Souvenirs furtifs

 Souvenirs furtifs dans Poème dubonnet_1933_cassandre-vertical

 

Une nappe vichy sur les bords de Marne

Un samedi midi après la classe

Un soleil de printemps sur la terrasse

Riton nous servant un homard sur un lit de glace

 

Une glacière sous l’appartement

Des ouvriers chargeant les blocs de glace

dans de vieilles camionnettes couvertes de crasse

le soleil brut et ardent

 

Ma grand-mère bottant les fesses d’un touriste Allemand

Mon père la retenant

l’homme abasourdi disparaissant

la tension retombant

 

Les vendeurs de journaux à la criée

le métro aux wagons rouges de première classe

et vert pour la populace de seconde classe

les affiches dans les tunnels « Dubo, Dubon, Dubonnet »

 

Un fort avec apaches et cavalerie, des legos

un sapin de Noël empli d’anges et de pain d’épice

 surmonté d’une croix, et du petit Jésus

« O tannenbaum » pour unique mélodie

Des montagnes de cadeaux

à la télé ce soir là, Spartacus

 

Des bâteaux flottant dans le caniveau

Une culotte courte élimée

des copains enjoués

un cantonier énervé

 

Un torréfacteur aux senteurs enivrantes

des berlingots aux couleurs aguichantes

un cinéma désuet

un aprés-midi d’été

 

Une scie circulaire languissante

une chaleur terrifiante

l’ennui et la tristesse pesante

privé de vacances!

 

Une demeure immense

un jardin verdoyant

une chambre aux vertus d’antre

une véritable aisance

 

des soeurs, un préau

des marronniers, le printemps

Rome, la chaleur tel un étau

des souvenirs d’antan

 

Les Champs-Elysées,

Un bureau aux portes capitonnées,

Un ciel des plus ensoleillé

Mon père en terrasse, moi à ses côtés

scrutant au travers des barreaux le défilé du quatorze Juillet

le coeur en fête, enthousiasmé!

 

Pompidou meurt

Devant la télé, je pleure

 

Giscard d’Estaing, la neige

Bellecôte, une piste verte

Je me laisse emporter

mes skis dérapent, je chute

Un sourire aux lèvres, il me relève

je suis impressionné, désolé

Une phrase, il disparaît

Première leçon, abrupte

 

Un petit bistrot, les anciennes Halles

Des mareyeurs, des maraîchers

un volailleur, la maréchaussée

un petit salé, l’idéal!

 

Une messe en latin,

Un prêtre le dos tourné

Une vierge à l’air taquin

des sièges en osier

 

L’odeur de la confiture,

Moi, inerte en devanture

Un boucher, le tablier immaculé

me fait de deux pas reculer

 

Une caravelle, une passerelle

des passagers, une ribambelle

un aéroport aseptisé

premier vol, envie de liberté

 

Une queue de voitures sans fin,

une église bondée aux relents d’encens

un cercueil, des pleurs, des brides de latin

ma mère digne, une âme, un brisement.

 

Saint-Sulpice  

 

 

 

 

 

 

 

 



Il y a des jours comme cela…

Il y a des jours comme cela... dans chronique du quotidien headermetroparisien71030143

 

Il y a des jours comme cela, de ces journées que l’on redoute mais que l’on ne voit pas venir, de ces moments maudits qui vous poursuivent au nom de la loi des séries. De ces journées qui commencent mal et qui se terminent….mal aussi! Je les entendais ces sirènes de pompier ce matin mais tout cela me semblait lointain! Parfois fortes, parfois diffuses mais constantes. Il m’a fallu plus d’une heure pour comprendre que ce n’était que ma kyrielle de radios-réveils qui s’entêtaient à tenter de me réveiller. Une heure de retard sur mon timing habituel, voilà qui commence bien. J’opte pour le « pack prépa express » et au bout de deux minutes de douche + deux minutes d’habillement me voilà les dents encore pleines de dentifrice, les cheveux hirsutes (Ben qu’il m’en reste moins qu’à mes vingt-ans!!!), l’oeil hagard sur le trajet de mon travail.

