Homo véhiculus….

Homo vehiculus                       

 

 

                          L’homme contemporain a de plus en plus de mal à exprimer son peu de virilité. « Victime » d’une nécessaire et naturelle remise à niveau du sexe féminin, il ne peut que se tourner vers son seul unique et vieil ambassadeur, sa voiture! N’avez-vous jamais été doublé par un jeune crétin boutonneux au volant d’une rutilante voiture sportive?( Non je ne suis pas frustré!!!! encore moins par ses boutons, rassurez-vous) sûrement, oui… L’homo sapien d’Île de France et de Navarre « éjacule » désormais bien plus au travers de sa voiture que dans son lit….Une accélération en agglomération lui procure des sensations comparables à celle d’une honnête érection. Quand au doublement d’un autre véhicule, quelques queues de poissons ( cela ne s’invente pas!!! pas fait exprès…promis!) ou multiples jurons sur une pauvre femme désemparée peuvent être assimilés à un semblant d’éjaculation.  Triste bilan est de constater qu’au jour d’aujourd’hui l’homme ne fait pratiquement plus l’amour avec sa compagne mais plutôt plus avec sa voiture. La femme d’aujourd’hui porte la culotte à l’extérieur dans tous les sens du terme sans plus jamais se cacher et le malheureux a de plus en plus de mal à accepter d’enfiler une jupe hormis nos fidèles Écossais bien que même dans leur rude patrie, la tradition devient désuète.

                         Notre Roméo ferait pâlir celui de Masuccio de Salerne, mit en scène ensuite par Shakespeare! Il est capable de se ruiner, de se suicider, des pires extrémités si un malheureux frôle, raye ou abîme son précieux trophée. Amère constat!!!! Sa femme à ses yeux fait office de bouquet….aux fleurs séchées!!! Aimer celle-ci est bien plus difficile et moins aisé que vénérer sa voiture. Son épouse, sa compagne peut répondre, se défendre, ignorer, s’ennuyer, l’ennuyer, le rabrouer, s’énerver, le rabaisser voire le quitter mais sa voiture jamais!!!! Quoi de plus fidèle hormis un labrador que votre tendre véhicule! Lorsqu’il nettoie celle-ci il ressent d’analogues sensations aux caresses qu’il pourrait pratiquer sur le sexe opposé. Il aime montrer sa monture mais ne supporte pas qu’on puisse la toucher encore moins la chevaucher ou la mener. Plus son moteur est puissant, plus sa virilité semble affirmée, incontestable et incontestée.

                       Ambigu comme jamais il aime tenir le tuyau de la pompe et l’introduire dans le réservoir, sentir les litres d’énergie pénétrer les entrailles de sa promise. Au même titre c’est avec rage et sentiment de toute puissance qu’il passe avec entrain les vitesses de sa guimbarde au travers d’un pommeau bien tenu en main. Le pauvre hère sans le savoir court à sa perte ne sachant plus à quel saint se vouer. Alors mesdames à force de le voir astiquer frénétiquement sa pauvre carrosserie, évitez lui le pire, réhabilitez le!!! laissez le s’exprimer. Sa voiture voyez la désormais pour le grand enfant qu’il est resté comme un jouet et confortez le dans sa pseudo-virilité. cela vous permettra de continuer à être théoriquement correctement honorées. 

Bien  à vous,

Saint-Sulpice



Le culte de la divine bouteille

 Le culte de la divine bouteille dans chronique satirique bistrot              

      

                   Qui n’a pas poussé un jour la porte d’un vieux bistrot de quartier. L’un de ceux devant lesquels habituellement on presse le pas, l’un de ceux qui n’attirent pas l’oeil ni l’envie. C’est dans l’un de ceux-là qu’un après-midi  j’ai atterri. « L’espoir » c’est le nom du bistrot, voilà qui ne s’invente pas. Un petit comptoir, quelques tables aux chaises dépareillées, de vieux cendriers Ricard. ( c’était avant la loi douce et tolérante de janvier dernier!!!!) Attablé, un express devant moi je l’ai vu entrer « Gilbert » ( ça non plus cela ne s’invente pas) Gilbert a tout pour plaire! Il est érémiste, gras et petit. Son visage est buriné, empli de ces crevasses qui trahissent leurs origines. Sa peau est rosée, sa truffe écarlate. Il est à mi-chemin entre la quarantaine et la cinquantaine mais en paraît au moins soixante. Gilbert est vieux garçon mais surtout sa spécificité c’est d’être « 1er pilier de bar » de l’Espoir. Un titre qu’il s’est évertué à décrocher à coup de canons et sans compter ni sa peine ni sa sueur. 25 ans qu’il est pilier de bar, un quart de siècle. Un vrai pilier d’antan comme on en fait plus. Gilbert sa religion c’est la boisson et son église, c’est le bar de « l’Espoir » où il y célèbre journalièrement le culte de la divine bouteille. De l’espoir il lui en a fallu pour parvenir à ce grade. Sa place en bout de comptoir au même titre que certaines grandes tables parisiennes lui ai réservée et personne hormis un quidam de passage écervelé n’oserait un instant lui emprunter.

