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D’aspect extérieur, la petite église de Saint-Lambert de Vaugirard en cette belle journée printanière m’a fait penser à ses petits clochers de province autour desquels la vie s’écoule paisiblement. Et si j’allais à la messe, me dis-je. Me voilà à l’intérieur de l’édifice et si je préfères plutôt une bonne vieille messe en Latin ( L’habitude….) Je me réjouis d’avance néanmoins pour une fois d’assister à une bonne petite messe en Français (soyons moderne!). Le brave curé à la naturelle tonsure monastique, fort sympathique, vient saluer une à une ses ouailles. Je ne le savais pas mais cette messe allait se révéler fort pittoresque. Une rangée devant une mère de famille et ses deux petites filles. Devant mon siège une vieille bigote. L’église est quasi-remplie ( à ce sujet je n’ai jamais vu dans mes pérégrinations liturgiques d’églises vides. Quid de la pénurie orchestrées par les média????)
Le bon curé nous explique que nous sommes ce soir réunis autour de beaux chants que les « jeunes de l’aumônerie » ont choisis et qu’une d’entre-eux va chanter. Et là ce n’est plus à une messe que j’ai assisté mais à une comédie musicale de bas étage. La pauvre chanteuse bougeant frénétiquement son bras tel un chef d’orchestre chantait si faux que mes oreilles en furent toutes retournées et les braves fidèles se regardèrent plus dubitatifs les uns que les autres. Les chants étant entrecoupés par des lectures de l’évangile hésitantes récitées par les jeunes ados fervents de ladite aumônerie. Le curé lui empreint de compassion ne laissa pas poindre son désespoir. N’était-t’on pas dans la maison de Dieu là où plus qu’ailleurs tous les miracles sont possibles! Eh croyez-moi que plus intensément que devant un tirage de loterie, je l’ai souhaité de toutes mes tripes ce miracle. Mais les voix de Dieu son impénétrables et peut-être avait-t’il ce jour là un problème d’audition. La jeune femme persuadée d’être au stade de France devant 80.000 spectateurs déchaînés redoubla d’énergie dans ses médiocres gammes. Ne doit t’on pas en bon catholique faire preuve de tolérance? Certes! mais là mes limites furent vite atteintes et devant le ridicule de la situation j’eu du mal à réprimer un léger fou rire qui eu pour effet immédiat de déclencher les foudres de la vieille bigote placée devant moi. L’aïeule ne savait d’ailleurs plus où donner de la tête pestant contre les deux gamines qui s’étaient endormies sur les genoux de leur maman deux sièges plus loin et qui ronflaient allégrement assommées par tant de vacarme et un jeune couple un peu plus loin qui tentaient désespérément de faire taire leur bambin traumatisé à jamais par la voix fausse de la chanteuse.
A ma droite un jeune asiatique ressemblant à un personnage de Manga lui se mit à déguerpir dès que la personne en charge de la quête tenta de s’approcher de lui. Les deux petites ronflaient de plus belle. Le bambin lui fit l’objet d’une évacuation d’urgence et la bigote n’en pouvant plus depuis longtemps était à genoux dans l’allée centrale priant tous les saints de la délivrer de ce capharnaüm pendant que le gentil curé s’époumonait à tenter d’être entendu sans la présence du moindre micro à ses côtés. Arriva la communion et cet étrange rituel chez les fidèles de la messe en Français que de « se transmettre la paix du Christ » par de vigoureuses ou flasques poignées de main et embrassades baveuses. Quel fut mon soulagement lorsqu’une heure plus tard je franchissais le perron de la brave chapelle pour partir vers mon destin. C’est dit je retournerai à la messe en Latin, c’est plus calme!!!!!
