Terriblement beau ~ Terriblement faux – Galerie Esther Woerdehoff – Paris 11 mars
« Terriblement beau – Terriblement faux » est une exposition collective qui met en lumière la diversité d’approches de certains des artistes qu’elle représente, tant au niveau de la mise en scène que de la technique. Sont à l’honneur dans le cadre de cette exposition des photographes déjà connus par le public de la galerie, comme Arthur Tress, Pascal Loubet, Pierre Crocquet, Herlinde Koelbl, Philippe Calandre, Rafael Neff, Nikolas Tantsoukes et Yvonne Diefenbach, aux côtés de deux artistes invités, Gilles Berquet et Nikos Kontzialis, dont la particularité des démarches illustre bien le double propos de l’exposition : Terriblement beau –Terriblement faux…
En effet, l’exposition est conçue et présentée dans deux parties distinctes. La première, Terriblement beau, convoque l’ambivalence même de l’adjectif « terrible », qui va, dans la représentation de la beauté, de l’effroyable, du désolant, de l’affreux, du tragique même jusqu’au formidable et à l’étonnant.
Terriblement beau, comme les portraits féminins de Gilles Berquet, où la mise en scène sans décorum de la femme tutoie une certaine cruauté de la représentation et par-delà l’effroi…
… Comme le regard à la fois tendre et ironique que Pascal Loubet pose sur ses sujets, éloge d’une beauté marginale qui ne saurait s’épanouir sans le regard d’un spectateur bienveillant…
… Comme l’humour noir mais non dépourvu d’une profonde humanité qui caractérise la nouvelle série de photographies de Pierre Crocquet, un hommage aux laissés-pour-compte d’une petite communauté d’Afrique du Sud…
… Enfin, comme l’étonnante inventivité dans la mise en scène de la réalité d’un photographe déjà classique, comme Arthur Tress, dont les images psychologiquement terribles ne sont pas sans rappeler le Surréalisme.
Mais avec les compositions trompeuses de ce dernier artiste s’opère une transition vers le deuxième volet de l’exposition, Terriblement faux, ou comment l’image, au travers voire au-delà de sa qualité esthétique, dénonce ou magnifie son propre artifice.
Réunies sous ce titre provocateur, les oeuvres placées sous l’égide du Terriblement faux relèvent des techniques marginales ou négligées dans le contexte de la photographie, comme le polaroid, le collage ou le photogramme.
Terriblement faux, comme les photocollages de Nikolas Tantsoukes, utopies négatives d’un monde urbain marqué par la catastrophe ; comme les polaroids retravaillés de Nikos Kontzialis, créant un étrange effet de matière et de présence ; comme les bâtiments de Philippe Calandre, cathédrales modernes et désolées d’un monde post-industriel, éparpillées dans le no man’s land ; comme les photomontages inquiétants de Gilles Berquet, patchworks de signes et de couleurs empruntés aux représentations cinématographiques classiques de l’horreur, invitations à raconter ou à se raconter des histoires à faire peur, de beaux et terribles mensonges…
L’exposition Terriblement beau – Terriblement faux se veut donc une invitation au vertige, vertige esthétique, de la mise en abîme et de la diversité d’une collection dont les oeuvres défient les limites de leur propre catégorisation : la belle photo ment toujours un peu, la photo qui nous manipule est rarement sans beauté. L’important reste qu’elles se rejoignent dans l’impact émotionnel qu’elles provoquent, jamais tiède, ni moyen ni mou… forcément terrible.
Bonne exposition,
Saint-Sulpice
Galerie Esther Woerdehoff – 36, rue Falguière – 75015 Paris – Du 5 Février au 28 Mars 2009 - Du mardi au samedi, de 14h00 à 18h00 – Entrée Libre.
lucaerne 11 mars
Ce sera zoziau ou tête de cochon pour le dîner ???
saintsulpice 11 mars
Tête de cochon zioziutée siouai plaît m’dame!!!!!