                    Il n’est pas le seul! D’autres fidèles viennent aussi le rejoindre à « la grand messe du sacro-saint litron » ancienne et vénérable cérémonie ayant pour effet de communier ensemble jusqu’à la liesse absolue. Toutes les âmes en peines sont les bienvenues et la quête est permanente. Le curé de l’Espoir en chemise blanche, pantalon et gilet noir officie avec tact, délivrant de temps à autre à ses plus fidèles éméchés un sermon mais jamais long! C’est un brave homme se souciant de son prochain et ne supportant pas qu’une ou plusieurs de ses ouailles puisse rencontrer quelques tracas pour avoir adoré un peu trop longtemps la sainte bouteille. Tout le monde est le bienvenu même le païen que je suis qui officie avec un simple café.

                     Parmi les fidèles certains se distinguent. ce sont les moines du sang de la vigne vénérant ladite boisson. Si pratiquants qu’aprés chaque adulation ils partent à confess. Ce lieu de confession au bout du comptoir au fond d’un petit couloir ne désemplit jamais. Si à l’aller ils semblent tracassés et soucieux, au sortir je les sens soulagés, sereins prêts plus que jamais à de nouveau prier. Au pied de l’autel (le comptoir) gît d’hideux charniers mégotés ayant le temps de leur combustion encensés l’ensemble de l’édifice de leurs volutes de fumée. Quelle atmosphère endiablée s’est donc emparée de cette chapelle babelisée! C’est donc dans cette ambiance empreinte de religiosité vinesque que notre ami Gilbert évolue tel un bon bigot entourée de vieilles grenouilles de bénitiers, sacristains, disciples et autres servants.  Jamais il ne rate une procession, présent à chaque occasion.

                       Les rois mages, il les connaît bien. Souvent ils les voient arriver dans de beaux camions bigarrés  »Tafanel » « Richard » et « Ricard » les mains chargées de pleins de présents offerts à notre petit curé par milliers. Si « l’Espoir » n’est qu’une modeste chapelle sachez que dans de belles et majestueuses cathédrales officient la fine fleur, les cardinaux du litron; les sommeliers, véritables bibles vivantes de ce merveilleux liquide aux vertus euphorisantes….

                       Hiver comme été, qu’il neige ou qu’il vente on peut croiser les ambassadeurs de ce culte enivrant gisants sur bancs et trottoirs tel des prophètes, propageant à qui veut bien l’entendre les vertus de la divine boisson et brandissant fièrement leurs croix, de splendides litrons aux emballages de verre ou de plastique, centre de leur vie, chaleur de leurs âmes pour lesquels ils ont tout abandonné. Tel des moines bouddhistes de l’ancien royaume du Siam, ils vont de portes en portes quêter, mendier leur litre quotidien….

                     Les temps changent et ces fidèles apôtres comme à l’image des premiers chrétiens désormaient sont pourchassés, montrés du doigt. De plus en plus on célèbre dans l’ombre, on cache la substance interdite comme le divin enfant. Sacré bouteille…….



