Leonard Misonne – Partie 3

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Bucherons – 1934 -  Crédit photo: © Leonard Misonne

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Au coucher du soleil – 1900 – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Sous les fours à chaux – 1942 – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Avant l’orage – 1930 – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Untitled – n.d – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Jour de pluie à Bruxelles – 1930 – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Rue pavée Bruxelloise – 1930 – Crédit photo: © Leonard Misonne

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Village – 1930 – Crédit photo: © Leonard Misonne

 

 

 

 

Biographie de Leonard Misonne

 

 

Leonard Misonne est un photographe belge né en 1870 et décédé en 1943. Étudiant, il prend ses premières photos en 1890. Jeux de lumière et d’ambiance chez ce pictorialiste qui pratique le procédé au charbon depuis 1896. Membre de la « Société Française de Photographie » en 1912 Misonne parcourt la Hollande, la France, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie. Entre 1915 et 1935 il utilisa le tirage à l’huile.

 

Bien à vous,

Saint-Sulpice

 

Voir aussi:

 

- Leonard Misonne – Partie 1.

- Leonard Misonne – Partie 2.



Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Le Mur de Berlin, Noël 1961 - Crédit photo: © Léon Herschtritt

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Biographie de Léon Herschtritt

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Léon Herschtritt est né à Paris en 1936. fait partie du courant de la photographie humaniste comme Doisneau, Ronis… Etudes classiques, puis passage rapide à l’Ecole nationale de photographie. Il rapporte de son service militaire la maquette d’un livre « Les gosses d’Algérie ». Il sera le plus jeune photographe à recevoir le prix Niepce 1960 pour ce reportage. Il fera ensuite ses premières armes de journaliste reporter-photographe dans les salles de rédaction de « France-Observateur », « La vie catholique illustrée » et « Réalités ». En 1962, devient reporter indépendant. Il travaille d’abord pour le cinéma américain, puis se consacre au reportage d’actualité politique, sociale et humaine : « Noël à Berlin », « Les grèves à Decazeville », « Paysans italiens », « La vieillesse ». De son séjour en Afrique noire, il rapporte en 1963 des milliers d´images qui serviront à créer la photothèque du ministère de la Coopération et seront exposées au Musée de l’Homme, à Paris, avant de circuler en France et dans le monde. Parution dans les journaux et revues de plus de cinquante pays de ses photographies distribuées par Camera Press de Londres, dont il est le correspondant à Paris. Il tient aujourd’hui une galerie photographique, la Galerie Laurent Herschtritt.

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Bien à vous,

Saint-Sulpice

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A lire:

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Le photographe humaniste Leon Herschtritt figea le premier Noël de ce que l’on n’appelait pas encore « le mur de la honte ». Authentique et bouleversant, Le résultat est d’une efficacité redoutable où la force des tirages se loge dans une composition stricte, simple et qui parle à chacun ; un sujet, un moment, un sentiment.

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- Die Mauer, Berlin 1961 par Hervé le Goff & Léon Herschtritt aux éditions La Collection – 48 pages – 15€.



John Heartfield – Partie 3

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After Three Years in the Grip! – 1936 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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The brown death before the gates  - 1936 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Come get your uniforms for the Reichstag at Worms  - 1936 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Latest samples of the Nazi food industry  - 1936 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Hurray, the butter is finished! – 1935 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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To a dying Italian soldier – 1936 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Diagnosis – 1935 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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New success of Nazi medical science: Mustard instead of Cheese – 1935 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation
 

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O Joyful, O blessed, miracle-bringing time – 1935 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Deutschland, Deutchland Über Alles – 1929 – Crédit photo: © John Heartfield – George Eastman House Foundation

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Biographie de John Heartfield

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Né à berlin le 19 Juin 1891 & Décédé à berlin le 26 Avril 1968 