Arrivé dans la station de métro, mon pass Navigo, déjà fort âgé et plus très vaillant, rend quasiment l’âme et refuse obstinément de déclencher le mécanisme du tourniquet. Pas de temps à perdre, je décide courageusement de sauter au-dessus de celui-ci tout en maudissant mon pauvre titre électronique de transport mais voilà que naturellement agile comme je suis, je me retrouve à moitié bloqué. 5 bonnes minutes plus tard l’oeil un brin plus alerte et d’humeur massacrante ( C’est à dire comme la moitié des voyageurs en temps habituel, l’autre étant endormie!!!) je saute, je bondis, je….me retrouve dans une rame bondée ( comme d’habitude!!!). Un mastodonte choisi de poser son auguste mais imposant postérieur sur le mini strapontin voisin du mien. Je sens une pression inhabituelle sur mon fragile corps. Ma respiration se fait aussi haletante que celle d’un fox terrier qui vient d’emmerder tout son voisinage et une réaction, certes animale mais innée, d’autodéfense s’éprend de moi. L’envie de péter tel un putois me vient à l’esprit! ( Il n’y a rien de tel qu’une bonne attaque chimique pour se sortir d’un tel pétrin!!!) mais à la vue du colosse qui me réduit en sculpture de César entre son flanc droit et la paroi de la rame je me ravise et pense intelligemment que la  »loi du talion » n’est pas une solution. La sueur perle sur mon front, ma température corporelle est identique à celle que l’on subit dans le Sahara dès dix heure du matin mais en cette veille d’armistice, je sens que la libération n’est plus qu’à deux stations et résiste à l’envahisseur. 30 minutes plus tard j’émerge enfin des entrailles de la terre et au moment où j’emplis mes poumons du bon air banlieusard ( Ben oui, je bosse en proche banlieue, horreur, malheur!!!) une averse soudaine se prend irremédiablement de passion pour moi. J’ai beau la fuir, elle se fait plus pressante encore. J’arrive à moitié en courant, à moitié en glissant ( Merci Adidas et ses semelles ultra-dérapantes!!!) jusqu’au distributeur de ma chère, très chère banque. J’introduis ma carte, compose le sésame magique, consulte mon historique; Positif et décide de retirer une maigrelette somme d’argent. L’appareil mesquin et vil affiche alors le message suivant  » vos droits sont insuffisants »??? La rage me gagne et trempé, énervé je gagne tant bien que mal mon lieu de travail les poches vides mais le coeur vaillant!!!

La journée se passe et me revoilà dans les transports. Une patrouille de police se trouve devant les tourniquets. Je met mon Pass et rien, je le remet, deux fois, trois fois…Derrière le temps monte, les gens me houspillent, un garde mobile me scrute avec méfiance prêt à intervenir quand une charmante femme me propose de passer derrière elle. Bêtement, j’accepte et me voilà avec trois vert de gris ( Pas les Allemands, les contrôleurs) et deux gardes mobiles sur le paletot!!!! ( C’est con quand même!) Je me souviens alors que déjà petit mon père m’apprenait toute les ficelles pour être un bon orateur et c’est revigoré que je me lance dans un laïus qui endormirait tous les fidèles de Notre-Dame de Paris, clergé compris!!! L’un des agents assermentés de la RATP comprenant toute ma détresse m’offre un ticket « autorisation de passage gratuit » et me suggère d’aller remagnétiser ma carte au plus vite dans un « club RATP » ( Vulgairement un guichet pour crétin comme moi!!!).

 J’essaie celui de la Défense. L’écriteau précise « FERMETURE 19H », cela tombe bien il est 18H10. Peine perdue les portes sont closes et toute une « bétaillère » suffoque déjà à l’intérieur, certains les joues collées contre la vitre tels de la vulgaire poiscaille derrière la paroi d’un aquarium. Je fonce alors à Charles de Gaulle Etoile. 18H30 tout va bien me dis-je mais là pas de chance « Le club RATP » fait relâche ( C’est vrai les pauvres déjà qu’ils bossent 28 heures par mois, faut bien qu’ils se reposent un peu!!!!). La bave aux lèvres, l’oeil fourbe je me dirige alors vers un guichet  » Traditionnel » et fait face à une jeune et charmante ingénue. Je ravale ma bave, prend l’oeil flatteur et coquin tout en relatant douceureusement tout mon embarras. Celle-ci immédiatement, un sourire aux lèvres, s’empare de mon Pass et va en ma compagnie le tester. Ce crétin de vieil égoïste, manié par une main si fine, si longue si gracieuse ne peut s’empêcher de biper de plaisir et moi de passer pour le dernier des benêts!!! Pataud et intrigué je me résous à rentrer chez moi.

