Le Snob

Le Snob dans chronique du quotidien snob1 

1/ LE SNOB EST SOLIDAIRE
Il était perso et roulait pour lui. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Le snob n’a jamais autant donné dans l’associatif. Il multiplie les cartes d’adhésion en tout genre : il défend son quartier, il aide tel commerçant à ne pas mettre la clé sous la porte, il met la main à la poche pour « alimenter » la bibliothèque de son arrondissement… Son combat actuel ? Réhabiliter les jardins communautaires de son quartier. Faites un petit tour dans le IIIe arrondissement, côté du Marché des Enfants-Rouges, le week-end, et vous verrez le snob en pleine action apprenant à sa marmaille à manier le sécateur avec dextérité dans un nouveau coin de verdure à sauver. Le snob se mobilise pour des causes justes. Le snob se rend utile.

2/ LE SNOB EST RADIN
Plus exactement, il fait attention à ses dépenses. Il traque la bonne affaire. Sa dernière trouvaille ? Le teambying, cette tendance venue d’outre-Atlantique qui consiste à acheter à plusieurs. L’idée : se regrouper pour tirer les meilleurs prix. Le snob surfe donc sur des forums de teambyers, se regroupe avec d’autres pour acheter ordinateur et voiture au rabais. « En fait, le snob aime court-circuiter la grande distribution », explique Vincent Grégoire. Une tendance confirmée par Frédéric Rouvillois : « Aujourd’hui, il n’y a rien de plus chic que de consommer du caviar de contrebande ! » L’habitat n’échappe pas à cette nouvelle règle. En teambyer confirmé, le snob achète un immeuble à plusieurs pour le diviser à parts égales ensuite. Moralité ? L’union fait la force. On est dans l’esprit de partage, de communauté. La famille Trigano et Philippe Starck mettent dans le mille avec leur nouvel hôtel Mama Shelter (« refuge de maman ») : un hôtel économique, façon auberge espagnole, niché dans le quartier de la Flèche d’or ? Zéro fausse note. Parions que le snob nouvelle génération fera de cet abri urbain son prochain QG.

3/ LE SNOB NE BRUNCHE PLUS, IL SLUNCHE
Has been, le bon vieux brunch du dimanche matin. Le snob a trouvé mieux : il slunche une abréviation de « souper » et de « brunch ». Il s’agit en fait d’un goûter géant organisé sur le coup de 17 heures le samedi ou le dimanche. Généralement, le buffet est « bio home made », of course, et tourne autour d’un thème : le blanc, la pomme, le radis…, que sais-je (à noter que le topinambour fait un grand come-back). Le comble du chic ? Y déguster son fromage au champagne. Pourquoi ce revirement ? Car le brunch coupait la journée. Or le snob veut pouvoir vaquer à ses nouvelles activités en toute liberté.

4/ LE SNOB FAIT LES POUBELLES
Avant, c’était chic de dire « J’ai déniché cette table années 70 chez le géant suédois du meuble » ou « Regarde la dernière petite robe H &M que j’ai dégotée, elle est très Courrèges, non ? ». Le snob va plus loin. Il n’hésite pas à retrousser ses manches et à salir ses Pierre Hardy pour fouiller dans les poubelles du voisin à la recherche de petits trésors : miroirs, banquettes, malles… C’est l’esprit récup qui prend le dessus, crise oblige. Les bons spots ? Le XVIe et le Ier.

5/ LE SNOB EST MONASTICO-BIO
Évidemment, il est écocitoyen dans l’âme, ça fait belle lurette qu’il a mis une brique dans le bac de ses toilettes pour économiser l’eau. Il connaît donc tous les Naturalia et marchés bio de la capitale, mais il a eu envie de pousser le vice encore plus loin… Son nouveau dada ? L’artisanat monastique. Je ne vous parle pas d’une nouvelle passion pour les sandales de Jésus, mais plutôt pour la confiture de prunes à l’ancienne ou le fromage de chèvre aux herbes élaborés avec amour par moines ou bonnes sœurs bien intentionnés. Zéro pesticide à l’horizon, traçabilité évidente et petites productions… Ses spots : Artisanat Monastique, 66, bis avenue Denfert-Rochereau, dans le XIVe et Monastica, 10, rue du Pont Louis-Philippe, dans le IVe. Pour faire toutes ces petites emplettes, le snob dégaine le it bag du moment : son sac de shopping bio en nylon signé Reisenthel.