L’Enterrement

     Trente ans après la mort du dictateur, les Franco (ici à l'enterrement du dictateur en 1975) sont à la tête d'une fortune dont le montant reste un mystère. Et les autorités peinent à récupérer certains biens « réquisitionnés » durant la dictature. < /> » />         </p>
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<p>                    Beaucoup de vous penseront qu’un enterrement fait partie de ces regrettables événements empreints de tristesse et émotion, déclenchant pleur et compassion. D’autres les redoutent car synonyme d’ennui. Mais avez-vous simplement l’espace d’un instant pu penser qu’au contraire cet évènement mortifère peut se révéler être une grande réjouissance, un cadeau du ciel! Feuilletez-donc n’importe quel quotidien et vous aurez l’agréable surprise de trouver tapie entre la rubrique du tiercé et l’horoscope journalier la rubrique nécrologique. Quelle joie, il est temps pour vous de faire votre marché……..</p>
<p>                 Le choix est vaste. Tout vous est proposé généreusement et gratuitement. Une rubrique qui ne connaît pas la crise où le renouvellement est constant et massif, super! vous trépignez. Quelle est votre envie du moment? Toutes les catégories vous sont offertes, érémistes, artisans, fonctionnaires, rentiers, médecins, députés….présidents ( plus dur certes) osez!!!! Choisissez selon vos goûts du moment. Profitez sans hésiter de cette corne d’abondance illimitée. Appréciez de pouvoir en cette belle matinée printanière accompagner votre succulent petit déjeuner d’une agréable rubrique mortuaire aux saveurs toutes exaltées. Aujourd’hui c’est fête vous êtes de sortie, vous allez à un enterrement….</p>
<p>                Soignez votre apparence, parez-vous de votre plus beau costume. Tout en vous vêtissant choisissez et révisez la petite phrase que vous devrez avec dignité murmurer tout à l’heure à l’oreille de la famille du défunt. Évitez les trop sempiternels et conventionnels  » toutes mes condoléances » ainsi que « je suis de tout coeur avec vous » . Soyez original, innovez. Usez de grandes phrases symboliques. Faites chanter les mots, jouez avec mais attention n’oubliez pas que vous n’avez droit qu’à un essai alors peaufinez, peaufinez!!!! Ne soyez pas trop précis ni trop impatient. Un enterrement c’est comme le tiercé, cela se prépare: La nature du sujet, le terrain, les adversaires, les conditions météorologiques. Rien ne doit être ignoré. Fort de ces bons conseils, vous voilà fin prêts!</p>
<p>               Ce jour est béni, sachez-le. L’occasion enfin de renouveler ou d’agrandir votre carnet d’adresses. Réfléchissez bien à vos besoins! Votre toit est abîmé, cela tombe bien c’est le moment ou jamais de le faire réparer à moindre frais, choisissez donc un ancien charpentier de père en fils. tout est bon à prendre et comme vous êtes bien élevé n’en laissez pas une miette, c’est si mal de gâcher!!! D’un geste maîtrisé, localisez le lieu de la cérémonie sur votre atlas de poche. Saint-Germain en Laye 11h00 Messe de cérémonie, voilà qui est bien…</p>
<p>               N’oubliez jamais de toujours allier l’utile à l’agréable, un enterrement c’est aussi l’occasion de visiter de beaux villages, vieilles églises ou autres curiosités locales. Privilégiez plutôt un cadre tel que Versailles à une cérémonie en plein coeur de Sarcelles où vous serez visuellement plus contrarié architecturalement parlant. Ne négligez pas ces détails qui ont leur importance. Soyez fin et précis. La joie s’empare de vous. Des questions fusent. L’Église sera t’elle Romane ou Gothique? Le curé est-il un réformateur ou un traditionaliste? Messe en Français ou en Latin? ( Je précise que vu le niveau plutôt pitoyable des Français dans l’apprentissage des langues étrangères, je vous suggère aussi l’option « Polyglotte » fort intéressante! Pour cela optez pour un enterrement