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Je crois que certaines personnes manquent cruellement d’objectivité. Il y a peu alors que je marchais dans mon quartier de prédilection, rue de Condé, la tête dans les nuages ou sur les façades d’immeubles devrais-je dire je fus abordé par un homme d’une cinquantaine d’année au regard désemparé. Affublé d’un costume aux tons neutres et d’un imperméable bien coupé, ce brave quidam me stoppa. » Bonjour monsieur, je me permets de vous aborder pour vous demander où se situe la gare Montparnasse? » J’ai tant l’habitude d’être ainsi sollicité que tout naturellement j’ai essayé du mieux possible de lui indiquer le chemin le plus aisé. « Bien » poursuit-il » je profite de notre conversation pour vous faire part d’un accident fâcheux qui m’est arrivé il y a moins d’une heure… » « Ah! Mais quoi-donc? » intrigué lui dis-je. « Eh bien je me suis fait voler mon portefeuille et malheureusement en plus de mes papiers d’identités, il y avait mon billet de train pour rentrer chez moi! » « Fâcheux en effet » lui dis-je. « d’autant plus rétorque t’il que ma carte bleue et quatre cent euros s’y trouvaient aussi. » Je suis d’un naturel que l’on peut qualifier de méfiant mais là je l’avoue je ne l’ai pas vu venir……. » Ennuyeux lui dis-je c’est extrêmement pénalisant tout cela. Je vous conseille de faire opposition au plus vite » tout en lui prodiguant ce bon conseil je sens déjà ma main se porter sur mon porte-monnaie pour lui donner quelque menue monnaie afin de pouvoir téléphoner.
L’homme plus enhardi que jamais reprends « c’est ce que je m’apprêtais à faire mais me voilà désormais totalement démuni….. » et au moment où j’allais sortir les trois euros que je comptais lui concéder celui-ci poursuit « ….démuni et c’est pour cela monsieur que je vous demanderai de me prêter 800 euros » Là aussi naïf étais-je mon coeur ne fit qu’un tour…. « Pardon? » c’est vrais des fois l’on peut mal entendre. L’homme me regarde comme si sa demande était d’une clarté limpide mais daigne répéter celle-ci « ….oui afin de pouvoir rentrer chez moi à Montpellier, auriez-vous la gentillesse de me prêter 800 euros. Laissez-moi vos coordonnées et je vous enverrai dès mon arrivée un chèque pour vous régler. » Alors là celui-ci il me prends pour un con c’est clair!!! Non seulement il me prends pour Crésus et en plus il possède une connaissance plus qu’erronée sur les départs, destinations et gares parisiennes y afférent. Je le regarde perplexe et lui réponds « Monsieur, avez-vous déjà vu la lune en plein jour?
« Pourquoi me dites-vous cela? » « Monsieur je résume vous désirez partir à Montpellier par la Gare Montparnasse » « Ben oui » dit-il la mine un brin déconfite » Je suis venu de Montpellier par la Gare Montparnasse alors c’est logique que je reparte de la Gare Montparnasse à Montpellier » Il me crois vraiment idiot celui-là mais qui sait peut-être existe-il plusieurs Montpellier, c’est pas impossible!!! « Montpellier dans l’Hérault c’est bien cela, monsieur » » tout à fait » lâche t’il satisfait. Je reprends » Et pour cela vous avez besoin de 800 euros? » » Ben oui, c’est le prix du billet! » Franchement, celle-là on ne me l’avait jamais faite et j’en suis resté scotché comme deux ronds de flanc. Ou la SNCF a revu l’affectation totale de ses départs nationaux et compense cette réorganisation par une magistrale flambée de prix. Ou cet homme prend l’Orient-Express avec Caviar et champagne pour voyager. Ou cet idiot nullissime en géographie essaye de m’arnaquer et me prend pour un « méga » pigeon potentiel…. j’opte en un éclair pour cette troisième proposition.
» Monsieur, je comprends votre désarroi mais que je saches, primo: Les trains pour Montpellier arrivent et partent de la Gare de Lyon. Secundo: Même en première classe avec 800 euros vous pouvez vous permettre cinq allers-retours allègrement. Tertio: Soit vous êtes sous l’effet d’un contre-coup du à une émotion violente mal maîtrisée résultant du vol de votre portefeuille soit vous me prenez pour un con. Il resta coi. j’insista « Puisque vous êtes victime monsieur d’un vol et que vous vous retrouvez soi-disant sans le moindre sou je vous propose de vous accompagner au commissariat de Saint-Sulpice pour y être pris en charge et effectuer une déposition ». Silence puis l’homme calme jusque là se mit alors à me crier dessus me traitant de « sale raciste » et de « colonialiste ». De « scotché » je suis passé à « sans voix ». Je l’ai regardé une dernière fois, certes il était de couleur noire mais quel rapport????
Un escroc doté d’un fou, tel fut mon opinion et alors que celui-ci vociférait à mon encontre j’ai préféré le laisser s’époumoner seul sur ce petit bout de trottoir. Non sincèrement, si vous désirez messieurs les escrocs, nous berner, soyez un peu plus cohérent et évitez les injures car franchement ce type de sonorité n’est pas des plus mélodieuse. A bon entendeur, salut!