6/LE SNOB NE JURE QUE PAR LE MIEL BÉTON
Depuis qu’il a été prouvé que le miel issu d’abeilles urbaines est plus riche que le miel de campagne, le snob se gave de miel béton. Incroyable mais vrai une abeille urbaine produit quatre à cinq fois plus de miel qu’une abeille campagnarde, affaiblie par les pesticides. La référence ultime du snob ? S’encanailler et aller acheter son miel béton dans le 9-3, à Saint-Denis, chez Olivier Darné. Chiquissime.

7/ LE SNOB SE LA JOUE OUVRIER
Crise oblige, le snob revient à des valeurs sûres. Entre autres, celle du travail. Une nouvelle tendance qu’il cultive jusque dans son look : le style ouvrier-travailleur prend le pas sur l’allure dandy. On sort les bleus de travail, les salopettes en jean, les chemises à carreaux, les bretelles et les gros gaudillots type Timberland. Preuve ultime de cette tendance : le très distingué Olivier Saillard, directeur des programmations du musées de la Mode et du Textile, à Paris, ne quitte plus son costume fait sur mesure chez Old England en bleu de travail.

8/ LE SNOB MIGRE
Il déserte ses quartiers de prédilection, type XVIe sud, Neuilly et le VIIe, pour investir le XVIIIe, car tous ses nouveaux restaurants fétiches sont là. Le snob fonce avaler un burger sur fond de pop US chez Floors (100, rue Myrha), il réserve des semaines à l’avance chez Guilo Guilo (8, rue Garreau), le nouveau restaurant japonais qui fait causer le Tout-Paris. En journée, accompagné de sa femme, il fait quelques achats au tout nouveau surplus A.P.C. du quartier (rue André-del-Sarte, XVIIIe) et boit un verre à l’une des nombreuses terrasses de l’avenue Trudaine (IXe). Là et nulle part ailleurs.

9/ LE SNOB EST CLEAN
Il n’a même jamais été aussi clean : l’alcool, la drogue, les pilules du bonheur, les champignons magiques…, tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Place à la sobriété. no drog est son nouveau credo. C’est ce que Vincent Grégoire appelle la « Laura Smet attitude », soit : « J’ai touché à tout ça. J’ai fait mon mea culpa. Une nouvelle vie s’ouvre à moi. » Seul petit bémol : le snob reste fumeur. Pour contrecarrer les nouvelles lois sur le tabac, il organise chez lui des open appart soirées, où l’on joue avec les volutes. Joli pied de nez à toutes les nouvelles normes restrictives. Parce que le snob est un rebelle dans l’âme on l’oublie trop souvent.

10/ LE SNOB CIBLE SES SOIRÉES
Le snob ne sort plus beaucoup, il est devenu pantouflard, alors il sélectionne. Ses nouvelles adresses fétiches ? Le restaurant Unico. Le snob fait des pieds et des mains pour avoir une table dans ce restaurant argentin du XIe arrondissement (15, rue Paul Bert). Autres sorties recherchées et ultra-sélectes : les soirées « club sandwich », c’est-à-dire des soirées mensuelles à thème où se retrouvent tous les gens « de la fashion », comme on dit. Elles sont organisées à la Scala ou à l’Espace Pierre Cardin, et il faut bien sûr montrer patte blanche ! Évidemment, il va chez Régine, mais il commence un peu à se lasser.

 

Bien à vous,

Saint-Sulpice

 



Le salon du Chocolat 2008

Le salon du Chocolat 2008 dans Evenementiel salon-du-chocolat

 

 

Des effluves cacaotées chatouilleront vos papilles cette semaine. Porte de Versailles à Paris, se tiendra le 14e Salon du Chocolat, du 29 octobre au 2 novembre 2008.

