« Richter en France » – 7 Mars au 1 Juin 2009 – Musée de Grenoble

 

 

Le Musée de Grenoble consacre une exposition à l’artiste allemand Gerhard Richter.

 

  dans EXPOSITIONS

 

 Une de plus ? Certes, à 75 ans, il est considéré comme un des grands peintres de la seconde moitié du XXe siècle, mais on le voit bien souvent : sa dernière rétrospective a eu lieu en janvier 2008, au musée Frieder Burda de Baden-Baden, en Allemagne.

 

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 Alors, une telle exposition était-elle nécessaire ?

 

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 Oui, car elle est aussi un hommage à la sagacité de nos conservateurs de musée et de nos directeurs de FRAC, trop vite vilipendés pour leurs achats impulsifs.

 

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 Les quarante oeuvres réunies ici, soit l’ensemble des Richter des collections publiques françaises, témoignent au contraire de la justesse des choix effectués depuis trente ans.

 

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Saluons d’abord l’intuition de Daniel Abadie qui, lorsqu’il était conservateur au Centre Pompidou, a organisé la première exposition de Richter dans un musée français, en 1977.

 

 

 

 D’après Guy Tosatto, le directeur du Musée de Grenoble, il s’agissait toutefois d’un malentendu : « Abadie voyait en Richter un hyperréaliste. »

 

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 Rien d’étonnant de la part d’un peintre qui, formé dans les académies rigoureuses d’Allemagne de l’Est, fait ce qu’il veut de son pinceau.

 

 

 

 Tour à tour, voire simultanément, abstrait et figuratif, sa peinture déroute.

 

 

 

 « Mais cela me semble normal, confiait-il au Monde le 28 janvier 2008. Un homme ne se comporte pas toujours de la même façon, ne s’habille pas toujours de la même façon, tout en restant le même. C’est ce que je fais. Depuis Picasso et Picabia, c’est désormais un phénomène normal que d’employer des méthodes différentes… » Ce qui, si on ose dire, le rend apte à satisfaire tout le monde.

 

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« Quand ils se sont intéressés à Richter, Xavier Douroux (le directeur du Consortium de Dijon) voyait en lui un artiste conceptuel et Bernard Ceysson (l’ancien responsable du Musée d’art moderne de Saint-Etienne) un abstrait lyrique », explique Guy Tosatto.

 

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 Chacun trouve ainsi midi à sa porte. Une ambiguïté qui permet à cette exposition de retracer, en filigrane, une histoire du goût institutionnel français.

 

 

 

 On en a la démonstration dès les premières salles de l’exposition.

 

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 Un grand monochrome gris, pour les adeptes du minimalisme, jouxte un portrait de l’oncle Rudi, souriant dans son uniforme de la Wehrmacht.

 

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 Une oeuvre complexe puisque, par-delà son sujet autobiographique, elle est la photo d’un tableau lui-même peint d’après photo. L’art qui se mord la queue.

 

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 En vis-à-vis dans la même salle, Ubersicht (1998), sorte d’organigramme égrenant les grandes phases de l’histoire de l’art, des grottes de Lascaux à un certain Gerhard Richter, ravira les amateurs de conceptuel.

 

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Au fil de l’exposition, l’oeil saute ainsi d’un genre à l’autre, avec pourtant la sensation d’une surprenante unité.

 

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 Abstraits ou figuratifs, ce sont toujours des Richter. Lui-même, lorsqu’il quitte l’Allemagne de l’Est au début des années 1960, est tiraillé entre plusieurs influences. Nourri à la mamelle du réalisme socialiste, il passe à l’Ouest, persuadé que la modernité réside dans l’abstraction, l’art informel, et atterrit en plein pop art.

 

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On serait dérouté à moins. Sans privilégier une école, il les embrasse toutes, et en fait du Richter. C’est ainsi que lorsqu’il offre à Beaubourg en 1984 la grande toile 1024 Farben (1973), les conservateurs du Centre Pompidou pensent tenir une oeuvre conceptuelle. « Elle n’est plus perçue du tout comme cela aujourd’hui« , sourit Guy Tosatto.

 

 

Et le sourire du directeur du Musée de Grenoble de s’agrandir quand il parle, chose rare dans sa profession, de gros sous. Car Richter a été très généreux avec notre pays. Ainsi, parvenu au faîte de la gloire, il négocie lui-même avec son marchand pour que le Carré d’art de Nîmes puisse acquérir, en 1996, Blumen pour la somme de 300 000 francs alors que la galerie en réclamait 1,5 million.

 

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D’autre part, les institutions ont su acheter très tôt.

 

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 A petit prix. Ainsi, dit Tosatto Kerze, une bougie peinte en 1982, fut acquise environ 40 000 francs (plus près de 100 000 francs, d’après un ancien responsable des lieux) par le FRAC Rhône-Alpes en 1984, à la galerie Durand-Dessert, son premier marchand parisien.