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Un homme avertit en vaut deux…. C’est donc fort de ce principe que j’ai emménagé dans mon nouveau logement il y a quelques années dans un quartier populaire de notre bonne vieille capitale. Ma propriétaire ne voulant pas m’alarmer avant d’avoir pu voir ma douce signature apposée au bas du bail de location sembla un brin gênée lorsque je m’enquis de la nature de mon proche voisinage. » votre voisin? ma foi un jeune homme un peu attardé mais pas violent, un brin autiste. Ah acquiesçais-je un peu inquiet! Rassurez-vous reprit-t’elle. Il ne sort jamais de son appartement et de plus il est calme…. Deux jours passent et voilà que ma sonnette de porte d’entrée retentit. trop content qu’une bonne âme veuille bien se donner la peine de venir jusqu’à mon modeste logement me saluer j’accours jusqu’à la porte d’entrée ( long parcours d’environ trois mètres éreintant cependant les jours de grande fatigue) et sans même me donner la peine de jeter un oeil prudent au travers de mon judas j’ouvre celle-ci un grand sourire aux lèvres. Celui-ci ne tarde pas à s’éclipser aussi rapidement qu’il avait point.
J’ai devant mes yeux un mélange de Frankenstein et Heaulmes. Imaginez…. flippant non…. Je ne me démonte pas et tentant de rester naturel je sors un aimable « oui? Que puis-je pour vous? L’énergumène un brin menaçant tente de bouger les muscles de sa mâchoire et après un effort surhumain me réponds tout en me maculant de multiples postillons d’origine plus que douteuse dont certains tels des cocons contiennent encore les restes d’un maigre festin « arrêtez taper avec balle, mal à la tête » alors là j’ai vraiment flippé! Je me suis l’espace d’un instant remémorer les brefs souvenirs d’enfance dont je me souvenais, ai remercié la Sainte Vierge et mes parents de la belle et courte vie que j’avais pu mener et saisi dans la foulée une lampe torche » d’origine Tchékoslovaque » en acier trempé que je garde précieusement derrière ma porte d’entrée en cas de panne de courant. C’est muni de ce contrepoids de plus d’un bon kilo dans ma poche arrière droite que d’une douce et calme voix je m’entendis lui répondre. « Pardon? » »Oui » reprends-il tout en me fixant avec des yeux aux veines à moitié injectées et ressemblant étrangement à ceux d’un Rottweiler contrarié « Arrêtez de taper avec balle sur mon mur » « pas bien….mal à la tête….suis énervé » Mazette me dis-je mais dans quel bourbier me suis-je fourré!
J’ai repensé à cette émission passionnante « faites entrer l’accusé » qui retrace avec brio l’itinéraire des tueurs les plus fou en pensant que je pourrai alimenter la rubrique sous peu. »là vous devez vous méprendre » lui dis-je doucement, « j’ai passé l’âge mon brave de taper la balle sur quelque support que ce soit ». A son air hagard je me suis vite rendu-compte que le pauvre attardé n’avait pas saisi toute la hauteur de mon propos et décida de me rabaisser à son dico de poche spécial « 200 mots ». « Moi, pas taper balle, pas avoir balle, toi voir en haut si bruit vient pas de là bas » et la j’ai pensé que si le contact était bien passé et la compréhension fort aisée, la sanction elle ne tarderait pas être bien loin et qu’à quitte ou double, je jouai gros!!!!
Mon sérial killer de palier fit alors un pas en arrière et du haut de son mètre quatre vingt-quinze porta une de ses mains de charpentier…. ( vous flippez moi aussi….) sur sa bouche m’épargnant un instant de ses lancers incessants de particules alimentaires salivées et les yeux horrifiés, le crâne rasé mais perlant du suée m’annonça d’une voix chevrotante » non pas là haut, eux pas bien, eux taper moi » ( vous remarquerez toute la finesse du dialogue). Profitant de ce moment d’inattention soudain, je lui souhaita à vitesse éclair une agréable soirée « Bsoirrrrrre » et claquait violemment la porte tout en continuant par le judas à observer ce monstre d’un autre temps. Celui-ci d’un pas lourd et lent regagna son antre me délivrant d’une mort atroce et cruelle.
