Helen Levitt – Hommage 2 avril
Crédit photo: © Helen Levitt
Helen Levitt est morte dans son sommeil dimanche 29 mars 2009, à New York, sa ville natale, dont elle avait saisi la beauté avec son Leica.
Crédit photo: © Helen Levitt
Elle avait 95 ans et n’avait guère changé sa philosophie de l’art de vivre en solo.
Crédit photo: © Helen Levitt
Elle préférait s’occuper de ses chats, lire un bon policier ou jouer au gin-rami plutôt que de s’afficher au vernissage de ses multiples expositions.
Crédit photo: © Helen Levitt
La Fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris, lui avait rendu un vibrant hommage en septembre 2007.
Crédit photo: © Helen Levitt
Et son galeriste, Laurence Miller, avait alors souligné combien cette femme, réputée peu commode, était exigeante : «Helen est plus viscérale qu’intellectuelle.
Crédit photo: © Helen Levitt
Elle n’a jamais eu aucun plan de carrière ni le moindre désir d’être célèbre, même si elle est reconnue comme un maître de la photographie. Elle est la doyenne des artistes de ma galerie.»
Crédit photo: © Helen Levitt
Née le 31 septembre 1913 à Brooklyn, Helen Levitt abandonne tôt ses études.
Crédit photo: © Helen Levitt
Premier job chez un photographe commercial, dans le Bronx, où cette fille d’immigrants se familiarise avec la chambre noire, avant de portraiturer les amis de sa mère.
Crédit photo: © Helen Levitt
Choc en avril 1935, lorsqu’elle découvre les photographies d’Henri Cartier-Bresson, de Walker Evans et de Manuel Alvarez Bravo, accrochées à la galerie Julien Levy, sur Madison Avenue, au pied de Central Park.
Crédit photo: © Helen Levitt
Dès lors, comme eux, cette autodidacte retiendra l’intuition comme matière première de ses photographies, mais s’abstiendra de toute incursion dans le photojournalisme.
Crédit photo: © Helen Levitt
Par timidité, précisera-t-elle, et manque d’attrait pour la technique.
Crédit photo: © Helen Levitt
De fait, elle inventera son propre monde, arpentant sans a priori les quartiers populaires de New York, vite rénovés en confettis poétiquement mystérieux. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas de témoigner de l’Amérique sous Roosevelt, c’est de ravir, à Spanish Harlem ou dans le Lower East Side, les passages secrets de la rue.
Crédit photo: © Helen Levitt
Les enfants frondeurs, leurs gribouillages à la craie, leurs graffitis de bagatelle.
Crédit photo: © Helen Levitt
La bizarrerie du trafic des piétons face aux voitures.
Crédit photo: © Helen Levitt
La solitude des gens réfugiés à leurs fenêtres.
Crédit photo: © Helen Levitt
Et la chorégraphie de la vie à l’emporte-pièce, entre comédie à l’italienne et documentaire à la Rossellini.
Crédit photo: © Helen Levitt
La reconnaissance ne tarde pas. «Personne ne la surpassait», lancera John Szarkowski, le conservateur chargé de la photographie au Museum of Modern Art, lorsqu’il lui accorde une exposition personnelle en 1943 :
Crédit photo: © Helen Levitt
elle a 30 ans. Y sera dévoilé l’un de ses clichés les plus reproduits : trois gosses en route pour Halloween, ravis sur le perron, avec leurs masques de fortune.
Crédit photo: © Helen Levitt
Photographe du seuil, toujours en retrait, Helen Levitt n’importune pas ses modèles.
Crédit photo: © Helen Levitt
Pas de message social, pas d’état des lieux, mais une empathie certaine, visible lorsqu’elle séjourne au Mexique, comme assistante de Luis Buñuel, en travail de commande pour le Museum of Modern Art.
Crédit photo: © Helen Levitt
Ses instantanés dévoilent des ouvriers aux couleurs de cendre, pétrifiés par leur labeur.
Crédit photo: © Helen Levitt
Ce voyage mexicain (en 1941) sera sa seule escapade hors de Manhattan.
Crédit photo: © Helen Levitt
Ses confrères l’admirent. Walker Evans, par exemple (elle l’accompagnera dans le métro quand il fera ses photos incognito). L’écrivain James Agee aussi. Ils réaliseront ensemble, avec Janice Loeb, In The Street, un bijou de quatorze minutes monté en 1952, version live de ses images immobiles.
Crédit photo: © Helen Levitt
Un moment tentée par le cinéma, Helen Levitt revient à ses premières amours en 1959.
Crédit photo: © Helen Levitt
Coup d’éclat : elle s’initie à la couleur grâce à des bourses de la Fondation Guggenheim.
Crédit photo: © Helen Levitt
Tout a changé, les trottoirs se vident de leurs locataires, effondrés devant la télévision, qu’importe !
Crédit photo: © Helen Levitt
Helen Levitt continue à traquer les dessous candides de sa ville natale.
Crédit photo: © Helen Levitt
Des poules devant un parterre de chaises sous plastique.
Crédit photo: © Helen Levitt
Les croqueurs de pastèques.
Crédit photo: © Helen Levitt
Les ladies en bigoudis.
Crédit photo: © Helen Levitt
Le surpeuplement des cabines téléphoniques.
Crédit photo: © Helen Levitt
Et une banquise d’enfants en goguette, ses sujets fétiches, prêts à en découdre avec les passants.
Crédit photo: © Helen Levitt
Même si la photographe se sentait «vacillante», Helen Levitt a su imposer avec force sa vision d’un New York d’en bas, loin des miradors de la réussite.
Crédit photo: © Helen Levitt
Son unique credo : «La beauté est dans la réalité elle-même.»
Crédit photo: © Helen Levitt
Bien à vous,
Saint-Sulpice
Voir aussi:
lucaerne 2 avril
Belles intuitions ! Pleines de tendresse, d’humour et de souffle.
saintsulpice 2 avril
Elle était formidable cette femme, autodidacte, caractérielle, talentueuse, humaine, j’en suis encore ému. Nous avons perdu une « papesse » de la photographie dans le sens positif du terme!
lucaerne 3 avril
Papesse ? Quoi, elle avait quelque chose contre le préservatif ?
saintsulpice 3 avril
Heureusement que j’ai précisé « DANS LE SENS POSITIF DU TERME », Grrrrr et Pfffff et Zut alors
lucaerne 3 avril
Mouaaaarffff !!!
lucaerne 3 avril
Remarque, c’est vrai que les préservatifs ont un sens ! Au propre comme au figuré…
saintsulpice 3 avril