Une image peut en cacher une autre. Arcimboldo, Dali, Raetz – Grand-Palais – Paris

Une image peut en cacher une autre. Arcimboldo, Dali, Raetz - Grand-Palais - Paris dans EXPOSITIONS arton902

 

 

 

 

À l’entrée, les vases 1930 de ­Jasper Johns et ceux de Raoul Marek (1953) dessinent en creux des profils. À côté, dans une image d’Épinal, une jeune liseuse se transforme, si on se concentre un peu, en une hideuse grand-mère. Plus loin, en penchant la tête, les amas rocheux d’une Fuite en Égypte, de Cornelis Metsys (1510-1562), révèlent la face d’un géant. Et plus loin encore, la Côte escarpée, de Degas, n’est à bien y regarder qu’un buste féminin nu, hommage en filigrane à L’Origine du monde de Courbet. Des faits exprès ? Bien sûr : les bons artistes savent ce qu’ils font. Comme Vincenzo Campi (1536-1591) dont une tête grimaçante apparaît dans le fromage de ses joyeux ­Mangeurs de ricotta, comme un reproche à leur gourmandise et à leur insouciance.

 

 

 

 

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De prime abord, on pourrait croire que cette nouvelle exposition au Grand Palais intitulée « Une image peut en cacher une autre » se contente d’accumuler les calembours visuels. Une suite de purs jeux d’optique ou d’ombres pour étonner les petits et les grands. Certes, on s’émerveille devant ces tours de peintres prestidigitateurs, virtuoses truqueurs soucieux de plaire en déroutant notre œil.

 

 

 

 

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On rit de cette médaille de 1540 où la tête de l’Arétin est composée de phallus (attention, il faut parfois penser à ménager les cœurs chastes durant la visite). On s’enivre à suivre les escaliers sans fin de Piranèse et d’Escher. On succombe à la poésie des pierres morphogènes collectées par Roger Caillois, grand adepte du «démon de l’analogie». Et c’est tant mieux. Qui prétendrait ne pas s’amuser à dénicher la ­forme cachée dans l’apparente, dans ces quelque 250 peintures, sculptures allant du paléolithique supérieur à la période actuelle, objets d’art, cartes postales, estampes ou films, serait un ennuyeux.

 

 

 

 

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Mais surtout, comme le double fond d’une malle au trésor, ce cabinet de curiosités, si vaste qu’il a été divisé en vingt-deux sections, suscite une puissante réflexion sur ce que c’est que voir. Par les subterfuges qu’elles contiennent toutes, ces œuvres choisies par Jean­Hubert Martin (spécialiste du mouvement dada, ancien directeur du Musée des arts d’Afrique et d’Océanie et commissaire, il y a vingt ans, de la première exposition sur la création contemporaine non occidentale à Beaubourg) signifient qu’elles sont des dispositifs.

 

 

 

 

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 Tel portrait ­d’Arcim­boldo possède, par exemple, deux unités picturales : la ressemblance d’abord, les plantes, êtres ou objets qui définissent les caractéristiques physiques et psychologiques du personnage, ensuite. Telle grotte du pourtant très réaliste Gustave ­Courbet cache pareillement un visage fantastique. Ainsi que les nombreuses anamorphoses du XVIe siècle présentées, chacun de ces travaux met en pièces la scénographie théâtrale de la peinture. Indique la faillite de la mimesis.

 

 

 

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Dès sa naissance, la sacro-sainte perspective frontale consacrée par la Renaissance semble mise à mal par ce genre de procédé qui oblige à regarder autrement pour qu’apparaisse l’implicite. Cela rapproche de l’abstraction. Voilà au minimum les règles classiques de la profondeur reléguées à un banal code esthétique parmi d’autres. Elles n’ont plus l’apanage de la réalité. D’ailleurs, qu’est-ce que cette réalité qui inclut désormais l’irréalité ? Une vision incertaine, proliférante, parasitaire, monstrueuse. D’où ces grotesques dans ces campagnes néerlandaises, ce carnaval dans ces scènes bibliques toscanes.