Je l’ai recroisé à deux reprises dont une dans l’ascenseur. Le géant n’arrêta pas de me dévisager tout en lançant par intermittence des « aaarrrrghhhs isssssssss, aaarrrrghhhs isssssss » mêlés de soubresauts rendant la montée assez inquiétante et me forçant à rester coller le bras replié dans le dos, à l’opposé du monstre, le doigt sur le bouton d’appel d’urgence prêt à lancer un sos au moindre mouvement suspect tout en priant pour qu’il évite de me briser mes lunettes et pestant intérieurement à l’idée de ne pas avoir fait faire une paire de rechange….. arrivé à l’étage je lui dis d’un voix ferme mais polie « après vous » à laquelle il répondit par une béante ouverture buccale me révélant toute l’incapacité de certains dentistes devant un champs de chicots! Depuis je n’ai pas eu le loisir de recroiser mon inquiétant voisin mais souvent lorsque je sors de chez moi j’entends au travers de sa porte d’entrée de bizarres glapissements et râles…… sans commentaire……
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Dans quel monde vivons-nous? Confortablement installé dans un moelleux fauteuil d’un cinéma du centre de Paris, rive gauche ( non je ne suis pas élitiste…snob? un peu certes…) dans lequel j’assiste tant bien que mal à la projection d’un film que je qualifierai de « SRM »( sans réflexion majeure). Mes voisines une mère de famille bon chic bon genre et son ado en déliquescence de fille. Celle-ci non contente d’être arrivée en retard, de m’avoir piétiné par toute sa « grâce » et « légèreté » mes belles adidas et tenter d’écraser ma besace doucement posée sur le siège d’à côté se permet d’ouvrir constamment son caquet sous l’oeil attendri de sa faible mère qui ne peut que répondre avec peu de discrétion aux desiderata de sa crétine d’adolescente!!!! Bien élevé et par principe courtois je me raisonne et pense que la petite enfin comprendra l’histoire du film et se prendra naturellement à le suivre avec entrain ( je précise que même un gamin de 4 ans prenant l’histoire en cours l’assimilerai aisément). Mais la petite plus attardée que la moyenne pour son âge n’y comprends rien et redouble de questions auprès de sa pauvre mère attristée de devoir assumer ce « boulet » sorti de son ventre. N’y tenant plus au bout d’un quart d’heure de chuchotements et jérémiades je lance un grand »chut » immédiatement relayé par la maman attristée du peu de tenue de sa progéniture. Que nenni! cinq minutes de tranquillité ( le temps qu’elle absorbe les informations reçues dans son maigre cervelet) et la revoilà tel un moulin à parole doté d’un turbo bi-soupapes revenir à la charge. Géné dans tous les sens du terme devant tant d’incompréhension, compatissant pour la pauvre mère à l’autorité quasi-inexistante j’hésite entre conseiller à la pauvre mère d’allonger une baffe magistrale(qui peut-être dangereuse car générer des piaillements inconsidérés) à sa crétine d’enfant ou de nouveau de tenter d’imposer le silence. N’étant pas violent de nature je choisis la seconde solution pensant qu’elle me semble plus appropriée et que peut-être la malheureuse enfant après le port quasi obligatoire d’un I-pod à longueur de journée n’a plus l’ensemble de ses facultés auditives. Je lance ce coup-ci un aimable mais ferme avertissement « Pourriez vous avoir enfin l’obligeance de vous taire!!!! » poli non! sur quoi la pauvre mère me réponds « mais bien sûr monsieur » .Me voilà du coup culpabilisant sur ma pseudo « dureté » mais un quart d’heure passe et la petite traumatisée de nouveau se fait entendre avec encore plus de véhémence. Sa mère au même titre que moi n’en pouvant plus ne sais plus où donner de la tête et voici que dans un désespoir ultime et conjoint nous nous allons à disserter sur le ridicule non pas de sa fille mais sur certaines scènes ubuesques du film laissant la pauvre gamine seule, livrée à elle-même et tentant d’amadouer son voisin de gauche qui lui ne semble pas déterminé, ni ravi de devoir engager le contact avec la petite sotte. La séance se termine. Je salue la mère, ignore la fille et d’un pas décidé gravi les marches de la liberté tenant la porte de sortie à mon congénère qui me suit lequel me remercie tout en me regardant. Mais c’est Frédéric Beigbeder. Celui-ci file sur le trottoir accompagné d’une jeune et belle blonde flamboyante agrippée à son bras. Qu’il est grand Beigbeder, c’est incroyable. Je ne l’aurai pas imaginé. Et dire qu’il ne m’a même pas reconnu…… frustré? sûrement plus par la « bombe scandinave » qu’il traînait que par autre chose. Comme quoi la notoriété cela a du bon!