d’un ressortissant étranger! Privilégiez outre l’Anglais, des langues d’avenir comme le Chinois, Le Russe etc…. vous aurez ainsi loisir à converser avec la famille et l’entourage de celle-ci dans la langue souhaitée et dans une ambiance conviviale. Vous verrez, ne soyez-pas timide, vous améliorerez votre niveau fort rapidement) Ne déjeunez pas le matin trop copieusement car n’oubliez pas le buffet!!!!! Important le buffet, l’occasion de manger des mets raffinés, locaux, exotiques à moindre frais, la possibilité de découvrir des saveurs alors inconnues. Voyez-vous les occasions ne manquent pas aujourd’hui de bien vous amuser, de passer une excellente journée.</p>
<p>                 Bien, ne nous égarons pas! Quel personnage aller vous incarner? Mais oui c’est pour vous aussi l’occasion rêvée de devenir l’espace de quelques heures un grand tragédien! Serez-vous l’ami éloigné, l’ancien collègue ( bûchez avant la matière concernée ex: Enterrement d’un juriste= révisez son droit) l’oncle par alliance ou le cousin d’Australie ( valable pour ceux parlant couramment l’anglais!!!). Vous pensez, vous pensez et vous voilà déjà arrivé. Il est pratiquement onze heures (Soyez ponctuels, c’est un minimum!!!!) Votre estomac commence à grouiller. Avec dignité vous vous mêlez à la foule présente, faufilant de gauche à droite, distribuant des nuées de poignées de mains et des volées de bonjour par ci et par là, le tout agrémenté d’un sourire pincé de circonstance. Vous vous noyez dans cette masse et tentez de repérer le pigeon. Cela ne tarde pas et vous voilà en face du pauvre fils à la mine déconfite et aux yeux embués. Une amorce de dialogue plus tard agrémentée de compassion et le tour est joué!!! vous venez d’échanger votre carte de visite ( important les cartes de visites! Ayez toujours une boîte sur vous, c’est votre sésame!) et savez déjà que vous le contacterez dans une petite quinzaine afin d’obtenir une grosse réduction par solidarité sur la peine endurée!</p>
<p>              La cérémonie commence et c’est tant mieux car à force de battre le pavé vous vous sentez légèrement las. Vous allez-donc enfin pouvoir vous asseoir au chaud durant une bonne heure. La messe terminée vous assistez à la sortie du cercueil avec une joie à peine dissimulée car signe de la fin de la première étape. C’est donc vers la seconde, le cimetière que vous vous dirigez tout en ne manquant pas d’admirer le décor champêtre. C’est aussi l’occasion de vous extasier sur les beaux caveaux, luxuriantes allées empreintes de calme et de sérénité ( c’est aussi très bien de vous oxygéner!!!!) parfois troublées par quelques pleurs d’orphelins et de veuves éplorées. Rien n’est parfait…. Le haut du pavé, le grand luxe, c’est d’accéder au « Père Lachaise » néanmoins un petit cimetière de banlieue ou de province peut aussi agréablement vous surprendre par son charme désuet, une certaine austérité que sais-je?</p>
<p>            Le moment tant attendu, la troisième étape s’offre enfin à vous. Vous voilà convié au repas en l’honneur du défunt. Il est pratiquement quatorze heure et votre pauvre estomac est lui aussi sur le point de décéder. Il est temps de vous restaurer. ce coup-ci vous avez bien de la chance. Vos yeux se portent sur les mets délicatement posés sur de belles nappes aux bordures dentellées. Champagne à volonté, grands crus à se délecter, vols aux vents endiablés, petits fours aux nuances pastélisées. Votre palais aiguisé est fin prêt analysant ca et là toutes les saveurs et goûts que vous introduisez dans votre bouche de fin gourmet. Quelle belle valse culinaire s’empare de vous!</p>
<p>           Mais deux heures plus tard il est temps de vous séparer de vos nouveaux amis, le coeur triste, de les quitter, l’estomac enfin apaisé. Quelle belle journée…..</p>
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Un chien, une cible!!!!!!