 

 

maisonlindt dans Evenementiel

 

Les organisateurs promettent une édition 2008 « encore plus savoureuse ». 400 exposants devront relever le défi. Parmi eux, 140 chocolatiers étrangers ont fait le déplacement. La Suisse et l’Italie tiendront une place particulière. « Nous avons voulu mettre la Suisse et l’Italie à l’honneur, car la Suisse est le premier pays consommateur de chocolat par habitant et par an, avec 12,3 kg en 2007, et l’Italie a une culture chocolatière importante », a expliqué Sylvie Douce, commissaire du salon.

 

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Au programme : le traditionnel défilé de robes en chocolat, des démonstrations sur la choco-thérapie et la finale française du « World Chocolate Masters » qui permettra de déterminer le candidat qui représentera la France lors de la grande finale mondiale de cette compétition. Ateliers pour enfants, soins au chocolat, chants et danses des pays producteurs complèteront les animations.

 

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Le Salon du Chocolat accueillera également des chefs étoilés. Une dizaine de chefs parmi les plus prestigieux (Frédéric Anton et Cristelle Brua pour Le Pré Catelan***, William Ledeuil pour Ze Kitchen Gallery* et Thierry Marx pour Château Cordeillan Bages**) réaliseront en direct, devant les visiteurs, des mets inédits, sucrés ou salés. Les gourmets pourront les déguster à l’issue de chaque intervention.

 

 sculpteur

 

Le Salon s’exportera ensuite à New York (7-9 novembre), Moscou (28-30 novembre), Tokyo (21-26 janvier 2009) et Shanghaï (2009). Pour la première fois, un salon du chocolat se tiendra également à Madrid, du 30 mars au 2 avril 2009.

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Bonne dégustation

Saint-Sulpice

 

 

Le Salon du Chocolat - Du 29 octobre au 2 novembre 2008 - Porte de Versailles – Horaires de 10h à 19h – Tarifs : 12 euros. (Enfants : 6 euros)

 



Couleurs sur corps

Couleurs sur corps dans EXPOSITIONS Miniature-AfficheExpo

 

Du maquillage de geisha aux interfaces sensorielles et colorées de l’homme bionique de demain, le CNRS a imaginé tout un parcours aussi ludique que scientifique, esthétique que culturel, dans lequel sont dévoilés tous les secrets de la couleur. Notre rapport à elle, ses sens cachés, son utilité, etc…

 

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 La scénographie envoie des dizaines de mannequins porteurs de messages bigarrés projetés ou peints sur eux, habillés de marquages tribaux, de bijoux ou de vêtements dont les teintes définissent la fonction. Le but est de trouver la place de notre corps dans ce monde surcoloré.

 

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 Conférences, démonstrations, ateliers pour parents et enfants animés par des chercheurs du CNRS viennent ponctuer ce voyage pas comme les autres.

 

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Exposition Couleurs sur corps, jusqu’au 9 novembre 2008 dans les jardins du Trocadéro, 75016 Paris. Entrée gratuite.

 

Bonne expo,

Saint-Sulpice
 



Jacques Prévert – Paris la belle – Mairie de Paris

Jacques Prévert - Paris la belle - Mairie de Paris dans EXPOSITIONS

 

L’exposition « Jacques Prévert, Paris la belle »  fait état du lien étroit entre Prévert et Paris, depuis sa petite enfance dans le quartier du jardin du Luxembourg jusqu’à son statut d’icône de Saint-Germain-des-Prés.

Fondamentalement populaire et singulière, l’oeuvre de Jacques Prévert est à redécouvrir dans son intégralité.

De sa jeunesse contestataire à son amitié avec Joan Miró, Alexander Calder ou Pablo Picasso, de son métier de scénariste à la complicité qu’il tisse avec de nombreux photographes.

Cette exposition, bâtie sur les archives personnelles du poète, révèle un homme dont l’esprit, plus de trente ans après sa disparition, reste d’une fraîcheur et d’une actualité sans conteste.