Peintre avant de devenir photographe, John Heartfield rencontre George Grosz qui l’introduit dans le mouvement dadaïste en 1918. En 1920, ils mettent tous les deux en place des photomontages, qui deviendront finalement l’activité principale d’Heartfield. Elle consiste à faire des collages entre plusieurs photos afin de créer un sentiment, une émotion encore plus vive qu’avec une photo ordinaire. Désormais membre du Parti communiste allemand, le photographe crée leurs affiches pour contrer la montée du nazisme. En 1930, il collabore avec le journal ouvrier Arbeiter Illustrierte Zeitung et conçoit leur couverture. Louis Aragon, en les voyant, dira de Heartfield qu’il est le ‘prototype et le modèle de l’artiste antifasciste’. Mais lorsque Adolf Hitler monte au pouvoir en 1933, John doit fuir vers la Pologne puis en Angleterre lors du début de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1949. Il ne retourne en Allemagne, et plus particulièrement en RDA et à Berlin-Est, qu’en 1950 et devient décorateur pour le Théâtre Berliner Ensemble et pour le Deutsches Theater jusqu’à sa mort.

 

 

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Auto-portrait de John Heartfield

 

Bien à vous,

Saint-Sulpice

 

Voir aussi:

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- John Heartfield – Partie 1.

- John Heartfield – Partie 2.

 

Ainsi que:

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A lire aussi:

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Dans l’Allemagne d’avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, les photomontages de John Heartfield pour AIZ, le journal illustré des travailleurs, ont été un des instruments de propagande communiste et antinazie les plus efficaces qui aient jamais existé. S’ils répondaient pleinement au projet communiste de lutte des classes, ils parvenaient à donner une représentation de l’immense danger qui menaçait.Dans une Allemagne en crise, Heartfield et AIZ ont contribué à montrer un visage des nazis qui surprend aujourd’hui encore par son extrême lucidité. Il est vrai que les Allemands pouvaient savoir à qui ils avaient affaire. Il suffit de lire le journal (en français Les Cahiers) du comte Harry Kessler pour comprendre le dégoût qu’inspiraient à la population leurs actions incessantes et quotidiennes. Un dégoût qui ne faisait que rendre plus irrationnels et incompréhensibles les résultats des élections successives jusqu’à l’arrivée de Hitler à la chancellerie fin janvier 1933. Dans ce même journal, on découvre comment en juillet 1932 John Heartfield et son frère Wieland Herzfelde tentent de fédérer en un ultime effort l’ensemble de l’opposition à Hitler par «une seule affiche [...] où il y ait du talent». Heartfield avait acquis une grande popularité et ses photomontages étaient considérés comme les plus réussis et les plus efficaces de son temps. Cette réputation a perduré et ils ont continué de faire l’admiration des amateurs depuis cette époque troublée. Avec plus de chance que Gustavs Klucis, broyé par le système qu’il contribua à créer par son talent de propagandiste, Heartfield restera fidèle à ses convictions communistes, malgré les doutes qui commencèrent à apparaître avec les procès de Moscou.Aujourd’hui, en ayant la possibilité de revoir l’ensemble des couvertures pour AIZ, comment ne pas être frappé par leur impertinence ? Qu’il s’agisse de Hitler le bras levé, avalant en plein discours des pièces d’or, de cette parade d’avions dont les traînées fumigènes dessinent le lugubre squelette d’une main humaine, de cette hyène coiffée de haut-de-forme, errant avec avidité au milieu de cadavres, ou encore de cette croix gammée composée avec des haches sanglantes, Heartfield est parvenu à produire des images dont la puissance de saisissement est incomparable dans l’imaginaire moderne. Tout en étant artificielles, représentant une réalité non immédiatement visible, ces oeuvres ont construit notre imaginaire et notre perception du nazisme.

En parcourant les pages d’AIZ, nous comprenons aujourd’hui que la revue était une réponse dans le ton de l’actualité. Nous étonne cette relation directe avec le matériau du temps. Ici rien de ce que Brecht et Benjamin appelaient l’esprit philistin. On ne cherche pas à camoufler la réalité irrecevable, mais à lui donner une forme acceptable pour la rendre sensible. Nous sommes loin d’un réalisme selon lequel l’image témoignerait seule. On rit encore aujourd’hui de l’imbécillité d’un Goebbels ou des gesticulations d’un Hitler et des légendes assassines qui les accompagnaient. Son travail de montage est d’une grande sophistication. Il applique à l’actualité la magie des collages de Max Ernst et comme eux il parvient à dire une vérité qui n’était ni formulée ni pensée. Une vérité qui effraie et qui fait rire, parce qu’elle est d’une part l’expression du principe brechtien selon lequel seul le pire est certain, et d’autre part la certitude qu’en étant si certain, il ne l’est déjà plus. Comme le disait Benjamin évoquant Heartfield à propos de la fonction politique de l’art, «il parvient à renouveler de l’intérieur le monde tel qu’il est».

