Missak Manouchian, les Arméniens dans la Résistance en France – Mairie du 4e – Paris – Du 14 au 26 Septembre 2009 13 septembre
L’exposition retrace les actions de la résistance arménienne en France en replaçant dans le contexte national et international Missak et Mélinée Manouchian, la Deuxième Guerre mondiale et l’engagement des Arméniens dans la Résistance en France, les Arméniens dans la Libération de Paris et du pays, la résistance arménienne saluée par la poésie et les lieux de mémoire. Cette exposition rassemble des documents exceptionnels et inédits (films d’archives, lettres de fusillés, photographies, interviews) et rend hommage à l’implication profonde des Arméniens dans le combat pour la libération de la France, leur pays d’accueil.
Biographie de Missak Manouchian
Missak Manouchian ou Michel Manouchian, est un militant communiste de la MOI et commissaire militaire des FTP-MOI de la région parisienne, né le 1er septembre 1906 à Adıyaman, dans l’actuelle Turquie, et mort le 21 février 1944, fusillé au fort du Mont-Valérien.
Missak Manouchian est né dans une famille de paysans arméniens du village d’Adıyaman en Turquie. Enfant, il perd son père, probablement tué par des militaires turcs lors du génocide arménien. Sa mère meurt quelque temps après, victime de la famine qui suivit. Il est alors recueilli, avec son frère Karabet, dans un orphelinat du protectorat français de Syrie. En 1925, ils débarquent à Marseille où Missak exerce le métier de menuisier qu’il a appris à l’orphelinat. Puis les deux frères décident d’aller à Paris, mais Karabet tombe malade. Missak se fait alors embaucher aux usines Citroën comme tourneur, afin de subvenir à leurs besoins. Karabet décède en 1927 et Missak est licencié au moment de la grande crise économique du début des années 1930. Il gagne alors sa vie en posant pour des sculpteurs. Missak écrit des poèmes et, avec son ami arménien Semma, il fonde deux revues littéraires, Tchank (l’Effort) et Machagouyt (Culture), où ils publient des articles concernant la littérature française et arménienne ; ils traduisent Baudelaire, Verlaine et Rimbaud en arménien. À la même époque, Missak et Semma s’inscrivent à la Sorbonne comme auditeurs libres et y suivent des cours de littérature, de philosophie, d’économie politique et d’histoire.
En 1934, Missak adhère au parti communiste. En 1935, il est élu secrétaire du Comité de Secours pour l’Arménie (HOC) qui relève en fait de la MOI (main d’œuvre immigrée). Il devient alors un militant permanent. C’est là qu’en 1935 il rencontre Mélinée qui deviendra sa compagne. À la même époque, il est également responsable du journal Zangou (nom d’un fleuve arménien).
Au moment de la guerre de 1939-1940, il semble qu’en tant qu’étranger, il ait été affecté dans une usine de la région de Rouen, en qualité de tourneur. Mais rentré à Paris, après la défaite de juin 1940, il reprend ses activités militantes, devenues illégales puisque le parti communiste est interdit depuis septembre 1939. Il est arrêté au cours d’une rafle anticommuniste avant le 22 juin 1941, date de l’invasion de l’URSS par les Allemands. Interné au camp de Compiègne, il est libéré au bout de quelques semaines, aucune charge n’étant retenue contre lui.
Il devient alors responsable politique de la section arménienne clandestine de la MOI dont on ne connaît guère l’activité jusqu’en 1943. En février 1943, Manouchian est versé dans les FTP-MOI, groupe des Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée de Paris : il s’agit de groupes armés constitués en avril 1942 sous la direction du Juif bessarabien Boris Holban. Le premier détachement où il est affecté comporte essentiellement des Juifs roumains et hongrois et quelques Arméniens. Le 17 mars, il participe à sa première action armée, à Levallois-Perret, mais son indiscipline lui vaut un blâme et une mise à l’écart.