            Un chien, une cible!!!!!! dans chronique satirique Les%20deux%20chiens%20et%20l%20ane%20mort                          

           

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

             Imaginez un peu…. Vous vous réveillez. Il fait beau. Vous êtes de charmante humeur. Vous avez particulièrement bien dormi. A vos côtés votre amie le visage épanoui ( Eh oui, ne soyez-pas aigris) sommeille encore. Gaiement vous vous levez et tout en chantonnant, prenez votre douche avant d’avaler un copieux petit-déjeuner. Votre costume aux impeccables plis enfilé, vous voilà déjà entrain de dévaler quatre à quatre les marches de votre escalier. Le soleil brille intensément. ( c’est presque idyllique!!!!) Au moment de déboucher dans la rue vous levez les yeux au ciel pour admirer ses bienfaits. Vous ne le savez pas encore mais c’est à cet instant précis que débute votre cauchemar….. 

              Votre pied gauche se défile, vous êtes sur le point de perdre l’équilibre et ne devez votre salut qu’à la robuste épaule de votre concierge, la brave madame Ribero ( tous les personnages et les lieux de cette histoire sont fictifs et ne peuvent entraîner aucune poursuites ni suites judiciaires. Seul un infime sentiment d’agacement pourrait s’emparer de certains. Si c’est le cas consulter votre médecin! cela peut être les prémices d’une légère déprime voir plus…merci d’avance de votre compréhension. Signé: l’auteur)  qui courageusement officie dans votre immeuble depuis plus de 25 ans. Horreur! elles sont là et vous ont frappé ces maudites crottes de chien.

               Un impersceptible sentiment de colère mêlé d’impuissance s’empare de vous, prend de l’ampleur et ne tarde pas à déboucher sur une monstrueuse envie de maudire le fiéffé crétin de maître qui a impunément laissé son quadrupède de chien déféquer généreusement devant la porte d’entrée de votre résidence. Dans le même instant d’un oeil vif vous fusillez du regard la pauvre femme pestant silencieusement contre son manque de professionnalisme et tiraillé par le fait qu’insconsciemment elle vous a sauvé d’une lourde et irrémédiable chute.

               Loin de vous démonter vous avancez d’une démarche certes un brin cahotique l’air de rien vers le plus proche caniveau dans l’espoir, tel un fauve assoiffé, d’y trouver quelque eau capable de dissoudre l’immonde masse gélatineuse et caramélisée qui tel un corset enserre votre mocassin en nubuck de chez Paul Smith. Mais pas une goutte du précieux liquide ne pointe devant vous!

               D’un légendaire sang froid….tel une hyène folle en quête de nourriture vous explorez avidement les bordures, recoins et caniveaux à la recherche d’un modeste chiffon, bout de papier, ou feuille de marronnier, quelques supports possibles pour laver l’affront….C’est au bout d’une trentaine de rues, harassé par la fatigue et le soleil de plomb que vous voyez poindre à l’horizon, tapi au fond d’un modeste recoin le papier si précieux, le sésame: un vieux mouchoir usagé ayant plus l’allure d’un tableau contemporain « surréaliste » au dégradés verdâtres et pesants que de l’immaculée conception! Et vous voilà du bout des doigts, la jambe relevée en équilibre précaire (comme quoi les bipèdes et les quadrupèdes peuvent parfois étrangement se ressembler!!!) entrain de frotter rageusement la surface imbibée de votre chaussure tentant par toute l’énergie qui vous motive de décoller cet immondice, ce nid de microbes. Vous voilà l’ami des mouches! Votre mèche tombe sur votre front. Pas de problème, d’un geste assuré, vous la relevez les doigts empreints d’une flagrance ébouesque et là vous réalisez toute l’ampleur de la solitude qui s’éprend de vous. Eh oui, certes vos pieds sont soulagés, néanmoins vos narines sont attaquées. Il suffit de regarder les piétons autour de vous pour comprendre que votre eau de toilette de chez Chanel à pris des relents alguesques de grandes marées…..

           Reparti, d’un pas allégé, vous marchez la tête basse à l’affût de tout nouveau danger tout en maudissant ces sales bêtes à poils et au regard vide et niais qui vous ont causé tant de tracas. Vous les haissez désormais ces sales nains à poils drus, ras, longs, ces immondes boules aux culs loin d’être odoriférant. Du plus profond de votre âme vous les détestez, prêt tel un justicier à les éliminer un par un dans les pires souffrances possibles et inimaginables, les étrangler, les atomiser!!!! De puissantes pulsions meurtières s’emparent de vous vis à vis de ces canidés. Mais il est temps de rallier votre bureau, d’aller travailler.