Préface de Fabrice Hergott, Directeur des Musées de Strasbourg

- John Heartfield, Photographies politiques 1930-1938 – Auteur: Collectif  aux éditions  Mamc Strasbourg – 32€



Willy Ronis – Partie 4

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Sans titre - n.d - Crédit Photo: © Willy Ronis

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Biographie de Willy Ronis

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Willy Ronis est né en 1910, dans le 9e arrondissement de Paris. Sa mère, juive lituanienne, et son père, juif ukrainien, sont venus en France pour fuir les pogroms. Ils sont tous deux mélomanes, et elle est pianiste. Son père, ouvrier retoucheur dans un studio photo, ouvre son propre studio boulevard Voltaire. L’exposition s’ouvre sur un portrait agrandi de Willy bébé.Willy Ronis a 16 ans quand son père lui offre un appareil photo, un Kodak 6,5 x 11 cm. Sa première photo de Paris est une photo de la Tour Eiffel. Mais sa première vocation d’être musicien. Il rêve d’être compositeur. Il réalise quelques autoportraits. Sur l’un, il pose avec son Kodak, sur l’autre avec son violon.Le jeune Willy commence des études de droit qui ne le passionnent pas. Quand il rentre du service militaire, en 1932, son père est malade et lui demande de l’aider ou même de le remplacer au studio. Mais ce qui l’intéresse, en photo, c’est l’extérieur, la rue. Il déteste le travail de studio, la photo d’identité, les mariages et les communions.

Willy Ronis travaille donc pendant quatre ans dans le studio de son père. En même temps, il commence à silloner les rues de Paris. Rue Muller, de nuit, il photographie le pavé luisant et une ligne de halos de réverbères (1934). Déjà, ce sont les gens simples qui l’intéressent, comme les clochards sous les ponts ( Sous le Petit Pont, 1934) ou des ouvriers la nuit, à la lumière d’un brasero. Très jeune il est sensible aux sujets sociaux. Il raocnte qu’il a été fortement impressionné quand il a entendu, dans un wagon de métro, un groupe d’ouvriers qui chantaient  » la jeune garde ».

Dès 1934, il photographie les manifestations ouvrières, la Fête de l’Humanité à Garches, le 20e anniversaire de la mort de Jean Jaurès, une manifestation au Mur des Fédérés.

1936, année du Front populaire, est une année charnière. En juin, son père meurt, le studio, en faillite, est abandonné à ses créanciers. Exit, donc, la photo de studio. Un mois plus tard, Willy Ronis est au défilé du 14 juillet à la Bastille. Il prend une petite fille, le poing levé, sur les épaules de son père. La photo paraît dans l’Humanité un mois plus tard, marquant ses débuts dans le métier de photographe indépendant.

Jusqu’à la guerre, Ronis parcourt Paris, accumulant des archives. Il aime photographier les gens mais, timide, il ne s’approche jamais beaucoup, ne les prend pas de face. Il aime particulièrement les personnages isolés dans une foule, un peu mélancoliques, comme cette fille dans le métro aérien (1939).

En 1938, il fait un reportage sur une grève à l’usine Javel-Citroën, pour le magazine Regards. Il s’attache au quotidien de la grève, les parties de foot ou de dames, la gamelle et la couture qui meublent les journées d’occupation. Une photo de ce reportage, exposée à l’Hôtel de Ville, est restée inédite pendant des années : Rose Zehner, perchée sur un chaise pour haranguer ses collègues, le doigt tendu, était trop sombre pour être publiée. Il l’a exhumée quarante ans plus tard et elle est devenue une de ses photos les plus célèbres.