 Arrivé devant une célèbre enseigne de discount à deux pas de mon domicile, muni d’une grande vivacité et clairvoyance, je décide d’aller faire moult emplettes ( Demain étant férié et mon frigo lui étant orphelin!). Les bras chargés de victuailles et trois quart d’heure de queue plus tard je sors ma superbe et utile carte bleue. Je tape mon code et ….trente secondes passent. Je fais risette à la caissière…..et quinze secondes supplémentaires plus tard celle-ci me dit à voix haute et forte; « Il est refusé le paiement, m’sieur »!!! L’ensemble des regards alors se portent sur moi. Je me met un brin à rougir, bafouille tant bien  que mal… » …approvisionné…mon compte! ». La caissière, le regard malin et en vieille routière à qui on ne la fait pas reprend  » Ben on va ressayer, si cela vous fait plaisir, M’sieur!!!!! » à peine cinq secondes plus tard alors que dans la queue, certains s’énervent et murmurent « s’il a pas les moyens, faut qu’il dégage » et « toujours les mêmes, ils payent pas de mine et pourtant ». La caissière tout sourire s’exprime de nouveau  » Paiement refusé, m’sieur ». Je deviens alors rouge comme une tomate. Dans la queue une vieille dame s’exprime  » Si c’est pas malheureux à cet âge là! » et la rombière, la caissière avec une voix tonitruante se fait un plaisir de m’achever;  » C’est pas grave m’sieur, on c’est ce que c’est et puis vous savez dans la quartier on est habitué….(Sans commentaire) Espèces? »…Espèce de cruche ai-je envie de dire! Ben non j’ai pas suffisamment d’espèces. Voilà comment je repars en rampant les murs, un paquet de pâtes à la main, c’est mieux que rien! Il y a des jours comme cela…où l’on ferait mieux de rester chez soi!!!

 Bien à vous

Saint-Poisseux

 



Stefan Zweig – Le voyage dans le passé + Correspondances 1932-1942

Stefan Zweig - Le voyage dans le passé + Correspondances 1932-1942 Stefan%20Zweig 

 

On se souvient tous de son premier Zweig. C’était l’âge où l’on découvrait, où l’on s’emballait : Zweig était un des maîtres de cet apprentissage. Avec « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme », on apprit qu’une dame du monde mariée pouvait s’enfuir avec un jeune homme de passage. Avec « La confusion des sentiments », on s’étonna de la marque indélébile que laissait une passion trouble et juvénile dans le coeur d’un vieil homme. Avec « Amok », on s’effraya de la force autodestructrice d’un sentiment. Avec « Lettre d’une inconnue », on s’offusqua de l’ignoble goujaterie de l’homme. Et c’est avec « Le joueur d’échecs » qu’on eut souvent le premier contact, littéraire, avec le nazisme et l’idée qu’on pouvait lui résister par l’esprit. C’est donc avec une certaine émotion qu’on a lu « Le voyage dans le passé », nouvelle inédite de 100 pages. On n’en a pas fini avec Zweig et c’est tant mieux. Publiée inachevée en 1929, retrouvée au complet à Londres par l’éditeur posthume de Zweig, elle fut éditée en Allemagne en 1987 avant d’être si- gnalée par une spécialiste française de l’auteur viennois. L’éditrice la remercie. On se joint à ces remerciements. Car on y retrouve le grand sismographe de la passion, de ses atermoiements, de ses obstacles et de ses embrasements. Un régal !