 

Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

Hôtel de Ville – Salle St-Jean – 5, rue Lobau – 75004 Paris – M° Hôtel de Ville – Du 24 octobre 2008 au 28 février 2009, tous les jours sauf dim et jours fériés de 10h à 19h – Entrée libre.

 

 

 Biographie de Jacques Prévert


 

Né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, Jacques est le second fils de Suzanne et André Prévert. Son frère aîné, Jean, décède à 17 ans, de la fièvre typhoïde. Son second frère, Pierre, né en 1906, sera son complice artistique tout au long de sa vie. Sa mère, d’un naturel joyeux, lui apprend à lire dans des livres de contes. Son père, plus sombre, fait de la critique littéraire, dramatique et cinématographique et l’emmène au cinéma et au théâtre. C’est ainsi qu’il découvre les premiers comiques de l’écran, et surtout les feuilletons de Louis Feuillade. C’était, comme l’écrira plus tard Prévert, « la plus fastueuse des misères ». Après un passage d’un an par Toulon, toute la famille revient s’installer en 1907 à Paris, rue de Vaugirard, puis en 1908, rue Férou. Prévert est inscrit dans un établissement catholique, rue d’Assas, jusqu’en 1914. Mais au catéchisme, il préfère la mythologie grecque qui stimule son imaginaire et dès 1909, il commence à faire l’école buissonnière. À 15 ans, certificat d’études en poche, Prévert abandonne définitivement l’école et vit de petits boulots. Incorporé en 1920, il rejoint son régiment à Lunéville.

Pendant son service militaire, Jacques Prévert se lie avec Marcel Duhamel, traducteur, éditeur et futur créateur, en 1945, chez Gallimard, de La Série noire (dont Jacques Prévert a trouvé le nom). À la même époque, il devient également l’ami du peintre Yves Tanguy. Toute une communauté de peintres, de poètes et de bons copains se retrouve au début des années 1920 sous le toit de Duhamel, 54, rue du Château, à Montparnasse : Raymond Queneau, Pablo Picasso, Alberto Giacometti… L’adresse devient le repaire du groupe surréaliste. Le jeune Prévert est séduit par l’esprit contestataire et le souffle d’insoumission qui s’y expriment, avec pour cibles favorites le clergé, l’armée, la police, ou l’institution scolaire qui « brime l’enfance ». Mais en 1930, ne supportant pas les attitudes souvent autoritaires d’André Breton, Prévert s’éloigne du groupe. Il publie alors, dans un tract collectif intitulé « Un cadavre », un texte qui fait date : Mort d’un Monsieur, pamphlet aux jeux de mots habiles et vifs, adressé au « pape du surréalisme. Jacques Prévert et André Breton n’en resteront pas moins amis.C’est à Jacques Prévert que l’on doit l’invention du « cadavre exquis », ce jeu collectif qui consiste à composer une phrase ou un dessin sans tenir compte de ce que les autres ont fait, sur la même feuille. Témoins rares et exceptionnels de cette période clé de l’histoire de l’art, les quelques « cadavres exquis » présentés dans l’exposition sont une plongée dans l’univers surréaliste.

Au début des années 1930, Jacques Prévert écrit des sketches et des pièces contestataires d’agit-prop pour le groupe Octobre, troupe de théâtre créée en référence à la révolution soviétique de 1917. Le plus célèbre de ces textes, La Bataille de Fontenoy (présenté en 1933 aux Olympiades internationales du théâtre ouvrier à Moscou), moque les hommes politiques de l’époque. De 1932 à 1936, le groupe est très actif et se produit dans des usines en grève (Citroën), des manifestations, en pleine rue, ou encore dans des bars. Prévert est l’auteur principal, et Lou Bonin le metteur en scène. Les textes, en prise directe avec l’actualité nationale ou internationale, sont écrits à chaud et les représentations données après à peine une nuit de répétition. Aux côtés de Jacques Prévert et de son frère Pierre, on trouve Raymond Bussières, Marcel Mouloudji, Maurice Baquet, Margot Capelier, ou encore des futurs cinéastes Paul Grimault, Yves Allégret et Jean-Paul Le Chanois. Une équipe d’amis et de fidèles avec lesquels Prévert continuera de travailler par la suite. Le groupe se sépare le 1er juillet 1936, à la suite d’une dernière représentation de leur spectacle, Tableau des merveilles. Prévert se consacre alors pleinement au cinéma.