Willy Ronis a d’ailleurs retrouvé Rose Zehner, bien des années après. aussi : sa cousine l’a reconnue quand la photo a été publiée dans un livre et elle a contacté le photographe.
Pendant la guerre, Willy Ronis fuit Paris : il ne veut pas porter l’étoile jaune. Il passe en zone libre. Dans le midi, il rencontre Jacques Prévert, vit de petits boulots.

Quand Willy Ronis retrouve sa ville natale, fin 1944, le travail ne manque pas. Il commence par couvrir le retour des prisonniers, la liesse du 8 mai 1945.

»La reprise de l’activité après la Libération fut assez fascinante. Le public avait une folle soif d’images et, pendant quelques années, la photographie pour la page imprimée connut une période de grande fertilité », se souvient le photographe.

C’est dans une ambiance où « on se sentait porté par une chaleur de cœur », comme disait Henri Cartier-Bresson, que s’épanouit ce qu’on a appelé l’école humaniste française, autour du Groupe des XV et de l’agence Rapho, que Willy Ronis rejoint à cette époque. On y trouve Robert Doisneau, Edouard Boubat, Izis.

Ce courant s’impose au niveau international, avec une exposition au MoMA de New York (1953) et l’exposition itinérante The Family of Man, organisée par Edward Steichen en 1955.

Willy Ronis effectue des commandes pour les magazines Regards et Point de Vue, et aussi Time, Life ou Picture Post. Il ne fait pas d’actualité, mais toujours des sujets de société, sur les « bohémiens » de Montreuil aux filles lumineuses ou sur les forts des Halles.

A Paris, Ronis préfère les quartiers populaires. Mais il nous montre aussi Sèvres-Babylone dans la brume, sous le store de l’hôtel Lutetia, ou la place Vendôme sous la neige. Et il nous livre toujours des personnages perdus, comme une enfant toute seule avec des sacs et des valises à la gare Montparnasse.

Hors commande, Willy Ronis continue son travail personnel à Paris. A la fin des années 40, un ami de sa femme, Daniel Pipart, peintre rue de Ménilmontant, lui fait découvrir le quartier de Belleville et Ménilmontant, qu’il ne connaissait pas.

C’est le coup de foudre : il va parcourir le quartier dans tous les sens, et y prendre des photos qui sont parmi les plus belles qui aient été faites à Paris.

»J’y allais en motocyclette et je me promenais comme dans une ville étrangère. Chez Victor, en haut de l’impasse Compans, on poussait un portail et on était en plein ciel. Un vrai jardin s’avançait en terrasse, avec des gloriettes et un jeu de boules à trois couloirs. On découvrait, plein nord, un panorama s’étendant du Sacré-Cœur aux gratte-ciels de Bobigny, avec, par beau temps, à l’horizon, la forêt de Senlis », raconte-t-il.

Mieux que personne, il a su capter la poésie qui émane de ce quartier, du côté campagnard qu’il avait encore à l’époque, de la lumière sur ses pentes, de ses cafés et de ses habitants, de ses gamins et de ses artisans.

Willy Ronis aimerait faire un livre de ces images de Belleville mais aucun éditeur n’en veut. L’ouvrage est finalement publié en 1954 : il est très remarqué mais fait un flop commercial. Réédité trois fois depuis, c’est devenu un classique de la photo.

Les années 60 et 70 sont moins fastes pour les photographes humanistes. Le regard idéaliste qu’ils portaient sur l’homme n’est plus à la mode. De plus, Willy Ronis est exigeant et ne veut pas que ses photos soient publiées n’importe comment. Après de mauvaises surprises, il demande à pouvoir contrôler les légendes.

Les commandes sont moins nombreuses, il fait de la pub, de la mode, du reportage industriel, ce qui ne le passionne pas. En 1972, Willy Ronis décide de quitter Paris pour Gordes, puis l’Isle-sur-la-Sorgue. Pendant ses années provençales, il enseigne et photographie le Midi.

Après quelques années d’oubli, les photographes humanistes parisiens seront redécouverts dans les années 80, avec la mode rétro qui remet au goût du jour les images du vieux Paris. Willy Ronis publie en 1980 Sur le fil du hasard, qui le remet sur le devant de la scène.