          A ce moment précis votre parcours du combattant débute. Le trottoir est devenu synonyme de « champs de mines » et votre quartier prend l’allure d’un Beyrouth bombardé, d’un Bagdad miné. Les chiens ressemblent à de sordides kamikazés tenus en laisse par de dangereux maîtres idéologisés prêts à attaquer le brave innocent que vous êtes! Pas à pas, le regard rivé au sol, vous progressez. Votre front est en sueur, votre regard trouble. Au loin tel un mirage vous apercevez enfin une station de métro, bouche salvatrice qui mettra fin à vos soucis. Tel une ambassade, à l’alléchante extra-territorialité, vous vous sentez ressortissant étranger en plein conflit tentant de rallier ce petit paradis. Mais voilà qu’une soudaine averse éclate. Plus que cent mètres… la pluie tombe avec rage. Le ciel est obscur, menaçant. Des éclairs et un grondement sourd, lointain puis si proche tonne. L’orage! Le sol devient glissant, les noirâtres selles de vos ennemis se liquéfient pour mieux obstruer votre chemin. Le danger est à son comble! Vos lunettes s’embuent rendant la tâche encore plus ardue. Vous êtes trempé, désespéré, n’y voyez plus rien. La peur, l’angoisse, l’anxiété s’éprennent de vous. Seul l’imperceptible néon au dessus de la bouche de métro tel un phare pour le marin en perdition vous permets de garder l’espoir de tenir votre chemin. Vous y êtes presque et sans même avoir le temps de réaliser, la deuxième attaque survient plus sournoise, plus vile, plus meurtrière que la précédente. Vous dérapez, virevoltez pour enfin tel un vieux chêne déraciné vous fracasser à même le sol. Un sinistre canidé a déféqué devant l’entrée et s’éloigne à petits pas sûr de son immunité. Quelques jurons puis le silence se fait. Seul les clapotis de l’eau résonnent encore. Vous vous relevez péniblement les deux souliers définitivement entachés, vos pans de vestes élimés. Là trop c’est trop! Vous allez lui faire bouffer à la Bardot les déjections de ces wc empoilés qu’elle affectionne tant, elle, leur grande prêtresse. le coeur plein de haine vous dévalez les marches de l’escalier. A peine assis dans une providentielle rame vous ouvrez sous l’oeil dégoûté de vos congénères votre magazine préféré qui au vu de ses nombreuses publicités pour la race canine devient vite une torture psychologique! C’est dit vous ne renouvellerez pas votre abonnement l’année prochaine. Le téléphone à l’oreille, le regard sur votre montre qui pointe un exagéré retard, vous voilà entrain de persuader votre responsable, un pince sans rire propriétaire d’un de ces gremlins nommé roquette, de votre légitimité fondée! Six stations plus loin vous voilà entrain de raser les murs pour enfin pénétrer dans l’immeuble qui abrite votre sacro-saint bureau.

                  Le sourire crispé, les godillots entachés vous tentez de vous donner bonne allure mais une seule obsession vous tanne, les toilettes! rallier ce lieu le plus vite possible en croisant le moins de monde et par le chemin le plus court. Tout en trépignant devant l’ascenseur, vous rêvez à de beaux robinets, de moelleuses serviettes en papier et doux savons aux effluves orangées. Vous voilà enfin dans la cage dorée au miroirs étincelants lorsque surgit à la fermeture des portes, la belle blonde du service comptabilité que vous reluquez depuis des lustres sans jamais oser l’aborder pris d’un mélange de culpabilité Judéo-Chrétienne mêlée à l’angoisse de vous faire dénoncer à votre charmante et fidèle épouse! L’air faussement viril et décontracté vous lui adressez un salut suave accompagné d’un regard transperçant, voire érotico-bestial. Vous vous attendez en retour, certain de votre pouvoir inné d’attraction, à un regard de braise agrémenté d’un bonjour torride mais c’est une voix sèche et glaciale qui vient transpercer vos tympans à la vitesse de la lumière. Un bonjour dégoûté, horrifié entreprends la valse de vos oreilles vous ramenant à de cruelles réalités. C’est certain que le mélange de son eau de parfum de chez Annick Goutal avec vos relents égoutesques n’est pas du meilleur goût. L’espace exiguë et mal aéré ne vous aide pas non plus. Vos rêves et désirs s’écroulent. Des années d’approches réduites à néant en un instant. Les Dieux décidément vous ont abandonnés! La cage d’ascenseur se met à stopper brutalement, l’électricité faiblit, vous voilà bloqués. D’une Instantanée réaction instinctivo-spontanée vous réalisez immédiatement que la situation risque de s’aggraver. C’est alors avec un regard monastique, voire ermital que vous vous retournez tant bien que mal vers la blonde pour engager d’un air faussement tranquillisé une pseudo conversation n’ayant comme ultime but que de rassurer votre ego tant écorné et tenter de retourner la situation à votre avantage. Fin et délicat comme vous savez l’être, vous voilà entrain de conter frénétiquement vos pérégrinations matinales, votre dérapage sur les restes d’un dîner Yorkshirisé diarrhéique, insistant sur le fait avéré que les chiens sont bêtes et crasseux et que leurs maîtres sont à leur image. Votre regard bêtement satisfait et soulagé croise celui de la belle qui injuriée lui réponds que son chien est propre, qu’il ne défèque pas n’importe où etc… et qu’un individu aussi vil que vous n’a aucun coeur pour ces pauvres et charmantes petites créatures et par la même ne peut ressentir non plus d’amour et de respect pour le genre humain…. Là vous voilà décapité. Le seul infime espoir de l’attirer fond comme neige au soleil. Elle fait partie de la « fratrie » vous voilà au coeur d’un complot. Incroyable ils sont partout et prennent même l’apparence de « blondes enflammées ». Vous êtes assommé. Courageux et tout sauf lâche…. vous vous excusez auprès d’elle, le regard droit dans son généreux décolleté, nostalgique d’un poitrine abondante que jamais vous vous en doutez vous goûterez! Vous refrénez au mieux vos milliards de micro-pulsions sexuelles. L’air de rien ce qui chez vous n’est pas forcément aisé, vous tentez naturellement de lui glisser sous de faux prétextes vos coordonnées. Peine perdue, la ravissante est définitivement froissée et décline même votre soudaine idée d’aller promener son microscopique quadrupède. Le courant revient enfin mais pas entre vous et arrivé à l’étage tant envié vous voilà prêt tel un sprinter à rallier à vitesse grand v les toilettes du palier. Enfin parvenu à l’endroit tant désiré vous faites une toilette vous rendant plus ou moins bonne allure et votre journée, hormis les remontrances de votre supérieur, vous semble d’une totale quiétude.