Jacques Prévert se fait connaître dans les années 1930 comme scénariste et dialoguiste de cinéma. Son premier scénario, écrit pour le film de son frère Pierre,  » L’affaire est dans le sac  » (1932), est une variation sur le burlesque. En 1933, il travaille avec Claude Autant-Lara (Ciboulette) puis, en 1935, il écrit les dialogues du film réalisé par Jean Renoir,  » Le Crime de M. Lange « . L’engagement politique et social de Prévert se fait sentir dans cette histoire d’imprimerie reprise en main par les ouvriers à la suite de la mort présumée de leur patron. C’est lors d’une représentation de  » La Bataille de Fontenoy  » par le groupe Octobre, que Jacques Prévert fait la connaissance du jeune réalisateur Marcel Carné, puis de son décorateur, Alexandre Trauner. Carné, séduit par l’humour de Prévert, lui demande d’écrire les dialogues de son prochain film,  » Jenny « . Nous sommes en 1936. Pendant plus de dix ans, le trio fonctionne à merveille. Il donne naissance à un nouveau style cinématographique, le « réalisme poétique », auquel Carné préfère l’appellation de « fantastique social », et enchaîne les chefs-d’oeuvre jusqu’à l’immédiate après-guerre :  » Drôle de drame « ,  » Le Quai des brumes « ,  » Le jour se lève « ,  » Les Visiteurs du soir « ,  » Les Enfants du paradis «  et  » Les Portes de la nuit « . Le style de Prévert se retrouve aussi dans des films de Christian-Jaque, Jean Grémillon, Paul Grimault ou Pierre Prévert. Il suffit souvent d’une réplique pour qu’il se révèle, mélange de poésie des faubourgs, de jeux de mots tendres et corrosifs. Aux succès reconnus viennent s’ajouter les films auxquels il a collaboré sans que son nom soit mentionné au générique  » Une femme dans la nuit  » d’Edmond T.Gréville en 1941, ou  » La Marie du port « , de Marcel Carné en 1949 , et des dizaines de projets jamais tournés.

Les Enfants du paradis

Réalisé par Marcel Carné pendant l’Occupation, et 1945, c’est à la fois un hymne à l’amour fou, le plus bel hommage qui soit au monde du spectacle et une preuve éclatante de pérennité de la création artistique par-delà les tourments de l’Histoire. Film de plus de trois heures, divisé en deux époques, porté par une distribution exceptionnelle (Arletty, l’actrice préférée de Carné et de Prévert, entourée de Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Marcel Herrand, Maria Casarès, etc.), Prévert signe le scénario, Alexandre Trauner dessine les décors, Joseph Kosma compose la musique (ces deux derniers dans la clandestinité, car ils sont juifs), et Marcel Carné fait le lien entre tous. Un film qui, lors de sa sortie en 1945 restera plus d’un an à l’affiche à Paris, et sera élu en 1979 par l’académie des César « meilleur film français de tous les temps », puis en 1990, par un jury de 500 professionnels du cinéma « plus grand film français de tous les temps ».