A 95 ans, Willy Ronis n’est pas un homme tourné vers le passé. Si ses photos incarnent un Paris d’une autre époque, si on est touché par le côté rétro de ses images, il a toujours, lui, photographié son époque.

Quand il fait des photos dans les années 70, 80, c’est le nouveau Paris qui l’intéresse: les cabines téléphonique en forme de bulle à la nouvelle station de RER des Halles, le Centre Pompidou, la pétanque dans les nouveaux espaces de la rue Vercingétorix, après les démolitions des années 80, la sieste à La Défense. l’endroit même où, en 1938, il couvrait la grève des ouvriers de Citroën, il photographie en 1994 les enfants qui jouent dans les jets d’eau du nouveau parc qui a remplacé les usines Citroën, dans le 15e. A Belleville, il photographie une aire de jeux toute neuve en 1981.

Loin de tout fétichisme, Willy Ronis a conservé peu de tirages d’époque. La plupart des tirages exposés à l’Hôtel de Ville sont donc des tirages modernes, pour certains de photos inédites. Il a largement ouvert ses archives pour l’exposition. On y trouve quelques raretés, comme ces photos couleur des années 50.

Des photos qui nous montrent un Paris qu’on imagine, aujourd’hui, plutôt en noir et blanc. La photo de la promenade du dimanche près des fortifs, en couleur, est une curiosité. Tout comme le rouge vif de la cordonnerie de la rue Tholozé.
 

Ce qui intéresse Willy Ronis, c’est de voir comment ses frères et sœurs parisiens vivent. Pendant 75 ans, il s’est promené dans les rues, dans les manifestations, dans les usines, dans les parcs, photographiant ces « gens » ordinaires.

Des anonymes figuraient sur ses clichés devenus célèbres. Willy Ronis adore retrouver ses sujets. Souvent, ils sont devenus des copains. A ce jour, il en a retrouvé 23, qui se sont reconnus ou qui ont été reconnus par leurs proches, comme la petite fille au bonnet phrygien du 14 juillet 1936, les amoureux de la Bastille ou Rose Zehner, la gréviste de Citroën.

La première, Suzanne Trompette, avait 7 ans en 1936. Elle a découvert la photo avant guerre, puis à la télé, lors du 60e anniversaire du Front populaire. Elle a été interviewée pour l’émission « Les cent photos du siècle » diffusée sur Arte en 2000.

Les Amoureux de la Bastille ont été pris en haut de la colonne de Juillet en 1957. Lors d’une exposition, en 1988, quelqu’un est venu voir Ronis et lui a dit qu’il connaissait bien Riton et Marinette. Depuis des années, ils tenaient un bistrot à quelques centaines de mètres de la Bastille. Dans le café, ils avaient un poster de la fameuse photo, et l’ont accueilli chaleureusement.

Rose Zehner, c’est sa cousine qui l’a reconnue quand la photo a été reproduite dans l’Humanité, après sa parution dans le livre Sur le fil du hasard en 1980. Elle écrit à Ronis par l’intermédiaire du journal. Ils s’envoient des lettres et se téléphonent, avant de se rencontrer, en 1982, 44 ans après la photo. Un film a été tourné autour des retrouvailles du photographe avec cette femme qu’il qualifie de « personnage fabuleux ».

Lors de la belle exposition du Pavillon des Arts de Paris, en 1996, Willy Ronis –il avait déjà, à l’époque, 86 ans- avait déclaré : « Maintenant, je vais, c’est certain, retourner sur le terrain. Car il ne faut surtout pas s’arrêter. Cela pourrait, paraît-il, être extrêmement dangereux ».

Pourtant en 2001, Willy Ronis a posé son appareil photo. « Je me suis trouvé subitement handicapé dans mes capacités de me mouvoir. Je ne pouvais plus bien marcher, je ne pouvais plus courir et ce qui m’intéressait le plus –aller au-devant de l’événement- c’était fini », explique-t-il. Ses dernières photos sont des nus, qui ne demandent pas de courir.

A 95 ans, si Willy Ronis n’a plus bon pied, il a toujours bon œil, comme le montre le petit film projeté dans le cadre de l’exposition, où il raconte et explique ses photos.