                     Le soir venu, vous vous décidez à rentrer dans votre doux et paisible foyer et vous voilà parti gaillardement sur le chemin du retour scrutant scrupuleusement la moindre forme suspecte cinquante mètres au devant… vous recroisez votre concierge qui en guise de bonsoir vous hurle dans un langage des plus fleuri de vous essuyez les pieds sur le paillasson de l’entrée puis gravissez allégrement les marches de la cage d’escalier lorsque votre ascension se trouve brutalement bloquée entre le deuxième et troisième étage par la vieille sénile du septième et son idiot de caniche qui s’évertue marche après marche à la vitesse d’un escargot de rejoindre son appartement. A raison d’un marche par minute vous en avez pour la nuit, pire qu’un départ de la capitale au pont du quinze août, bouchons et pauses comprises!!!! Le saucisson à quatre pattes n’arrêtes pas de grogner vous toisant du haut de ses trente centimètres au garrot et la vieille de s’excuser non pas de vous bloquer mais de ne pas pouvoir taire les grognements de son dégénéré de chien. Profitant d’un virage serré cumulé à un moment d’inattention de la maîtresse, vous saisissez rageusement la petite boule empoilée, croisant au passage son regard hébété, presque sans vie ( le pauvre sait que ses secondes sont comptées) et le projetez violemment sur le mur du palier précédent. Un gémissement saccadé succède au bruit sec de l’impact du canidé. L’Aieulle surprise se retourne, jette un regard horrifié sur la scène du crime et se prenant le pied dans le tapis, trébuche et rejoint à son tour son chien dans l’au delà. Inerte, la pression descendante, vos maigres neurones s’entrechoquent vivement dans l’idée de tenter un brin d’analyser la situation. Fuir, prévenir? Courageux comme vous l’êtes vous décidez l’air de rien de déguerpir pour rejoindre votre femme trois étages plus haut. Devant votre porte d’entrée vous remettez un peu d’ordre, recentrez votre cravate puis comme si de rien n’était entrez chez vous, embrassant votre femme pour enfin mettre les pieds sous la table et déguster une fabuleuse terrine maison sous le regard langoureux de votre moitié normalement peu encline à tant de petits soins. Étrange, bizarre! Enfin le ventre plein, remis de vos émotions, affalé dans votre canapé, celle-ci vous annonce fièrement qu’elle vient de vous offrir un tout petit mignon fox terrier.

Quelle vie de chien……   

                         

Bien à vous,

Saint-Sulpice                



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