Principaux films écrits ou coécrits par Jacques Prévert


- 1932 :  » L’Affaire est dans le sac  « (Pierre Prévert).
- 1933 :  » Ciboulette «  (Claude Autant-Lara).
- 1935 :  » Le Crime de M. Lange «  (Jean Renoir).
- 1936 :  » Jenny (Marcel «  Carné).
- 1937 :  » Drôle de drame « (Marcel Carné).
- 1938 :  » Le Quai des brumes «  (Marcel Carné).
- 1939 :  » Le jour se lève  » (Marcel Carné).
- 1939-1941 :  » Remorques « (Jean Grémillon).
- 1942 :  » Les Visiteurs du soir  » (Marcel Carné).
- 1943 :  » Lumière d’été  » (Jean Grémillon).
- 1943 :  » Adieu… Léonard ! « (Pierre Prévert).
- 1943-1945 :  » Les Enfants du paradis  » (Marcel Carné).
- 1945 :  » Sortilèges  » (Christian-Jaque).
- 1946 :  » Les Portes de la nuit  » (Marcel Carné).
- 1947 :  » Voyage surprise  » (Pierre Prévert).
- 1948-1953 :  » La Bergère et le Ramoneur  » (Paul Grimault), version inachevée du Roi et l’Oiseau (1979).
- 1949 :  » Les Amants de Vérone «  (André Cayatte).
- 1956 :  » Notre-Dame de Paris  » (Jean Delannoy).


Au lendemain de la guerre, l’éditeur René Bertelé obtient de Prévert l’autorisation de rassembler en un recueil ses nombreux textes et poèmes parus depuis les années 1930 dans des revues littéraires. Sorti en mai 1946, Paroles est le premier livre signé Prévert. Il en a lui-même créé le graphisme, à partir d’une photo de graffiti de son ami Brassaï. Le succès est foudroyant. Le style joyeusement iconoclaste de Prévert et ses thèmes de prédilection, les bonheurs simples, la révolte et l’amour, séduisent autant le cercle de Saint-Germain-des-Prés que le grand public. En quelques semaines, les 5 000 exemplaires du premier tirage s’envolent. Une nouvelle édition enrichie est vite publiée, et ses poèmes sont traduits en anglais, en italien, en japonais… D’autres recueils suivront (Spectacle, Histoires, La pluie et le beau temps, Choses et Autres, Fatras…), dans lesquels aphorismes, dessins, collages, sketches voisinent avec les poèmes. Parallèlement à ses propres recueils, Prévert cosigne des ouvrages avec des photographes, des peintres ou des illustrateurs pour enfants (Jacqueline Duhême, Elsa Henriquez, Ylla…). Alors que le style de Prévert apparaît d’une grande simplicité, ses textes sont très écrits, très travaillés. En témoignent ses brouillons aux ratures multiples, qui disent sa recherche du mot le plus juste. Auteur populaire qui magnifie la rue, poète rebelle aux étiquettes, il signe, sur les sujets les plus graves ou les plus quotidiens, une poésie gaie qui s’adresse à tous et fera le tour du monde. C’est aussi une poésie engagée et satirique, en phase avec l’actualité, comme le montrent, dans ses dernières années, les textes qu’il rédige sur mai 68 ou pour dénoncer la guerre au Vietnam.

Avec le succès de Paroles, Jacques Prévert se confirme, avec Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Boris Vian, comme l’une des figures majeures de Saint-Germain-des-Prés. Beaucoup de ses « poèmes » les plus connus sont aussi des chansons à succès, dont la musique est signée de compositeurs talentueux, par exemple Christiane Verger, son amie d’enfance, Henri Crolla et, bien sûr, Joseph Kosma. Elles sont interprétées en France par de grands artistes comme Yves Montand, Cora Vaucaire, Juliette Gréco, Marianne Oswald, Germaine Montero, Mouloudji, les Frères Jacques ou Édith Piaf.Les Feuilles mortes Écrite à l’origine par Prévert pour le film « Les Portes de la nuit «  de Marcel Carné (1946),  » Les Feuilles mortes «  est interprétée par plusieurs personnages, dont celui joué par Yves Montand. Traduite en anglais (Autumn Leaves), elle est reprise par Miles Davis, Keith Jarrett ou Nat King Cole. Chanson indémodable, à la fois grave, tendre et sensuelle, Les Feuilles mortes a fait l’objet de plus de600 interprétations différentes.

Les chansons de Jacques Prévert ont fait l’objet d’interprétations multiples. Les noms cités sont ceux des versions les plus connues.

