1931, les étrangers au temps de l’exposition coloniale

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                      L’exposition « 1931 » évoque la situation des immigrants étrangers et coloniaux en France métropolitaine, en 1931. Dans cette période de l’entre-deux guerres, deux images contrastées s’imposent : la glorification de l’Empire colonial français et de sa « mission civilisatrice » avec l’exposition coloniale du bois de Vincennes d’une part ; la présence de 3 millions d’étrangers en France qui en font le premier pays d’immigration au monde, d’autre part.
Le visiteur est immergé dans « l’air du temps » pour questionner les liens, ou non-liens, entre étrangers et coloniaux en France, en 1931. À la manière d’un théâtre, il est invité à découvrir l’envers du décor de l’exposition coloniale. Il pénètre dans les coulisses de l’exposition, pour découvrir une réalité sociale française bien éloignée du spectacle qui se donne à voir au bois de Vincennes.

 1931 : exposition coloniale et envers du décor

                       Interroger les représentations, confronter immigration et colonisation, croiser l’histoire des migrants coloniaux et celle des immigrés venus de l’étranger, pour essayer d’en dessiner les traits communs et les singularités sont les lignes directrices de cette exposition qui les abordent par des éclairages thématiques : le travail, la politisation des étrangers, leurs statuts, leur vie en France et les représentations qu’en véhiculent les médias…

 

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 La famille Srebnick au marché de La Villette dans les années 30.

 

                     Le travail

                     Avec la question du travail, on observe d’un côté la diversité des emplois occupés par les étrangers et les migrants coloniaux (les usines, les mines, l’artisanat, les petits commerces, les professions libérales, les artistes et les intellectuels) et, de l’autre, les difficultés que pose, pour ces travailleurs immigrants, un contexte de crise économique.    

 La politisation des immigrants étrangers et coloniaux


                     Avec la question du rapport des immigrants étrangers et coloniaux au politique, on entr’aperçoit un contexte riche en débats et en mouvements, où les immigrants sont tantôt tournés vers la situation politique française, tantôt vers celle de leur pays d’origine. On retient notamment l’exemple des antifascistes italiens et des premières contestations de l’ordre colonial dans l’immigration (Ho Chi Minh, Leopold Sedar Senghor, Messali Hadj)…

 

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 Le restaurant de la famille Scanzaroli s’installe à Montreuil au parc Montreau lors des fêtes communistes de 1936.

 

 L’Etat, les étrangers et les coloniaux


                        En contrepoint de la politisation des migrants, vient leur évocation dans les discours politiques français (à la fois par l’Etat, par les partis politiques et par les syndicats) et, au-delà, la façon dont ils sont appréhendés par l’administration : quels sont les termes, les catégories et les dénominations utilisées pour parler des étrangers et des coloniaux ? quels sont leurs différents statuts (notamment entre étrangers et coloniaux) ? quel est l’arsenal des mesures coercitives mises en place à cette époque et quels groupes touchent-elles plus particulièrement ?

La vie en France


                      La question de leur vie en France et de leur présence dans la société française vient terminer ce tableau via des thèmes comme les mariages mixtes, l’école, l’armée, les lieux de sociabilité (associations, cafés, fêtes…) mais également leurs pratiques culturelles au sens large (bals musette, chansons populaires, sport, radio, cinéma…).

 

 

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 Enfant attendant leur départ pour la Pologne en wagons spéciaux suite à l‘évacuation de leur parents de la mine de Leforest 11/08/1934.

 Le rapport à l’Autre


                       Tout cela, par la scénographie de l’exposition, est mis en parallèle avec la question des représentations et notamment celles véhiculées par l’exposition coloniale qui sont à l’antipode de cette réalité sociale : mise en scène démesurée de l’Empire, sa glorification, le rappel de la « mission civilisatrice » de la France outre mer et de l’« exotisme des populations indigènes »… Cette exposition qui a été vue par des millions de visiteurs a suscité un réel engouement. La question du rapport aux autres est également abordée à travers les marques de xénophobie de l’époque et leur diffusion par les médias (presse, tracts, affiches, caricatures, cinéma) comme, par exemple, l’utilisation de faits divers par la presse grand public pour associer étrangers, coloniaux et délinquants.

                       Par le biais de photographies, d’extraits de films, de documents d’archives, le tout scénographié par l’architecte Massimo Quendolo, cette exposition rend compte de la complexité de cette époque que porte en lui le Palais de la Porte Dorée, vestige de l’exposition coloniale de 1931 et désormais Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

 

Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 

Cité nationale de l’histoire de l’immigration – Palais de la Porte Dorée - 293, avenue Daumesnil - 75012 Paris – du mardi au vendredi de 10h à 17h30 – le samedi et le dimanche de 10h à 19h – Fermeture des caisses 45 minutes avant la fermeture.

Le Palais reste ouvert au public les 8 mai, 11 mai et 15 août 2008 – Fermeture hebdomadaire du Palais : le lundi – Le Palais est fermé au public le 25 décembre 2007, les 1er janvier, 24 mars, 1er mai, 12 mai et 14 juillet 2008.

Prolongation de l’exposition jusqu’au 5 Octobre 2008.

Bonne exposition,

Saint-Sulpice

 


 



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