En juin 1942, après le retour de Laval sous la pression des Allemands, la politique de collaboration s’accentue avec l’instauration de la Relève (envoi d’ouvriers français en Allemagne en échange du retour de prisonniers de guerre) puis en février 194, du STO (Service du Travail Obligatoire), qui conduit 700.000 Français en déportation de travail.
En novembre 1942, avec l’occupation de la zone sud par l’Allemagne et l’Italie, la collaboration va franchir un nouveau pas. Cela se traduit par l’arrivée au pouvoir des « ultras » de la collaboration, des collaborationnistes les plus déterminés :
- Philipe Henriot qui devient secrétaire d’Etat à l’information.
- Joseph Darnand, un des dirigeants de la LVF (Légion des Volontaires Français) est nommé secrétaire d’Etat au maintien de l’ordre.
- Marcel Déat devient secrétaire d’Etat au travail et à la solidarité nationale.
Conclusion
La vie quotidienne des Français dans ce contexte est évidemment très difficile.
Outre la privation des libertés fondamentales (presse, opinion), le Service du Travail Obligatoire, le présence de troupes d’occupation, les Français doivent subir en plus des fréquentes délations les rationnements : la ration alimentaire, définie selon les besoins minimums de chacun est souvent insuffisante, surtout dans les villes. La population a donc parfois recours au marché noir pour se procurer des aliments.
Les Français s’en sortent souvent par le système D (les astuces, la débrouille) ou en utilisant des produits de substitution ou Ersatz (ex. : les semelles en bois pour les chaussures).
Bien à vous
Le trublion Vicomte de Saint-Sulpice
Résistant dans l’âme…..
Post-Scriptum: « toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. «