 

-  » Barbara  » (Marcel Mouloudji).
-  » Chanson dans le sang  » (Jacques Prévert).
-  » La Chasse à l’enfant  » (Marianne Oswald).
-  » Cri du coeur  » (Édith Piaf).
-  » Deux escargots s’en vont à l’enterrement «  (Les Frères Jacques).
-  » En sortant de l’école  » (Yves Montand).
-  » Et puis après je suis comme je suis « (Juliette Gréco).
-  » Les Enfants qui s’aiment  » (Juliette Gréco).
-  » Les Feuilles mortes  » (Yves Montand).
-  » Page d’écriture «  (Les Frères Jacques).
-  » La Pêche à la baleine  » (Agnès Capri).
-  » Le tendre et dangereux visage de l’amour  » (Cora Vaucaire).


Tout au long de sa vie, Prévert se lie d’amitié avec de nombreux photographes installés à Paris : Brassaï (qui a signé la photo de la couverture originale de Paroles), Eli Lotar, Dora Maar ou Man Ray dans les années 1920, puis, après la guerre, Édouard Boubat, Peter Cornelius, Robert Doisneau, Izis ou Willy Ronis. Avec certains de ces artistes, Prévert arpente Paris. De nombreux clichés témoignent de ces balades entre amis, sources d’oeuvres à quatre mains où se dévoile un amour partagé de la capitale. Entre l’écriture et la photographie, Prévert et ses amis photographes multiplient les jeux de correspondance. Le plus remarquable de ces ouvrages reste certainement Grand Bal du printemps, qui signe une collaboration exceptionnelle avec Izis. Avec tendresse et poésie, les deux artistes immortalisent le Paris des années 1950. Un visage triste, un couple heureux, une fenêtre ouverte, un chien perdu, une affiche collée sur un arbre, suscitent chez l’un un texte, chez l’autre une photo. Une complicité qu’ils renouvelleront avec bonheur avec Charme de Londres, en 1952. En 1954, Prévert travaille avec le photographe André Villers, de trente ans son cadet, à un ouvrage étonnant qui mêle les photos de Villers et les découpages de Picasso. Les textes sont de Prévert, tout comme le titre : le livre s’intitule Diurnes « parce qu’il y en a marre des nocturnes ».
En 1957, Jacques Prévert expose pour la première fois à la galerie Maeght une série de collages. Ces collages sont drôles et inventifs : une gravure ancienne voisine avec une photo de presse, une carte postale avec un cliché de Brassaï, Robert Doisneau ou Willy Ronis.  Prévert se plaît à y inclure les personnes de son entourage, sa propre photo, ou des personnalités célèbres de l’histoire ou de l’actualité (Napoléon, le pape Pie XII). Outre son rejet de l’Église et de l’armée qui reste un sujet de prédilection, le regard qu’il porte sur la réalité passe du tendre au sombre, de l’onirisme au monstrueux. Inspirés de la tradition surréaliste et d’une grande liberté formelle, les collages jouent sur le détournement d’aphorismes ou d’expressions populaires, la relecture ou la réappropriation d’images existantes. Genre artistique insolite et inclassable, le collage pratiqué par Prévert est un prolongement direct de son écriture imagée. Citations, proverbes et associations d’idées font corps avec le texte. Cette pratique qui, chez lui, donne des résultats saisissants, est sans doute l’aspect le moins connu de son oeuvre que cette exposition se propose de faire découvrir. Proche de Picasso, mais également ami de nombreux peintres célèbres ou moins connus, Prévert a écrit des dizaines de textes sur les artistes les plus divers. Il a aussi cosigné des livres d’art avec notamment Picasso, Miró, Calder, Chagall ou Max Ernst.Ouvrages

-  » Paroles  » , Éditions Le Point du Jour, 1945. Couverture de Brassaï
-  » Spectacle « , Gallimard (Point du Jour), 1951
- –  » La pluie et le beau temps « , Gallimard (Point du Jour), 1955
-  » Histoires et Autres Histoires « , Gallimard (Point du Jour), 1963
-  » Fatras « , avec 57 images composées par l’auteur, Gallimard (Point du Jour), 1966
-  » Imaginaires « , avec des reproductions en couleurs des collages de Prévert, Éditions Albert Skira, 1970
-  » Choses et Autres « , Gallimard (Point du Jour), 1972