Et s’il ne prend pas de nouvelles photos, les anciennes continuent de l’occuper. « Je travaille beaucoup, j’expose en France et à l’étranger. Je vois des tas d’amis. J’imaginais terminer mes jours en faisant des photographies comme un simple amateur. Je me trompais : le métier ne me lâche pas. »
 

Bien à vous,

Saint-Sulpice

Voir aussi:

- Nues, Willy Ronis, Galerie Guigon.

- Willy Ronis, Hôtel de Ville, Joinville-le-Pont.

- Hommage à Willy Ronis.

- Willy Ronis – Partie 1.

- Willy Ronis – Partie 2.

- Willy Ronis – Partie 3.

 

 

A regarder aussi:

 

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A lire aussi:

 

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« J’aime mieux tâter un peu de tout, quitte à porter mon effort sur ce que je fais volontiers et refuser ce qui m’intéresse moins. Etre libre ? Oui, mais ça n’est pas tant la question de la liberté que le goût pour des choses diverses. » Ce goût, Willy Ronis le conserve toute sa vie, alliant ses travaux de commande et ses recherches personnelles avec l’enseignement de l’histoire et de la technique de la photographie. Il dit aussi : « je suis le contraire du spécialiste, je suis un polygraphe. »

- Willy Ronis par lui-même aux éditions Actes Sud – 63 pages – 13€

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J’ai la mémoire de toutes mes photos, elles forment le tissu de ma vie et pal Ibis, bien sûr, elles se font des signes par-delà les années. Elles se répondent, elles conversent, elles tissent des secrets. À partir d’une cinquantaine de photos, Willy Rouis dessine son autoportrait. On le suit dans ses voyages, ses virées dans les rues de Paris et sur les bords de la Marne, ses reportages aussi. Une photo, c’est un moment pris sur le vif, mais c’est aussi l’histoire d’un jour. Ce jour-là : UN autoportrait à la manière d’un Je me souviens. C’est avec émotion due ce livre feuillette à la fois son être le plus intime, son talent de photographe et son talent de conteur.

- Ce jour-là par Willy Ronis aux éditions Gallimard – 191 pages – 6,50€

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Des années 30 aux années 70, cinquante ans de corps féminins vus par Willy Ronis, accompagné de d’un texte original de Philippe Sollers. Willy Ronis voulait Sollers. Sollers n’attendait que ça. Il a dit oui pour Ronis. Immédiatement.
Le texte de Philippe Sollers aborde et souligne tout ce qui rend précieux et unique le travail de Willy Ronis sur le nu. Le photographe a saisi toutes les occasions de s’y livrer, tissant en quanrante ans une oeuvre secrète dont les plus beaux moments n’avaient jamais été réunis. On connaît sans doute le Nu provençal, une sorte d’instantané de vacances que Ronis transforme en éternité. On connaît moins ou pas du tout ces statues, ces déesses, ces corps filiformes des années 70, ces formes restaurées des années 90 devant les quelles Ronis retrouve l’audace formelle de sannées 30.
Il flirte avec les esthétismes : pleinarisme d’avant-guerre, femmes au tub de la fin du XIXe siècle, jeunes filles de la presse masculine des années 70 … Ces soixante nus sout tous bouleversants. C’est ce que clame Philippe Sollers : ‘Les nus de Willy Ronis, dans leur extraordinaire naturel, sont sacrés’.
Un délice pour les collectionneurs, les amateurs de photographie et les amoureux de l’écriture. 59 photographies.

- Nues par Willy Ronis & Philippe Sollers aux éditions Terre Bleue – 144 pages - 39€