En juillet 1943, il devient commissaire technique des FTP-MOI parisiens puis en août, il est nommé commissaire militaire, à la place de Boris Holban qui avait été démis de ses fonctions pour raisons disciplinaires. Joseph Epstein, responsable d’un autre groupe de FTP-MOI, était devenu le responsable de l’ensemble des Francs-tireurs et partisans de la région parisienne. Il est donc le supérieur hiérarchique de Manouchian qui, lui-même, a sous ses ordres trois détachements, soit au total une cinquantaine de militants. On doit mettre à son actif l’exécution (par Marcel Rayman, Léo Kneler et Celestino Alfonso), le 28 septembre 1943, du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable de la mobilisation de la main-d’œuvre (STO) dans l’Europe occupée par les nazis. Les groupes de Manouchian accomplissent près de trente opérations en plein Paris d’août à la mi-novembre 1943.
La Brigade spéciale n° 2 des Renseignements généraux avait réussi deux coups de filet en mars et juillet 1943. À partir de là, elle put mener à bien une vaste filature qui aboutit au démantèlement complet des FTP-MOI parisiens à la mi-novembre avec 68 arrestations dont celles de Manouchian et Joseph Epstein. Au matin du 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté en gare d’Évry Petit-Bourg. Sa compagne Mélinée parvient à échapper à la police. Missak Manouchian, torturé, et vingt-trois de ses camarades sont livrés aux Allemands de la Geheime Feldpolizei (GFP) qui exploitent l’affaire à des fins de propagande.
La fameuse Affiche rouge, éditée par les Allemands et placardée à 15 000 exemplaires, présente Manouchian en ces termes : « Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés ».
Mais l’affaire de l’Affiche rouge, placardée sur les murs de Paris par l’ennemi, produit l’effet contraire à celui escompté : pour toute la Résistance, elle devient l’emblème du martyre. Les soutiens de sympathisants se multiplient.
Les vingt-deux hommes sont fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944. Olga Bancic est décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.
Bonne exposition,
Saint-Sulpice
- Mairie du 4e – 2, Place Baudoyer – 75004 Paris – Salle Jean Mouly, Rez de chaussée, fond de cour – Du 14 au 26 Septembre 2009 – Lundi au Vendredi de 11h à 18h (19h le Jeudi), Samedi 10h à 12h et 14h à 17h, fermeture le dimanche – Tarif: Entrée libre.
A voir aussi:
Dans Paris occupé par les Allemands, l’ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d’un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu’ils aiment, celle des Droits de l’Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures…
Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944. Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende. C’est cette belle et tragique histoire que raconte le film. - L’Armée du Crime – Durée: 2h19 – Un film de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Ariane Ascaride et Jean-pierre Darroussin – Sortie Nationale le 16 Septembre 2009.
A lire aussi:
Arménien, résistant, Manouchian eut une vie qui ne se limitait pas à L’affiche rouge. Didier Daeninckx nous offre ici une histoire dans l’Histoire et le portrait bouleversant d’un héros qui jusqu’à la mort resta follement amoureux de la vie.
21 février 1944. A quelques heures de son exécution par les Allemands, Missak Manouchian écrit une lettre bouleversante à sa femme Mélinée. Janvier 1955. Louis Dragère, journaliste à L’Humanité, est missionné par le parti communiste pour retracer le parcours de ce héros de la Résistance à Paris. C’est ainsi qu’il exhume l’ultime lettre de ce communiste arménien engagé, qui contient de nombreux points de suspension, preuves d’une curieuse censure.
De rencontres en découvertes d’archives inédites, Dragère comble les blancs au fur et à mesure d’une enquête passionnante où se croisent Jacques Duclos, Louis Aragon, l’ancien chef des Francs-tireurs et partisans Charles Tillon, le peintre Krikor Bedikian ou encore Henri Krasucki. Et se dessine peu à peu le profil étonnant d’un homme bien éloigné de l’image véhiculée par l’Affiche rouge.
Daeninckx joue à la frontière ténue qui sépare le romancier de l’historien. Il signe ici le premier livre consacré à la mémoire d’un personnage encore trop peu honoré, Missak Manouchian, héros d’une population immigrée engagée dans la Résistance.
Didier Daeninckx a fait irruption dans les librairies en 1984 avec Meurtres pour mémoire. Depuis, il a signé une quarantaine de romans et de recueils de nouvelles. Il a aussi écrit des ouvrages en collaboration avec Willy Ronis, Tardi, Mako ou Tignous.
