Franck Tanviray 3 mars
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
Série des « Réverbères »
Au commencement est la rue, toutes les rues.
Rues en terre, rues de pauvres, rue de frontière aux surfaces crevassées, crayeuses et mates.
Rues pavées, ou l’éclat du quartz et du mica renvoie les lumières de la ville, façonne un magma mouvant et luminescent sous les assauts du néon.
Rues sans issues que la vie déserte et le vent investit.
Rues de villages, artère de voyage, pour des gens de passage sous un ciel venteux et frais.
Rues du plaisir, rue de la vie… rue de la nuit où rampent les ombres des seigneurs des gouttières.
Alors la verticalité se dévoile, les lampadaires montent vers le ciel éclaboussant leur base de lumière, comme des fusées qui décollent.
Ils ponctuent le paysage urbain nocturne, ils lui donnent sa tonalité.
De leurs verreries éclatantes ils expulsent des lumières bigarrées, ils sont les vitraux de la nuit et la ville leur cathédrale de pierre.
Ils accrochent du mauve aux rideaux des alcôves des amants.
Ils se regroupent, s’amassent en troupeaux, se stylisent chez les bourgeois.
Ils sont sauvages, éparses, arborent un port plus élancé et épineux des années quarante aux bordures des friches urbaines.
Ils renvoient l’éclat froid des rails du chemin de fer qui depuis que l’homme a tutoyé le diable prend une coloration nocturne insolvable dans la mémoire du monde.
Ils sont reliés par des milliers de fils de vie où l’énergie et l’information véhiculent l‘appétit et la prétention des hommes.
Cet emmêlement arachnéen survole le paysage urbain, sa soie scintille sous la voussure céleste.
C’est le matin. Tonnent l’entrée du trafic et du tumulte, le passant, pressé, la tête baissée ne les remarque pas, ils sont éteints sous les nuages rapides on dirait des lances dressées qui fendent le temps.
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
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Crédit Peinture: © Franck Tanviray
Série » Port de Lorient »
Port de Lorient
Les grands silos à grain, les troupeaux de grues bleues, les veines ferrées qui relient les habitants minéraux du port de Lorient, la glacière, les cargos, les oiseaux, les chats silencieux le jour et tempétueux la nuit, ces ensembles disparates font à eux seuls un univers distinct : L’univers du port industriel de lorient.
C’est le dimanche, quand l’activité humaine s’est tue, que le vent souffle sa poésie verte dans les dédales du port de Lorient, ici la mer n’est pas la maîtresse des lieux comme ailleurs sur les côtes bretonnes dans les petits ports de pêche.
Ici ce n’est plus la mer, ce n’est pas la terre ; c’est un lieu unique, fantastique, peuplé de constructions démesurées et habitées d’elles mêmes.
Les silos à grain prédateurs de l’espace règnent et l’homme lève les yeux au ciel, les regarde s’effriter lentement, l’histoire les condamne à s’en aller.
Ces colosses que la modernité ne veut plus, nés du fracas des années d’après guerre, celles qui ont vu repousser Lorient, trouvent les voiliers et les ports de plaisance ridicules.
Les grues comme des ptérodactyles au repos sont les gardiennes du sanctuaire. Tout est puissance même les odeurs. Senteur de fer né du suintement de la rouille, effluves d’ammoniac issues de carcasses de poissons tombés des transports pendant la semaine sommeillent dans les contre allées ponctuées par l’irisation des flaques d’eau mazoutées.
Aucune agressivité n’habite le port de Lorient, c’est un souvenir, un fusible de la mémoire, un univers rempli des quatre dimensions, c’est un lieu honnête et créatif.
Aucun orgueil dans ce lieu destiné à la démesure et au travail. Des accents du dix neuvième et des luttes prolétaires et ouvrières roulent sous les halos des lampadaires.
Ces lampadaires qui vont bientôt se rallumer ce dimanche soir, ces sentinelles qui font échos à la lune habillant de bleu les monstres assoupis et les contre allées noircies de nuit s’endorment lentement sous les bagarres nocturnes des chats sans papiers, avant que lundi matin ne rugisse à nouveau et que les moteurs, les compresseurs vocifèrent et que des milliers de chevaux vapeur viennent coucher leur flanc le long des parois d’acier du port de Lorient sous les cris aiguisées des mouettes et des goélands en légions.
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
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Paysage d’Industrie
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
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Paysages Urbains
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Paysages Imaginaires
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
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Pont-Réan
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Paysages Familiaux
Crédit Peinture: © Franck Tanviray
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Biographie de Franck Tanviray
Il est venu à la peinture d’un seul coup, à l’âge de 30 ans, depuis lors il n’a jamais cessé de peindre. Il a trouvé un moyen d’expression roboratif et illimité. Ses premiers sujets étaient des paysages du grand Nord, images ramenées de ses voyages en Alaska, par la suite ses tentatives de s’approprier la lumière sont devenues une quête. Il aime l’idée que la peinture est un art majeur, car les règles sont simples, tout se passe dans un périmètre donné et la partie ne saurait se dérouler autrement. Il préfère montrer l’autonomie du sujet au lieu de la démontrer, proposer et non dénoncer de sorte que le tableau terminé, le spectateur se l’approprie, son regard en fera ce qu’il en voudra par la suite. C’est lorsque le libre arbitre est repoussé dans ses ambiguïtés que l’autonomie de l’oeuvre devient totale.
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Pour en savoir plus sur cet Artiste peintre: Franck Tanviray.
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Bien à vous,
Saint-Sulpice
lucaerne 3 mars
Waou !!! C’est géant !
J’aurais pas dû m’absenter aussi longtemps (2 jours ?).
Je suis époustouflée par la série rues/réverbères !!! Par beaucoup d’autres toiles aussi, surtout celles où la perspectives est complètement libérée.
Les textes, ils sont de lui aussi, ou de toi ?
saintsulpice 3 mars
Nan 4 Jours….j’ai compté! T’es pas venue le 27, le 28, le 1er et le 2
Hum…..promis je bosse pas aux RG….alors manifestants 40, Police 2345 personnes….
)
saintsulpice 3 mars
Les textes sont de lui! J’ai pas assez de talent, tu devrais le savoir depuis le temps
lucaerne 3 mars
Non, tu n’as pas assez de temps, c’est pas pareil. Et puis, je sens un léger manque de confiance en toi dans tes propos…
saintsulpice 3 mars
C’ets bon signe de ne pas être trop confiant en soi, juste ce qu’il faut. Je nomme cela l’humilité