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C’est en 1947 que je tombais amoureux de la Provence. Mon attachement à cette région fut tel que je décidais d’acheter un vieux mas à Gordes, village perché du Vaucluse, et d’y passer une partie de ma vie. Appareil en main, de l’après-guerre à la fin des années soixante-dix, j’arpentais ruelles étroites, marchés labyrinthiques et pincettes ombragées avec l’intention de restituer une Provence ancestrale, rappelant les coutumes issues d’un art de vivre qui a toujours su composer avec le soleil. Car le village provençal, théâtre idéal pour jouer avec la lumière, est conçu de manière à s’intégrer totalement au paysage, son élégance ne consistant à ne vouloir surprendre ni le ciel ni la terre. Ainsi les hommes se fondent-ils dans le décor un jour de marché ou à l’heure de midi, à l’ombre des platanes … Les images de Provence ne correspondent à aucune commande, mon unique motivation étant de me faire plaisir, et c’est dans ce cadre que je créais mon oeuvre fétiche, Le nu provençal. Si l’album se termine sur des vues de Marseille, ville métisse aux fortes saveurs, c’est pour mieux capter la beauté énigmatique de ces régions du soleil aux populations chaleureuses. En écho aux images, Edmonde Charles-Roux évoque cette Provence qu’elle connaît si bien. Sous sa plume, l’architecture et les dialectes locaux deviennent l’occasion d’une réflexion sensible sur la nature du paysage, l’âme de la pierre, l’essence du mas, la qualité du vent, l’odeur des lavandes et de l’ail sauvage.

- Provence par Willy Ronis & Edmonde Charles-Roux aux éditions Hoëbeke – 104 pages – 19,50€

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« À votre âge, à Noël, on n’avait qu’une orange. » La formule a fait le tour des sapins, effrayant les plus jeunes, faisant rire les adultes. Chez les Picouly, dans le nord de la banlieue parisienne, la menace est nettement plus radicale : « Cette année, il n’y aura pas de Noël », répète-t-on au jeune Daniel et à ses frères et soeurs. Pourtant, à force de l’entendre année après année sans jamais qu’elle se réalise, la prophétie perd de sa crédibilité et finit par prêter à rire. Un petit détail qui s’ajoute au grand rituel, à cette foule de préparatifs qui font commencer la fête bien avant la date officielle. La neige, les trottoirs encombrés devant les grands magasins, le mystère de la multiplication des pères Noël, la solennité de l’apprêtage du sapin - qui doit toucher le plafond, sinon c’est sûr, « il n’y aura pas de Noël » - l’ambiance est électrique, la plume est celle d’un enfant de 10 ans. Daniel Picouly livre un texte à la fois intime et témoin d’une époque, plaçant les mots justes sur les images de Robert Doisneau, Willy Ronis, Sabine Weiss et Janine Niepce. Un joli voyage dans les coulisses d’un rêve peuplé de rennes, de trains électriques, et de lutins. –Jocelyn Blériot et Lénaïc Gravis

- Vivement Noël par Willy Ronis & daniel Picouly aux éditions Hoëbeke – 90 pages – Prix non communiqué

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Les chats de Willy sont magnifiques, venez les rencontrer, faites-les entrer à votre tour dans votre vie. On ne comprend même pas comment il a réussi à les saisir au vol, à traquer leur vérité intime, à les faire exister dans leur plus haute simplicité. Il faut être un immense artiste pour laisser ainsi parler les chats, sans les trahir, sans exagérer, sans faire joli. Avoir été juste là, toujours à la bonne place, avec le geste prompt. c’est sans doute son secret et son art (…) Sur chaque photo, passe le grain de la vie, le souffle de l’air, l’odeur même des saisons, c’est incroyable. (…) Cette traversée d’un pan de la vie de Willy Ronis à travers le regard de ses chats est à la fois un pur moment de tendresse et une déclaration d’amour qu’il fait à la vie. Colette Felous