- Missak par Didier Daeninckx aux éditions Perrin – 300 pages – 17€
Ils étaient jeunes, à peine sortis de l’adolescence, beaux, courageux bien sûr, et juifs pour la plupart. Ils étaient vingt-trois et vingt-deux d’entre eux furent fusillés par les nazis le 21 février 1944 au mont Valérien, tandis que la seule femme du groupe, Olga Bancic, sera décapitée quelques mois plus tard à Stuttgart. L’affiche aux couleurs de sang, placardée sur les murs de France par la propagande allemande, montrait leurs visages torturés et les stigmatisait comme une repoussante « armée du crime ». De leur combat héroïque, Aragon fit un poème chanté par Léo Ferré. Un mythe était né. Ce récit superbe évoque le monde d’où ils venaient : le 11e arrondissement de Paris, quartier populaire juif et rouge, les bals du 14-Juillet, les jeunesses communistes, le yiddish qu’ils apprenaient après l’école. Et surtout la France qu’ils aimaient tant. Immigrés certes, étrangers évidemment, mais français, très français, comme plus personne n’ose l’être aujourd’hui.
En veilleur inlassable doublé d’un essayiste brillant, Benoît Rayski, dont le père dirigeait la section politique des FTP-MOI, l’organisation militaire du Parti communiste pour les étrangers, ressuscite, le temps d’un livre, ce monde englouti, bouleversant de chaleur et de générosité. Un voyage qui permet de capter un peu de la lumière qui illuminait les vingt-trois de l’Affiche rouge.
- L’affiche rouge par Benoît Rayski aux éditions Denoël – 13€
« J’avais depuis longtemps le désir de réaliser un film sur un héros, un vrai, si possible mort jeune et beau, quand j’appris l’histoire de Thomas Eleck, dit Tommy, un lycéen parisien, Juif hongrois, qui combattit le nazisme aux côtés du groupe Manouchian, et figura sur la fameuse Affiche rouge. En découvrant Gabriel, un adolescent d’aujourd’hui lui ressemblant comme un frère, je crus tenir le comédien idéal pour incarner Tommy, soixante ans plus tard.
J’étais loin de me douter qu’au fil du tournage se nouerait entre le défunt et son interprète une intrigue bouleversante, invisible à l’écran. Ce roman secret que je suis encore seul à connaître, le voici. » Alain Blottière.
- Le tombeau de Tommy par Alain Blottière aux éditions Gallimard – 224 pages - 16.50€
lucaerne 15 septembre
Bien triste épisode de cette époque. Le film de Guédiguian a l’air vraiment bien, il me tarde de le voir !
saintsulpice 15 septembre
Samedi….
saintsulpice 15 septembre
bien que dans le trou du « BIP » du monde où tu résides, il faut bien à mon avis attendre un mois de plus avant qu’il ne sorte sur les écrans, Mouarfff!!!!!
lucaerne 17 septembre
Ouai, mais on n’est pas des frénétiques de la vitesse… on savoure le temps, nous !
lucaerne 17 septembre
Et pis t’es une vilaine mauvaise langue parce qu’il est déjà à l’affiche ici !!! Et toc…
saintsulpice 17 septembre
Cela doit être une vulgaire contrefaçon Chinoise! en Mandarin sous titré en Cantonnais….
Fnac St Lazare 18 septembre
Fnac St Lazare – Vndredi 25 septembre 2009 à 17h30
Débat avec Didier Daeninckx, Benoît Rayski et Alain Blottière. Rayski ressuscite le destin exemplaire de 23 jeunes héros de « L’Affiche Rouge » (Denoël). D.Daeninckx se consacre plus particulièrement à l’engagement dans la Résistance de Missak,dans son ouvrage « Missak » (Perrin). Le romancier A. Blottière présentera son roman « Le tombeau de Tommy » (Gallimard) sur le même thème.
océane 20 novembre
jai 14 ans et hier avec ma classe jai vu le film je le trouve très touchant l’histoire est duper bien reportée !! jai adoré ,je me dis que si c’était a refaire jle ferais a leurs place
c.v 3 mars
J’étais entrain de faire une biographie sur Manouchian pour mon Histoire des Arts et je suis tomer sur la bande annonce du film. Il a l’air super. Je suis pressé de le regarder e soir!
Fraval 5 mars
admirable son parcours un vrai un pur un Héros il a donner sa vie pour la liberté de la France et de l humanité dommage pour la France et l humanité qu il soit partie trop tot