Alexandre Rodtchenko 10 janvier
Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Vue d’une Colonnade – Musée de la Révolution, Moscou – 1926~1927 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
La Femme au Leica – 1934 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Escalier de secours – 1925 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Escaliers - 1930 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Lily Brik – 1924 - Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Manifestation dans la cour du VCHUTEMAS – 1928 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Ma Mère - 1924 – Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Crédit Photo: © Alexandre Rodtchenko
Biographie d’Alexandre Rodtchenko
Rodtchenko et sa femme, l’artiste Stepanova
Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko (23 novembre 1891, Saint-Pétersbourg – 3 décembre 1956, Moscou) est un artiste russe à la fois peintre, sculpteur, photographe et designer.
Il est l’un des fondateur du constructivisme russe et a beaucoup influencé le design russe et la photographie par ses travaux.
Son père est accessoiriste et décorateur d’un petit théâtre et sa mère blanchisseuse. À la mort de son père, en 1907, sa famille s’installe à Kazan.
Entre 1910 et 1914, il y étudie à l’Ecole des Beaux-Arts, où il rencontre sa future femme Varvara Stepanova. À la fin de ses études, il s’installe à Moscou où il s’inscrit à l’école d’arts appliqués Stroganoff, qu’il quitte rapidement. Il travaille seul et réalise en 1915 ses premières compositions géométriques en noir et blanc, dessinées au compas et à la règle. Par l’intermédiaire de l’architecte Viktor Vesnine, il rencontre Tatline et expose ses œuvres dans l’exposition collective « Magasin » en 1916, aux côtés, notamment, des peintres Lioubov Popova, Alexandra Exter et Ivan Klioune. Il poursuit ses recherches autour de la peinture abstraite et se rapproche des peintres les plus novateurs de l’époque.
En 1917, il dessine pour le Café pittoresque des projets de lampes, l’occasion pour lui d’appliquer ses recherches à des objets du quotidien. Il commence à créer des constructions spatiales et des projets d’architecture (kiosque à journaux, édifices, etc.).
À partir de cette époque, où il fonde avec d’autres le « Syndicat des artistes peintres » dans la fédération la plus avant-gardiste, dite « de gauche », il fera partie de nombreux instituts officiels et enseignera, comme la plupart des artistes d’avant-garde russe, dans les nouvelles d’écoles d’art créées à la Révolution (Prolietkoult, Vkhoutémas puis Vkhoutéïne), jusqu’à leur suppression par le pouvoir politique inquiet des innovations de l’enseignement en 1930.
Il présente en 1919 ses toiles Noir sur Noir pour répondre à la série des Blanc sur Blanc de Malevitch. Il commence à réaliser des collages puis des photo-montages.
En 1921 il participe à plusieurs expositions. Lors de l’une d’elle, intitulée « 5×5=25″, il présente un triptyque comportant chacun une couleur primaire : Couleur rouge pure, Couleur jaune pure, Couleur bleue pure. À la suite de cette manifestation, il signe le manifeste productiviste dans lequel il s’engage à abandonner la peinture de chevalet au profit de la production d’objets usuels. En mars de la même année, le constructivisme naît formellement comme nouveau courant artistique, pour « faire des expériences concrètes dans la vie réelle », avec la création du « Groupe des constructivistes » au sein de l’Inkhoukh, association particulière d’artistes, de critiques et de théoriciens.
Dès 1922, il réalise de nombreuses affiches politiques, affiches de films, affiches et objets publicitaires influencés par le constructivisme. Pour lui, il y a une « absolue nécessité à lier toute création à la production et à l’organisation même de la vie ».
En 1923, il commence à collaborer avec de nombreuses maisons d’édition pour des travaux de mise en page, il réalise aussi les couvertures de la revue futuriste et constructiviste LEF jusqu’en 1925 puis plus tard celles de Novy LEF dirigées par Vladimir Maïakovski. C’est d’ailleurs l’année où débute sa collaboration avec le poète, pour lequel il illustrera son recueil Pro Eto, l’une de ses œuvres les plus connues.
À partir de 1924, il se consacre à la photographie où il poursuit ses expériences picturales, notamment en « découvrant de nouveaux points de vue et de nouveaux angles de cadrage » (communication parue dans la revue Novy LEF en 1927). Il fait également de nombreux portraits.
En 1925, il monte le pavillon soviétique à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris et présente son projet de « club ouvrier ». Il travaille ensuite pour le cinéma et le théâtre en dessinant des meubles, des décors et des costumes.
En 1933, Rodchentko est chargé d’aller photographier la construction du canal de la mer Blanche à la Baltique pour le magazine SSSR na Stroïké (l’URSS en construction) et l’album Belomorstroï. De 1934 à 1939, Rodchentko et Stepanova réalisent des albums photographiques tels que Quinze ans de cinéma soviétique, Aviation soviétique, les Dix Ans de l’Ouzbékistan.
Pendant la seconde guerre mondiale, sa femme et lui quittent Moscou quelques années pour se réfugier dans la région de Perm, en compagnie d’autres artistes. Il travaille à des affiches sur le thème de la grande guerre patriotique.
Après guerre, Rodtchenko continue à publier des albums à la gloire de l’Union soviétique avec sa femme puis sa fille. Il expérimenta la photographie en couleurs. Il meurt à Moscou le 3 décembre 1956.
Bien à vous,
Saint-Sulpice
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Peintre, graphiste, homme de théâtre et cinéaste, A. M. Rodtchenko est entré dans l’histoire du XXème siècle en tant qu’artiste révolutionnaire dans l’art de la photographie. Il sera également un des initiateurs du design soviétique et du mouvement constructiviste. Le style de Rodtchenko a influencé l’art de vivre au XXème siècle et son design retentit encore au XXIème siècle.
- Rodtchenko, La Révolution dans l’Oeil - Catalogue de l’exposition au MAM de Paris – Editions Parenthèses, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 2007 – 45 €
Alexandre Rodtchenko était le principal initiateur de la création du « Groupe d’Octobre » qui rassemblait les meilleurs photographes, poètes et écrivains de l’époque. Leur idée fondamentale est de changer la vision de la photographie et représenter le nouveau monde soviétique avec des plans coupés, des prises de vue verticales ou en plongée…
- Rodtchenko et le Groupe Octobre par Alexandre Lavrov aux Editions Hazan – 2006 - 40€
Rodchenko est ici présenté non seulement par le biais ses photographies et autres œuvres mais aussi par un large choix de ses notes autobiographiques et de ses lettres. Les différentes périodes de la vie de Rodchenko exposées dans cet ouvrage mettent en évidence l’évolution artistique de l’homme qui s’intéressa et se consacra à la photographie, au graphisme, aux illustrations de livres…
- «Rodtchenko. Experiments for the future : diaries, essays, letters, and other writings» par Alexandre lavrentiev aux éditions The Museum Of Modern Art ( En langue Anglaise)- 2005 – 36€
Cet ouvrage, publié à l’occasion de l’exposition des graphismes et photographies d’Alexandre Rodchenko au musée national Fernand Léger (Biot) en 2000 présente une partie de l’œuvre de Rodchenko. Les commentaires de Brigitte Hedel-Samson et Marisa Vescovo ainsi que la biographie du photographe-graphiste en fin d’ouvrage donnent au lecteur les éléments nécessaires à la compréhension de l’œuvre.
- Reconnaître Alexandre Rodtchenko par les éditions du Musée National Fernand Léger Biot – 2000 – 12€