- Les chats de Willy Ronis par lui-même aux éditions Flammarion – 80 pages – 22€

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La découverte des photographies en couleurs de Willy Ronis sera à coup sûr une surprise pour beaucoup. Et c’est, de sa part, l’effet d’un don généreux que d’avoir bien voulu nous les donner à voir. Ce maître du noir et blanc a donc photographié en couleurs dès 1955, dès l’apparition du Kodachrome, film diapositive à la chromie si particulière, et si peu sensible à la lumière qu’il aurait dû, logiquement ; l’empêcher de faire, selon son style et son goût, des instantanés sur le fil du hasard, photos de rue, photos de foule, a fortiori photos de nuit… On verra qu’il n’en est rien et qu’il a su tirer le meilleur parti de la contrainte opposée. à la spontanéité de son regard. La couleur ici n’est en rien un prétexte, elle est une autre manière de voir, ni plus riche ni moins libre : elle est une façon différente de traiter de la lumière – la grande affaire de la photographie -, une autre  » métrique « , pas même un autre langage. Et Paris est bien plus qu’un sujet : c’est le matériau de l’auteur qui s’émeut au spectacle de la vie ordinaire côtoyée chaque jour dans sa ville, la vie banale et souriante des Parisiens à laquelle il confère une profondeur puisée à son émotion-même. Car ce qu’il importe de noter c’est que le photographe a, par les moyens qui lui sont propres, poursuivi de questionner l’âme populaire en ses reflets gais ou mélancoliques, en ses images frivoles ou graves, qu’il a touché du doigt – ou de l’œil – la beauté palpitante et la tendresse bonhomme de ce peuple bigarré, qui sont les  » débris et trésors  » poétiques de la Ville – que seul un grand artiste pouvait recueillir avec une telle constante bonté, en noir comme en couleurs.

- Paris-Couleurs par Willy Ronis aux éditions le temps qu’il fait – 117 pages - 35€

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Willy Ronis et Paris ? L’histoire tendre d’un amour jamais démenti, aussi fort qu’au premier jour, voilà bientôt un siècle… Né en 1910 dans le IXe arrondissement, l’artiste n’a en effet jamais cessé de photographier sa ville et le quotidien de ses habitants. Ce travail, entrepris à partir des années 1930, couvre tous les aspects de la vie parisienne. En plongeant dans ses archives, Willy Ronis a exhumé de nombreuses images inédites qu’il a organisées en séquences : la Seine et ses rives où on taquine le gardon, la rue, la nuit, les bistrots, les Parisiens au travail, le quartier des Halles, le jardin du Luxembourg, la rue de la Huchette… Sa sélection s’achève sur la ville d’aujourd’hui, les secteurs récents et ses arrondissements de prédilection. Cinquante ans après la parution de Belleville-Ménilmontant, son livre-culte sur la capitale, le photographe est retourné arpenter son quartier à la recherche du Paris perdu. Ici, comme aux abords du canal Saint-Martin, la métropole embaume encore la province. Consacré en 1979 par le Grand Prix national des Arts et Lettres pour la photographie, l’œuvre de Willy Ronis témoigne d’un art subtil du cadrage et de la lumière qui lui inspire des compositions rigoureuses, distanciées et singulièrement mélodieuses.

- Paris, éternellement par Willy Ronis aux éditions Hoëbeke – 157 pages – 33€

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Chaleureux, pittoresque et poétique, le quartier dont Willy Ronis est tombé amoureux en 1947 représente un témoignage hors pair sur un Paris disparu, celui d’une douceur de vivre modeste et insouciante. Emu par ces images, Dider Daeninckx a imaginé le récit d’un gars de Ménilmontant : longtemps exilé, l’homme revient sur ses pas et nous fait découvrir la légende du quartier.

- Belleville, Ménilmontant par Willy Ronis & Didier Daeninckx aux éditions Hoëbeke – 112 pages - 31€

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Willy Ronis, photographe de montagne ? Le dernier grand personnage de la photographie humaniste – il est né en 1910 – a commencé sa carrière professionnelle avec ses reportages sur les manifestations et les grèves de 1936, avant de connaître une célébrité tardive avec ses images d’un Paris aujourd’hui disparu. En soixante-dix ans, ses images sont devenues de véritables icônes poétiques, centrées surtout sur le travail des hommes, la vie quotidienne, la ville. Mais Willy Ronis avait un jardin secret. Un jardin secret qui s’étend des Alpes aux Vosges, via le Jura, en poussant des pointes jusqu’aux Cévennes, via la
Provence. Ce citadin se révèle ici amoureux des grands espaces et de la nature en nous offrant les photos, pour la plupart inédites, qu’il a prises au cours de ses innombrables expéditions en montagne, sa passion. Loin des villes et des usines qu’il a su magnifier comme personne, son talent s’y exprime tout aussi puissamment. La Montagne de Willy Ronis est une révélation : sous les pavés, les alpages.

- La Montagne de Willy Ronis par lui-même & Christian Sorq aux éditions Terre Bleue – 173 pages - 38€ 



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