 

 

 

40 ou 100 000 francs, cela n’a guère d’importance : en 2001, une toile équivalente a été vendue aux enchères à New York pour 5,3 millions de dollars (4,59 millions d’euros) et, une autre en février 2008 à Londres pour l’équivalent de 9,4 millions d’euros !

 

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 Chiffres dont devraient se souvenir ceux qui, vouant les « institutionnels » aux gémonies, bouffent du directeur de FRAC à chaque repas.

 

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Biographie de Gerhard Richter

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Après une formation initiale de peintre décorateur, il est admis à l’Académie des Beaux-arts de Dresde à sa seconde candidature où il obtient une maîtrise, diplôme qui lui permet de bénéficier d’un atelier pour trois ans. Son intérêt pour la peinture abstraite, Jackson Pollock et Lucio Fontana en particulier, motive son passage à l’Ouest. Finalement établi à Düsseldorf, il est l’élève de Karl-Otto Götz et rencontre Sigmar Polke, Blinky Palermo et le futur galeriste Konrad Fischer-Lueg.

Il peint la première œuvre de son catalogue en 1962 : Tisch (Table), une huile peinte d’après une photographie de presse. À la fois photographe du quotidien et peintre, il reproduit sur la toile les sujets de ses photos. Paysages, natures mortes et scènes intimes parsèment ainsi une œuvre par ailleurs essentiellement constituée d’œuvres abstraites qu’il nomme, invariablement, Abstraktes Bild (Toile abstraite). Les sources documentaires du travail de Gerhard Richter: les photos de presse, ses propres photos, les clichés d’amateur qu’il collectionne, ont été réunis pour former un atlas exposé pour la première fois en 1972.

Parallèlement à ses expositions personnelles, il exerce une activité de professeur dans plusieurs écoles d’Art, notamment à Hambourg, Düsseldorf ou Halifax (Nouvelle-Écosse, Canada) et reçoit de nombreuses récompenses dont le Junger Western Art à Recklinghausen en 1967, le prix Arnold Bode à la Documenta de Cassel en 1981, le prix Oskar Kokoschk à Vienne en 1985, le Prix Wolf des Arts en Israël en 1994/95 et le Praemium Imperiale au Japon en 1997.

En 1957, son premier mariage l’unit à Marianne Eufinger, la future Ema de son Akt auf einer Treppe (Nu dans l’escalier, référence au célèbre Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp). Sa fille Betty, née en 1966, aura trois toiles à son prénom: deux peintes en 1977 (deux gros plans de visage) et une en 1988 (la tête tournée).

Deuxième mariage en 1982 avec le sculpteur Isa Genzken, sujet de deux portraits en 1990 (Isa).

Il se marie enfin en 1995 avec Sabine Moritz qui donnera naissance à leur fils Moritz, la même année ; tous deux seront les modèles de la série S. mit Kind (S. avec enfant). Enfin, il peindra son seul autoportrait connu en 1996, Selbstportrait.

Il vit et travaille désormais à Cologne

 

Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

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« Richter en France » – Musée de Grenoble5, Place de Lavalette – Tél. : 04.76.63.44.44 – Du mercredi au lundi, de 10 heures à 18 h 30 – 7 Mars au 1er juin 2009 - Tarifs: Plein 5€, réduit 3€, étudiant 2€, Gratuité les premiers dimanche de chaque mois et pour les – de 18 ans.

 



8 commentaires

  1. lucaerne 17 mars

    J’aime beaucoup cette diversité qui finit par avoir une cohérence (pétard, voilà que je parle comme une gna-gna).
    Mais j’aime pô Grenoble (pour de très mauvaises raisons mais c’est comme ça).

  2. saintsulpice 17 mars

    Ah oui tu n’aimes pas Grenoble…hum….Voyons…serais-ce parcequ’il y a noble dans le nom de ville????

    Salut Miss Gna-Gna

  3. lucaerne 17 mars

    Non, c’est parce qu’y a là-bas mon stupide chéfaillon, avec tous les autres chéfaillons… Grrrrrreeee !

  4. saintsulpice 17 mars

    Ca mord un Pittbull femelle de Haute-Savoie ou cela mordille???? :P

  5. lucaerne 17 mars

    Faut pas les mordre, ça va pas : ils sont hautement urticants !!!

  6. saintsulpice 17 mars

    M’en fous suis maso :P

  7. Laurence Caullet 21 mai

    Oui je confirme … l expo est magnifique !!!!!!!!
    Il faut absolument la faire dans les 2 sens !!!!!!!!!!
    D ailleurs je prefere la voir a l envers :-)

    Vite … il ne reste que quelques jours pour la voir !!!!!!

    Merci pour cet article … je voulais recommander l expo a mes amis sur facebook et je cherchais un lien sympa …

    Le votre est vraiment tres beau …

    laurence

  8. peintre grenoble 18 août

    Les couleurs sont flamboyantes ! j’aime …

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