L’intrigue est ténue : un jeune homme brillant, mais pauvre, seconde à domicile un vieil industriel flanqué d’une épouse prévenante et inaccessible. Comme de bien entendu, il en tombe amoureux, sans se l’avouer. Mais la nouvelle de son départ pour deux ans au Mexique les précipite l’un vers l’autre. Stupéfactions. Vertige des êtres et des choses que Zweig fixe comme nul autre. En France, les habits voleraient, mais à Vienne on se ressaisit. Et on se dit adieu en se promettant tout pour le retour. En attendant, on s’écrit. La guerre de 1914 prolonge l’absence. Neuf ans plus tard, on se revoit, les yeux brouillés de souvenirs. Mais la passion ne repasse pas les plats. En tout cas, ils ne se laissent pas manger froids. Le feu rejaillit souvent d’un ancien volcan, chantait Brel. Zweig, qui est l’écrivain de la déflagration, ne croit pas, dans ce domaine, à la récidive-cousin d’un Tchekhov ou d’un Schnitzler. Que reste-t-il de nos amours ? Un baiser volé. Une promesse minée par le temps. Glacée par le fantôme du passé.

Un passé où Zweig, dans la tourmente nazie, va s’enfoncer toujours plus loin. Pour preuve, le dernier tome, poignant, de sa correspondance, qui parcourt ses dix dernières années, jusqu’à son suicide avec sa femme, à Pétropolis, au Brésil, le 23 février 1942. En France, on connaît mieux le nouvelliste que le biographe, qui s’impose chez lui sur le tard, dans une volonté farouche de prendre du recul et d’éclairer des temps obscurs par des figures bien choisies de ce passé. Son « Erasme », en 1934, n’est rien d’autre qu’une figure qui a su raison garder et résister aux fanatismes de son siècle. Son « Magellan », en 1940, trahit son dégoût de la Vieille Europe, coulée par le nazisme, et son envie d’arpenter de nouvelles terres plus joyeuses, comme les Etats-Unis et le Brésil, découvert en 1936 et où il s’installe en 1940, après un exil londonien. Ses deux derniers projets accentuent encore cette échappée désespérée, loin d’un présent tragique. Montaigne d’abord : « Je me plais à voir mon double en cet homme qui s’était égaré dans une époque tout aussi terrible que la nôtre et ne se souciait que d’une seule chose : sa liberté intérieure. » Mais plus encore Balzac et sa puissance titanesque, dans lequel Zweig se noie avec fatalité : « J’ai besoin d’un monde pour m’arracher à l’autre, qui m’oppresse et dont je ne veux pas qu’il m’écrase. J’ai choisi ce qu’il y a de plus difficile. » C’est d’ailleurs l’incapacité à mener à bien ce « Balzac » dans la jungle superbe, mais éloignée de tout, et des livres surtout, qui va précipiter sa décision de mettre fin à ses jours.

C’est au coeur des ténèbres que l’on a besoin de ses amis. Mais le nazisme a éparpillé ceux de Zweig, exilés, ballottés comme lui. La correspondance devient vitale. Pour nier la barbarie. Pour garder un lien avec de grands esprits qui s’appellent Freud, Thomas Mann, Alfred Döblin ou Joseph Roth, qu’il essaie de sauver de l’alcoolisme. Certains le décevront, comme Richard Strauss, circonscrit par le nazisme, ou Romain Rolland, tombé sous la coupe de Moscou. Zweig multiplie aussi les lettres avec ses éditeurs étrangers, devenus, après l’autodafé de ses livres en Allemagne, ses derniers porte-parole. Zweig est trop poli, ou trop fier, pour se plaindre. Toujours élégant, il préfère réconforter. Apaiser. Ou féliciter ses collègues-comme Max Brod pour son ouvrage sur Kafka. Mais on devine les coups infligés à ce juif errant qui a perdu sa patrie, l’Autriche, sa maison, ses collections-bureau de Beethoven en tête-, son éditeur, et que son ex-femme, qui parade à Salzbourg, traite de déserteur. Comme une bougie qui s’éteint à petit feu, Zweig se décourage peu à peu. S’exile en lui-même, pour rédiger une autobiographie, « Le monde d’hier », où il se décrit comme une excroissance du présent tournée vers un passé englouti. A trop bien prévoir le pire, ce Cassandre qui a eu raison ne peut imaginer un avenir à nouveau radieux. Dignes mais terribles, les dernières lettres laissent orphelin. Le 19 février 1942, alors qu’il a déjà transmis son testament à son éditeur brésilien, il écrit à Jules Romains, sans rien lui avouer de son suicide programmé : « Le carnaval à Rio était une chose fantastique ; hélas, je n’ai pas pu me laisser entraîner. » Tout Zweig est dans la délicatesse pudique de cet adieu.