 

 

 

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Nous avons là quitté la peinture pour rejoindre la métamorphose alchimique. Nous nous sommes éloignés du christianisme pour nous rapprocher de l’animisme. Ces vues anthropomorphes de paysages, comme ces miniatures mogholes où les animaux sont constitués d’autres animaux, soulignent le caractère unitaire de la nature, l’unicité de l’animé et de l’inanimé.

 

 

 

 

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En son temps déjà, Léonard de Vinci comparait nos vaisseaux sanguins aux ramifications d’un arbre, et n’avait pas attendu les tests de Rorschach pour voir une forme dans une tache. De son côté, comme tout le monde depuis toujours, Mantegna voyait des visages dans les nuages. Dans ce domaine, un de ses plus brillants élèves sera Dali, très présent dans l’exposition. Dans une de ses toiles il superpose jusqu’à sept représentations différentes ! Pour clore le parcours, l’artiste suisse contemporain Markus Raetz, enfant de Magritte, lui, se joue de nous avec ses sculptures changeant de forme quand on tourne autour.

 

 

 

 

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Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

 

«Une image peut en cacher une autre. Arcimboldo, Dali, Raetz» – jusqu’au 6 Juillet 2009 - Galeries nationales du Grand Palais – Tél: 01.44.13.17.30 – Tarif: Plein 11€ – tarif réduit: 8€



Icônes – Partie 1

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Dans ce type de Vierge les visages de la Mère et du Fils se rejoignent avec une douce expression d’intimité. Comme toutes les icônes de Marie, elle porte l’incription « Mère de Dieu » en grec. Sur son front et ses épaules, les trois étoiles brillantes sont l’expression du dogme qui dit qu’elle est vierge avant, pendant et après la naissance de son Fils. La tunique dorée de l’Enfant indique que tout est lumineux en lui. Il est, selon la définition du concile de Nicée : « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ».

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Dans ce type de Vierge Hodiguitria « qui montre le chemin », la Mère montre de la main la seule voie à suivre : le Christ. Comme toutes les icônes de Marie, elle porte l’incription « Mère de Dieu » en grec. Sur son front et ses épaules, les trois étoiles brillantes sont l’expression du dogme qui dit qu’elle est vierge avant, pendant et après la naissance de son Fils. La tunique dorée de l’Enfant indique que tout est lumineux en lui. Il est, selon la définition du concile de Nicée : « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ».

 

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Très vénérée en Russie, l’icône de la Mère de Dieu de Kazan nous présente une Vierge du type « Hodiguitria » (qui montre le Chemin) dont le Fils se tient debout dans une attitude frontale.

L’enfant Jésus, dans l’iconographie byzantine, n’est jamais représenté à la manière d’un poupon, car il est aussi le Verbe. Il est toujours revêtu du vêtement des adultes et seule sa taille réduite indique qu’il s’agit d’un enfant.

 

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L’archange Michel dont le nom signifie « Qui est comme Dieu » est le chef des Milices Céleste.

Représenté terrassant le Dragon, il personnifie de façon saisissante le combat de l’homme contre ses passions.

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Appelée « Acheiropoiète », c’est-à-dire: « non faite de main d’homme », cette icône, selon la tradition rapportée par Nicéphore Caliste, remonte à l’originale qui fut envoyée par le Christ Lui-même au roi Abgar V Oukhama, prince d’Osroeme, dont la capitale est Edesse. Le roi Abgar V étant lépreux, demanda à son archiviste Hannan de lui amener le Christ. Ce dernier ne pouvant se déplacer, Hannan essaya, mais en vain, de réaliser le portrait de Jésus. Alors le Christ Lui-même prit un linge et l’appliqua sur Son Visage. Sur le linge s’imprima alors le visage du Seigneur. On appelle ce linge Mandylion, c’est-à-dire « mouchoir ». A la vue de ce visage, le roi Abgar V guérit.