Ouvrages collectifs-  » Contes pour enfants pas sages  » , illustré par Elsa Henriquez, Le Pré aux Clercs, 1947
-  » Des Bêtes « , avec des photos d’Ylla, Gallimard (Point du Jour), 1950
-  » Guignol « , avec des dessins d’Elsa Henriquez, La Guilde du livre, Lausanne, 1952
- –  » Grand Bal du printemps « , avec des photos d’Izis, La Guilde du livre, Lausanne, 1951
-  » Lettre des îles Baladar « , avec des dessins d’André François, Gallimard (Point du Jour), 1952
-  » L’Opéra de la Lune « , avec des dessins de Jacqueline Duhême et une musique de Christiane Verger, La Guilde du livre, Lausanne, 1953
-  » Couleur de Paris « , avec des photos de Peter Cornelius, Edita S. A., Lausanne, 1961
-  » Diurnes « , avec des découpages de Pablo Picasso et des interprétations photographiques d’André Villers, Berggruen, 1962
-  » Les chiens ont soif « , avec des lithographies et des eaux-fortes de Max Ernst, Au pont des Arts, 1964
-  » Fêtes « , avec des reproductions en couleurs d’oeuvres d’Alexander Calder, Maeght, 1971
-  » Hebdromadaires « , entretiens avec André Pozner, Guy Authier, 1972
-  » Adonides « , avec gravures en couleurs et gaufrages de Miró, Maeght, 1978Recueils posthumes

-  » Soleil de nuit, «  sous la direction d’Arnaud Laster, Gallimard, 1980
-  » La Cinquième Saison  » , sous la direction d’Arnaud Laster et Danièle Gasiglia-Laster, avec la contribution de Janine Prévert, Gallimard, 1984
-  » Octobre  » – sketches et choeurs parlés pour le groupe Octobre (1932-1936), textes réunis et commentés par André Heinrich, Gallimard, 2007Chronologie de Jacques Prévert 1900 : naissance de Jacques Prévert le 4 février à Neuilly-sur-Seine.
1915 : Prévert quitte l’école et exerce divers petits métiers.
1924 : installation à Montparnasse dans la maison louée par Marcel Duhamel, 54, rue du Château. L’adresse devient le rendez-vous des surréalistes.
1930 : parution dans des revues des premiers textes de Prévert et rupture avec le mouvement surréaliste.
1932 : Prévert rejoint le groupe Octobre, troupe théâtrale d’agit-prop avec divers amis, dont Raymond Bussières, Jean-Louis Barrault et Maurice Baquet.
1935 : scénariste et dialoguiste du film de Jean Renoir,  » Le Crime de M. Lange  »
1937 :  » Drôle de drame «  de Marcel Carné.
1938 :  » Le Quai des brumes «  de Marcel Carné.
1939 :  » Le jour se lève  » de Marcel Carné.
1941 :  » Les Visiteurs du soir  » de Marcel Carné.
1944 :  » Les Enfants du paradis  » de Marcel Carné.
1945 : dernier film du duo Prévert-Carné,  » Les Portes de la nuit « .
1946 : publication de  » Paroles « .
1946 :  » Les Feuilles mortes  » (texte mis en musique par Joseph Kosma).
1950 :  » La Bergère et le Ramoneur « , dessin animé coécrit avec Paul Grimault. Celui-ci reprendra ce travail en 1979 pour  » Le Roi et l’Oiseau « .
1951 : publication de l’ouvrage  » Grand Bal du printemps «  en collaboration avec Izis.
1957 : exposition de soixante collages de Prévert à la galerie Maeght à Paris.
1966 : publication de  » Fatras «  accompagné de collages de l’auteur.
1972 : publication de son dernier recueil,  » Choses et autres « .
1977 : Jacques Prévert s’éteint le 11 avril.



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