 Bonne lecture,

Saint-Sulpice

 

« Le voyage dans le passé », de Stefan Zweig, traduit de l’allemand par Baptiste Touverey (Grasset, 174 p., 11€).

« Correspondance 1932-1942 », traduit par Laure Bernardi (Grasset, 432 p., 21,90 €).

 



Sarah Moon – Galerie Camera Obscura

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Sarah Moon utilise le film Polaroid et la chambre photographique. Les tirages sont confiés à un tireur. D’un commun accord, l’image peut être enrichie en grattages, détériorations, salissures, afin que l’objet apparaisse appartenir plus encore à la mémoire.

 

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Le succès de cette excellente photographe, d’abord modèle photographiant ses amies modèles puis photographe de mode, en particulier pour les campagnes de Cacharel qui lui assurèrent sa juste renommée, se fonde largement sur un style très riche et raffiné qui a toujours résisté à l’obligation des commandes.

 

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Née en 1941, dans une famille juive qui doit fuir la France occupée, Sarah Moon ne dit rien de son enfance, de ses années passées en Angleterre, de son père ingénieur, des ses quatre frères et sœurs…

Pourtant l’analyse de ses oeuvres amène à penser que son enfance a été déterminante pour un art dont le style est très arrêté.

 

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Des constantes se retrouvent en effet dans ses photographies :

  • le rapport à une nature inaccessible. La nature est conjuguée au passé ; on y trouve des pyramides, des rhinocéros, des mythes, au moins de la nostalgie, parfois de la tristesse
  • pas de vrai blanc dans ses images, tout est en low key, pas d’échappées claires dans les ciels
  • du flou, du vignettage
  • de l’exotisme : animaux ou monuments lointains, avec une tonalité coloniale
  • souvent du mouvement, comme effacement des premiers plans
  • des yeux fermés, ou des visages effacés ou baissés
  • des références aux années 30, à la modernité (dans le vêtement, dans la représentation de la femme)
  • une grande importance des mains (qui sont la partie du corps des adultes à la hauteur du visage d’un enfant…)
  • la martyrisation (par le corset, par les griffures, par le grattage du négatif)
  • l’allusion au cauchemar d’enfant
  • des personnages sans tête, sans bras, sans mains ou avec des bras en bois, ou amputés, une assimilation des êtres à des poupées
  • un espace confiné auquel on n’échappe pas
  • des signes, du graphisme contrasté augmentant le confinement par des impératifs autoritaires
  • le silence, dont la suggestion dans l’image est renforcé dans le procédé par l’interposition de matières, de gestes, de cadres, de grattages entre le sujet et le spectateur.

 

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Ces éléments nous semblent directement mener à une interprétation autour du souvenir de la prime enfance dans une Grande-Bretagne en guerre, un pays obligé d’appeler à l’aide les forces vives de ses colonies… d’où une atmosphère pleine d’inquiétude, de violence et de mutilation conjuguée au passé, avec la guerre en creux, une atmosphère où l’ailleurs colonial dans sa vision enfantine déborde de partout. Où le cadre familial confiné n’empêche pas l’arrivée des monstres et des mutilations probablement liées à l’omniprésence de la guerre. L’ailleurs est ainsi toujours présenté entre rêve, menace et souvenir dans une décor qui tient de la nature empaillée du musée d’histoire naturelle et de la violence du cirque.

 

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Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

Galerie Camera Obscura – Du 24 Octobre au 6 Décembre 2008 - 268, Boulevard Raspail – 75014 Paris – Du mardi au Samedi de 10H à 19H.

 



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