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Archange Messager, saint Gabriel apparait à Anne et Joachim pour leur annoncer la naissance de la Mère de Dieu, à Elisabeth et Zacharie pour les prévenir de la venue de saint Jean Baptiste. Il nourrit de la manne céleste la Mère de Dieu pendant douze ans, dans le temple et est envoyé par Dieu auprès d’elle pour lui annoncer la naissance du Sauveur. Lors de la Résurrection, Gabriel descend des cieux, revêtu d’une robe blanche et rassure les femmes myrrophores en disant: « Ne craignez pas, Je sais que c’est Jésus, le Crucifié, que vous cherchez. Il n’est pas ici: Il est ressuscité comme Il l’avait dit. » (Matt. 28, 5).

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Icône réalisée d’après les oeuvres de Théophane le Grec et d’Andrei Roublev.

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L’Annonciation est l’Annonce faite par l’Archange Gabriel à la Vierge Marie du mystère qui va s’accomplir en Elle : le Verbe de Dieu, né du Père avant tous les siècles, le Vrai Dieu né du Vrai Dieu, va s’incarner en Elle sans intervention humaine.
L’icône présente l’Archange-Messager dans un mouvement descendant suggéré par la courbe que forme l’aile terminée par le bras. Il transmet son message céleste à la Mère de Dieu qui est dans une attitude d’humilité toute réceptive.

 

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Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient allait devant eux, jusqu’à ce que, venant au-dessus du lieu où était l’enfant, elle s’arrêta. A la vue de l’étoile, ils eurent une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Et ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Saint Mathieu, II, 9 – 12

 

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Icône inspirée de la mosaïque de la Nativité de l’Eglise byzantine de la Martorana, Palerme, Italie

 

Bien à vous,

Saint-Sulpice

 



Edward Sheriff Curtis – Partie 3

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Crédit Photo: © Edward Sheriff Curtis

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Crédit Photo: © Edward Sheriff Curtis

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Crédit Photo: © Edward Sheriff Curtis

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Crédit Photo: © Edward Sheriff Curtis

Biographie d’Edward Curtis

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Edward Sheriff Curtis, né le 16 février 1868 à Whitewater et mort le 19 octobre 1952 à Los Angeles, est un photographe ethnologue américain.

Il a été un des plus grands anthropologue social des amérindiens du nord américain (Navajos mexicain, Amérindiens des États-Unis, et Inuits),
avec des rencontres enrichissantes, des écrits (tels sur les mythes et coutumes), et de nombreuses photos sur verre remarquable.

Ainsi, de manière non exhaustif, il a entreprit l’inventaire photographique d’un très grand nombre d’amérindiens des 80 tribus existantes.
(Cette population indienne qui était estimée à plus d’un million d’individus au XVIIIe siècle, avait chuté aux alentours de 40 000 lorsqu’il débuta son projet).

Bien à vous,

Saint-Sulpice

Voir aussi:

 Edward Sheriff Curtis – Partie 2.

 Edward Sheriff Curtis – Partie 1.



Le mont Athos et l’Empire byzantin, trésors de la Sainte Montagne – Petit Palais – Paris

Le mont Athos et l'Empire byzantin, trésors de la Sainte Montagne - Petit Palais - Paris dans EXPOSITIONS mont_athos1

 

  

Pour visiter le mont Athos, cette péninsule qui s’avance dans la mer Égée, il faut être muni d’un visa de l’État grec et d’un second, décerné par les moines orthodoxes locaux. La frontière se trouve au port d’Ouranopolis, nom qui signifie «porte du ciel». Au-delà, seuls les pèlerins et les spécialistes d’art byzantin sont les bienvenus. Les femmes ne sont pas admises. Cette rigueur a traversé les âges. Toutefois, c’est à Raphaëlle Ziadé, une jeune et jolie commissaire, qu’a été confié le soin d’organiser au Petit Palais l’exposition relative aux trésors historiques du mont Athos, classé Patrimoine mondial de l’humanité par Unesco.

 

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Cent quatre-trois œuvres sont présentées, qui proviennent de neuf des vingt monastères de l’enclave. De précieux psautiers et archives, souvent enluminés, qui rappellent les règles et privilèges, les premiers remontant à la création du do­maine par l’empereur, en 883 après Jésus-Christ. Et ­surtout des icônes (dont deux Vierges à l’Enfant du XIVe siècle n’ayant rien à envier à la première Renaissance italienne), des iconostases incrustées d’ivoires d’Afrique et d’Asie, des architraves rappelant les douze fêtes orthodoxes, des vestiges de fresques aux couleurs suaves (notamment Pierre et Paul s’embrassant pour symboliser l’union des Églises d’Orient et d’Occident), d’étonnantes micromosaïques, d’exceptionnels lutrins en bois ciselé, des voiles de soie brodée représentant le Christ mort, des calices mêlant le jaspe antique aux montures vénitiennes d’argent et d’or, des croix d’or et des encensoirs qui sont autant de merveilles d’orfèvrerie.

 

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«Tous ces chefs-d’œuvre n’étaient jamais sortis de leurs réserves, explique Raphaëlle Ziadé. Le Petit Palais peut en bénéficier, car il conserve la plus grande collection d’icônes en France depuis un don de 1988. Outre que les pièces sont rarissimes, chacune est toujours “vivante” : elles peuvent du jour au lendemain être réintégrées dans le culte.»

 

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Autres preuves de la vivacité de l’art byzantin : du 3 au 6 juin, un moine peindra une icône devant le public du Petit Palais, et Sa Sainteté le Patriarche œcuménique, Bartholomée Ier, était présent, jeudi dernier, lors du vernissage. Il a sans doute prié pour Athanase. C’est cet aristocrate, enseignant à Constantinople et proche de l’empereur, qui, poussé par la crise iconoclaste, a fondé la Sainte Montagne. Il fut sanctifié pour cela. Sur place, il avait fédéré non sans mal les premiers ermites, prônant le mode de vie cénobitique. Dans l’exposition, on peut d’ailleurs repérer dans certaines peintures sur bois des sty­lites (solitaires vivant au sommet de colonnes) et autres dendrites (reclus dans les arbres).

 

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À l’intérieur des enceintes fortifiées des monastères, souvent haut perchés (le mont Athos culmine à 2 030 m), les anciens anachorètes avaient vite afflué. Ils rejoignaient le flot des autres ­moines, principalement venus de Géorgie et des pays slaves pour traduire les textes grecs et assurer la diffusion du Message par leurs copies. «La copie était alors une activité noble, un art de vivre. La soixantaine de manuscrits présentée ici ne donne qu’une petite idée de ce que pouvait être la production au Moyen Âge», précise Raphaëlle Ziadé.

 

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Certes, le mont Athos s’est trouvé maintes fois envahi, pillé, incendié. Cela dès les Croisés, en 1206, et jusqu’aux scientifiques européens du XIXe siècle. Paradoxalement, l’Empire ottoman s’est montré plutôt tolérant. Mais l’enclave s’est toujours régénérée. Aujourd’hui encore, 1 800 moines, de toutes nationalités, y demeurent.

 

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Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

«Le mont Athos et l’Empire byzantin, trésors de la Sainte Montagne» – Jusqu’au 5 juillet 2009 - Petit Palais ~ Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris – Avenue Winston Churchill – 75008 Paris – Tel : 01.53.43.40.00 – www.petitpalais.paris.fr
Accessible aux personnes handicapées – Tarifs: Accès gratuit aux collections permanentes, Entrée payante pour les expositions temporaires : adulte 9€ ; réduit 7€ ; demi-tarif 4,50€, Billet couplé avec l’exposition Blake 13 € - Horaires
Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf les lundis et jours fériés) Nocturne le jeudi jusqu’à 20 h, uniquement pendant les expositions temporaires – Transports : Métro : lignes 1 et 13, station Champs-Elysées Clémenceau / RER : ligne C, station Invalides ; ligne A, station Charles de Gaulle – Etoile / Bus : 28, 42, 72, 73,83, 93.

 




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